124 NOTES BR£VES 2
de Keręove disent : Une luaj me billa, 1 2 Je joue aux billes 2. Roiim. bila, alb. bille, a, toujours dćsignant une bille soit en verre soit en metal.
BURDEL, -/ (n.m.) Ce mot a toujours le sens dc 1’obscuritć, mais souvent on 1’emploie avec le sens du mauvais temps • Perjasht, eslite burdel, 2 Dehors il fait mauvais ». Avec le sens de 1'obscuritć • Ketu eshte burdel, <• 11 est trćs sombre lei ». Ronm. bordcl, o maison de passe, maison de prostitntion ». Donc, la, ou on ne veut pas se connaltre, ou on ne doit pas avoir de la lumiere.
FURRNE, -A (n.f.) Dans le dictionnaire de la langne albanaise, ce mot figurę coinme furre, -a, ce que est d’aillenrs la langne littćraire. Eqrem ęabej ne donnę pas d’explications dans ses Etudcs ćtymologigucs. Franz Miklosich 7 pense que ce mot provient du latin furnus. L’albanais de Keręove emploie furrne, a, au lieu de furre-a (le four). lachę Pa pa ha g i 8 pense qne ce mot provient du bulgare {urna, tandis qne furnar (‘bonlangcr’) provicnt du latin furnarius. Nous pensons que le mot furnar 11’eM’ste pas en albanais littćraire ineme pas en albanais dia-lectale. (L’albanais de Keręove emploie furrnaxhi, de /urj?-fsnffixe tnrc -axhi — furnaxhi, au lieu de bukepjekes). Eournar pent uniqnemcnt ćtre une formation intćrieure dialectale pen con-nue. 11 n’est pas clair comment Papahagi cxpliquc cette dćrivation de maniere diffćrente. Deux mots de la nieme familie (furrne et lun nar) ne peuvent pas provenir de diffćrentes langnes. Alors, nous pensons qnę ce mot a un ineme radical et qu’il provient du latin. Lorsqu’en albanais littćraire on dit /urre-a, a Keręovc on dit fuirne-a. Le n qui apparait entre le r et le e doit avoir quelque chose avec le r du 1’aroumain furnd, car une telle formę s’emploie uniquc-nient a Keręove. Ici on ne peut pas parler d’un emprnnt lexical, mais d2un einprnnt de pronon-ciation roumaine.
EULAR, -1 (n.n.) Ce mot s’einploie nniqiiement par la gćneration qni a passć des annees entićres en Rounianie. Elle Temploie avec le sens ‘mouchoir de eon, foulard2.
GARE, -A (n.f.) Ce mot s’emploie trćs souvent a Kercove. La langne littćraire emploie le mot stacion i trenit, ‘la gare’, mais les gens de la contrće de Keręove avec ce mot ont formę denx toponymes Gara c Ceruices et Gaia e Serbices 9, « La gare de Cervica 2 et « La Gare de Ser-bica » . E pres trcnin te Gai a c Ceiuiccs, <- J2attends le train a la gare de Cervica ». Le mot gare n’existe pas dans les dictionnaires de notre bibliographie sommaire.
GALLANTON, -1 (adj) En roumain s2emploie en dcux formes : galanton et galantom; aroumain : galantu-ta. L’albanais de Keręove emploie uniquement la premićre formę : galanton, mais il double de l, donc gallanton avec le sens ‘libćral, galant, cavalier, poli’ etc. De cet exem-plc on peut constater qu2il s’agit d2nn emprunt tardif roumain, car il n’a rien & voir avec le dialectc aroumain.
GOLLON, -/ (n.m.) On emploie ce mot avec le sens ‘fegnon, celui qni ne travaille pas, celni qui s2entraine ęa et 1 h, paressenx’. Q'bejne ato gollona atjc, « Qne font ces fćgnons la », Roum. golan, alb. de Keręove gollon.
LUMINR, -A (n.f.). Ce mot n’existe pas dans les dictionnaires de la littćrature albanaise. On emploie ce mot en meme sens qu2en roumain. Donc : luminó = ‘Inmićre2 2 Eikcni lumine, ju luteml, «Eteignez la lumiere, s2il vons plait 2. On bien : Largoliu nga lumina, « óte-toi de la lumiere ».
PAKOS, -/ (n.m.) On 1’emploie tres souvent et toujours avec le sens ‘malheur’ : Ahj iu be nje pakos, t II luf est arrivć un malhenr ». Ronm. pacoste. Ici nous avons la chute de -te finale du mot d2origine.
PARTISU, (n.m.) Ce mot 6’emploie plus rarement que les autres mais il gardę ton-
jours le mćme sens qułen roumian : pardesiu, alb. de Keręove partisu (fr. pardessus). Tache Papahagi dans son dictionnaire du dialecte aroumain 1’ćcrit paldesu : alors il n’y a pas de raison que ce soit un emprunt du dialecte aroumain, car la formę d’origine correspond approximative-ment k la formę de 1’albanais de Keręove.
7 Franz Miklosich, Alb. Eorschtungen Die rom. Elemente im Alban., 2Wien, 1871, p. 363.
# Tache Papahagi, Dicfionarul dialedului aromdn generał $i etimologic, Bucarest, 1974.
Le village de CSrvice se trouve au nord-est de Keręove. Le village de Serbice se trouve aussi au nord-est de KćręovS. II est habitć uniquement par des Albanais. 11 a au moins 300 maisons.