des actes et des paroles du defunt par un acteur, etait une cou-tume ou une tradition dont Romę avant herite du passe (Vespas. o. 19: in funere archimimus personom eius ferens imitansąue, ut est mos, facto, et dicta viri . .. exclamavit). On s’aperęoit par con-sequent que la mort d’un haut dignitaire romain fournissait Tocca-sion dfun spectacle auquel prenaient part aussi bien les mem-bres de la famillie que les ancetres, sans parler du inort lui-meme lequel, personnage principal de la ceremonie, quittait ■ceux-la pour rejoindre ceux-ci. Ainsi le public romain qui se pressait au Forum et au Champ de Mars, apprenait par les paroles de lJorateur charge de la latcdatio funebris, non seulement a connaitre les vertus et les merites de Tillustre familie du defunt, non seulement il pouyait voir les membres de celle-ci en-toures de gloire et de splendeur terrestre, mais il lui etait encore loisible de les entendre parler d’eux-meme pour temoigner de leurs hauts faits. ISfous sommes par consequent en presence dJune espece de dramę, encore tres primitif et rudimentaire, il est vrai, surtout qu’il devait s?adapter aux rites funeraires et quJil ne se composait que d?une serie de scenes et de tableaux plus ou moins detaches, mais cela n^mpeche pas quJil s?agissait tout de meme dJune dramę serieux, vu qu’il etait en rapport avec le probleme de la mort. CJetait de plus un dramę liistorique, car il s’occupait des faits et gestes de grands dignitaires qui avaient fonde la puis-sance et cree la grandeur de Romę. Dans ces conditions l?auteur se croit permis de supposer que ces anciens spectacles dramati-ques dont 1’origine remontait a un passe tres recule et qui se sont maintenus jusqu,au Ill-e siecle de notre ere (nous les voyons encore mentionnes a 1’occasion des funerailles de Septime-Seyere, Herodian^ IV, 2), etaient pour ainsi dire la cellule embryonnaire dont la tragedie nationale se deyeloppe le temps aidant a Romę. Comme les poetes qui s’y essayaient cultiyaient en meme temps la tragedie sJinspirant de modeles helleniques et comme il tra-duisaient ou refondaient des pieces empruntees au repertoire grec, Tauteur suppose que cette eyolution a ete acceleree et ren-due plus facile par le fait de sJetre appuye sur les prototypes que fournissait la tragedie grecque, plus ancienne et plus parfaite au point de vue litteraire.