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BULLETIN ECONOMIgUE

LA SITUATION DE L’ECONOMIE FRANęAISE

AU 15 NOYEMBRE 1952

AU milłeu de ce dernier trimestre commence k se preciser la physionomie de Tannee 1952 et plus particulićrement la faęon dont pourra se main-tenir jusqu’en 1953 un eąuilibre longtemps łncertaln. Nous retracerons d’abord l’ćvolution des principales donnees economiques au cours des der-niers mois en faisant chaque fois le point de la situation actuelle. Nous ver-rons ensuite par quels mecanismes s’explique cette situation et quelles pers-pectives en resultent.

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Ces derniers mols, les disponibilitćs franęaises se sont maintenues dans Tensemble k un niveau legerement superieur d celui de 1951, ceci gra.ce au deve-loppement des Industries de biens d’equipement et au maintlen d’un desequi-libre persistant des echanges exterieurs.

La production industrielle, en effet, avait marque quelques progres au debut de 1’annee, progres amplifićs sans doute par un indice base, pour ce qui est des industries mecaniques, non sur les consommations effectives d’acier, mais sur des consommations apparentes, en fait seules connues. • Llndice gćneral sans batiment (base 100 en 1938). apres avoir dśpasse 150 au cours du premier trimestre, se stabilisait autour de 147 au cours du second trimestre. Toutefois, la baisse saisonniere du troisieme trimestre a ete moins accentuee que les annees precedentes. Les renseignements disponibles pour septembre semblent confirmer une legere reprise, encore insuffisante a effacer 1’impression generale de lourdeur des affaires. En fait, cette evolution d’en-semble dissimule des evolutions tres divergentes pour les diffćrentes branches d’industries. Alors que les Industries productrices de biens d’ćquipement mar-quaient une progression, par rapport a 1951, de 1’ordre de 10 %, les industries productrices de biens consommables marquaient un recul assez net, de 1’ordre de 3 a 4 %. Toutefois, si les premieres semblent, depuis le mois d’avril, avoir atteint un palier, ce sont les secondes qui ont amorcć la. lćgere reprise signalće plus haut. Ces tendances sont confirmees par les statistiques d’emploi. Si le nombre de chómeurs secourus n’est pas en augmentation sensible par rapport a celui de l’an dernier, en revanche le chómage partiel a continue a se dćvelopper, affectant surtout les industries textlles et 1'habillement, le cuir, le papier-carton, mais aussi plus recemment quelques industries meca-niques et meme le batiment. Ainsi s’affirme une certaine stagnation industrielle et une rupture du rythme de progression de ces deux dernieres annees.

La production agricole sera sans doute du meme ordre que celle de 1’annee preoedente. La rócolte est assez bonne dans Tensemble, mais presente des diffćrences notables avec celle de 1951. La rćcolte de bić a ete excellente, 34 millions de quintaux contrę 71 en 1951. En revanche, les recoltes de betteraves et de pommes de terre sont faibles.