SAINT CYPRIEN 7
ration relalive, que les lellres de saint Cyprien nous font constater pendant les premiers mois de 1’annće 2o0, etail, nu fond, le cnlcul d’un genie plus raffine, qui, visanl a faire des apostats plulól quc des marlyrs, aimail mieux lasser la paLience des confesseurs par les ennuis d’unc detenlion prolongee que d’exaller icur courage par lc spcctacle des lorlurcs.
Mais la pcrsecution ne devait pas łardera glissersur la pente sanglanlc. Des le mois d’avril, la nouvelle arrive tout a coup que Mappalicus cl ses compagnons, detenus & Carthage, viennenl de subir l’epreiive des tourments. Quelques-uns y ont deja trouve, dnns une mort gloricuse, la recompense dc leur courage; d’aulres, deslinćs a un nouveau combat, portentdeja, dans ces cicalrices qui couvreiU leur corps, les arrhcs de leur prochain Iriomphe.
L’eveque ne peut, a cctte nouvcIle, contenir les sentiments qui debordent de son dmc, et, dans une lettrc toute palpitante d’emolion, il se hale, en celebrant la gloirc des vainqueurs couronnes la veille, de preparer les hćroi'ques survivanls aux lultcs du lendemain.
G’est, comme sainl Cyprien nous le dit ailleurs, le coup de clairon, classico nostrae vocis, au commencemenl de la bataille.
Quibus ego vos laudibus prsodicem1, fortissirai fratres? Robur pcctoris vestri el porscverantiara fulei quo pra3CO-nio vocis exorncm? Toleraslis usquc arl consummalioncm gloriae durissimam qua?stionem, nec cessistis suppliciis, sed .vobis potius supplicia ccsserunt. Finem doloribus, quera tormenta non dabant, coronae dederunt. Qua?slio gravior ad hoc diu pcrscveravit, non ut slantera fidera dejiccret, sed ut homincs Dei9 ad Dominum velocius mil-
dcnt, p. 6, la bollc lcltrc ou saint Cyprien, s’adressant fi quclqucs-uns do ses freres omprlsonnćs pour la foi, cssaye dc les consoler de cctte douloureuse privatlon.
1 Quilms c</n vos Jciudibus prie-dicemy Dans Tintcrrogatlon dlrccte, 1’cinploi du subj. donnę & la phrasc un sens dćliberatif : romarąuer tou-tcfols quc celto dćlibćration n’est Bouyent, comrae c’est ici le cas, (lii’une tournmo oratoirc : « Par qnelle louango faut-il vous cólć-brer? » ( Voir Ricmann, §§ 16f» et 167, a; cf. Itagon, Grantmairc firccqna, § 232.)
2 JIomine8 J)rit <t les hoinmos de Dicn, » c’cst fi*cllrc les homraos dó-vouós h Dieu : tournnre famillćre & la langue saintc et qui peut se rapporter 6, TomploL du gćn. pos-sessij. (Cf. I TIm., vt, 11.)