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Annće !


No. 1389


#7nm Jam* JudioUirt.

2StM Ann/# de la “Gaeette de* Tribunuuz MizUt".

Yendredi 5 et Samedi 6 Fevrier 1932.

k MtmBOurah,

Rue du Tribunal Mixte.

4 Port-Said.

Rac Abdcl Mon cm


(Tćl. 2207 (Tćl. 2570

Tćl 409


Adresse TtUgraphlque tLe Caire. Alexandrie et Mansourab) "JUSTICE "


DlRaSACTION,

ADM1NI8TR ATION:

Al®*an<ir*0»

i, Rue dc la Oare du Calre. Tćl. 2724

B,r*»ux au Caire,

27, Rue Solimao Pac ba. TH. 54237

Fondatmurm t M« MAXJME POPIKOFEH et LEON PANOALO, Avocal» A la Cour. Olractaur i Me MAXIME PUPLKOFER, Avocat a la Cour

Comttd dm Radactton m1 d’ Admlnlatrallon /

Mes L. PANOALO et R. 8CHEMEIL (Dtrecteurs au Calre)

Me E. DEOLARDE (Secrttaire de la ridactton). Mo A. PADEL (Dlrecteur ó Mansourah). Mo O. MOOCHBAIi ANI (Secrelaire a Port-Sald) Me P. BRAUN (Secrttaire a Parts).


ABONNEMENT8:

—    au Journal

—    Un an...........P.T.

—    Six mois..........

—    Trois mois..........

—    A la Gazette (un an)......

—    aux dcux publications rću-

nies (un an) . . . .......

Administrateur-Góront Max Buccianti

Pour la Publloit* S'adresser aux Bucatu du “Journal’* (Concessionnaire: J. A. DegiardćJ 3, Rue de la (larc da Caire. Alexandrle Tćlcphone: 27-24


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La reproducllon des arlicles el chroniques 4u oJournal des Tril)uiiaux Mixtes» ne pour-ra Aire aulorisee que sur conveitlion e\pres-je. Celle des informalions el rcnsehjnemcnis |u(Ji<,ii»ires esl e\press6nicnl r6servee.

Tons droits de (raduclion en lampie aralie enl Ctć exelusiveineiil concedes aux jour-naiis «AI-Bassir» el ««Al*Bassir Al Kadal» (aBassir Judiciaire»).

lie Gamet d’un Viecix Piaideur.

La galerie des gens de robę.

Le matador.

Fenrct opus VlRGlL£.

Lu prologue ici s’iinpose. Donc voici:

On n’en fait pas en sćrie.

li .• unc dnie.

A la eon di li on qu'on en ait une, e’esl un

fr&re.

S’ił en esl aulrement, que Dieu vous gunio 1

Esi ce un privilegc que d’avoir une fimc ? Cesi ia dćbut vieux comrne ie monde. On en p. nt ergoter u l*cnvL Laissons cela. Uni-ąucment soucicux de noli e modele, disons 8ans> plus Ja rurę aubaine d en rencontrer one ..ur son chemin.

C; i* ics Ames ne courent point les rucs. Dćnombrer par Ames les populations, c’est pui i; oj) genercuseinent piper les dćs en tav.dc Tcspece. Soyons liumbles et mo-<Jes . s: ce quc clierchoit Diogćne, A la lueur de s,i lanleme, cc n'ćlait point un liomrne — *0nio duns le sens que Napoleon prćlait A ce mol, lorsque, s‘adressnnt A Gcethe, il lui dit: u Vous etes un homme, Monsieur de Oceti.c » — non, ce qu’il chcrchait, c’ćtait one Ame; enlre ccci et cela il n*est en vć-'ile iju un rapport evenluel, accidentel, de conlennnl A contenu.

lino Ame ? Qu,est cela ? Cinq sens mer-veillcuscment cxercćs qui, s’emparant du 'asie monde, le livrent A unc taeultć dc s*enlir et de comprendre qui en fait su chose cl sa subslance; 1'intuilion d’affinitćs et dincompatibilitćs entre sa fibro propre et le reste — ćtres et choses — dont la somme consłilue un sysleme de vie bon pour soi seul; une science faite choir, toutc ruisse-tanlo de joies, de tristesses, (Tespoirs et de rcgrcls; le don d’imaginer por dclA le rAcl, ^ se crćer un monde invisible, accueillont aux fantómes; le besoin de se dćlestcr des J‘chesses du coeur et de Tesprit. de ces re-HHiants dćsirs qui veulent prendre corps, •bener leur vie nutonome et courir leur chan-ce d’immortalitó.

Cher confrśre, ce que vous laissez parnltre dc volre Ame et ce qu’on en peut conjectu-rer esl un enchantcmcnt pour les honnótes gens. Elle est nombrcuse en sa pitloresquc unitć: les manićrcs les plus diverses de penser et de sentir s’y mćlent, tout commc se pressent, en ccrtaines fresques, des per-sonnages dissemblables par raltitudc et lc costume — genlilhommes, docleurs, urtis-tes, eleres et musiciens — cliacun suivant son idćc, mais concourant tous, a quelque titre, A 1’harmonie dc la composition. Vo-tre Ame, comrne en un kaleidoscope, nous offre du grand r0vo terrestre la palpilanle synthóse.

Ćommcnt 1’embrasscr ? Cornment en dirc rcssenticl ?

Pa rei Ile entreprise depasse le seul dćsir de bien faire dont s’inspirent nos tentati-vcs.

Procćdons donc selon nos modeslcs mo-yens. Itefugions-nous dans une pochndc dont ia seulc paletlc ferait les frais. Et, nous ćlant ainsi ussuró la collaboration du ha-sard, ce grand artistc, proinenons, au petit bonheur. nos pinceaux sur la toilc. Qu’cn &orlira-t-il ? Soit-on jamais! Un portrait tient parfois dans unc louche involontaire... Cou-rons notre chancc...

Mais avant que de presser nos tubes, un mol encore!

Vos goAls m*agrC*ent infiniment. Mais cc sera, si vous le permettez, en considóration dc vos dćgoAts que je vous donnerni l’ac-colade. I.cs soins jaloux que vous portcz A votre liygiónc morale ct volre mallrise A dć-coudre le vulgaire, voilA qui reconcilic avec la scrncnce dWbraham. Ainsi, dans les ro-deos, les mustongs, hennissant vers les na-tives savancs so dAbarrassent dłindiscrets f«irdcaux. A vous la gloirc de dćmontrer, ving! fois le jour, que la definition d’animal domesfique donnće A Thomme souffre cx-ceplion.

Et maintenant au travail!

Puisque c’cst a une galerie de gens de robę que nous travaillons A ccttc heure, donnons lc pas A l’avocat.

Ah! cette voix tour A tour cAleste comme un air de violc, sensuelle comme unc ca-resse experle, cnvcloppantc comme un cou-rant qui s’enroulc autour des ajones des berges. ct brusquement cruellc comme un rri de gerfaut! Si vous prltcs votrc temps pour gonfler la baudruche, ce fut pour. pres-tement, lc moment vcnu, d’un seul coup de bcc, la crever. Mais si votre óloquence comptc parmi celles que nous prisons le plus. ce n’est point seulement parce que, brillunle comme une pusse dc bitndirillas, narfumóe lei un vin do premiero zonę, elle tćinoigne A la fois d'un tcmpćrainent de jou-tcur el d artistc; ce n’est point encore parce quc Tcsprit y fuse ct s’v dćploie en gerbes, rosaccs ct ćtoiics. Nous ne sommes point de ceux qui se defendent du piaisir pris au sang, proprement verse, qui s’en vient rou-gir i*arćnc des con idas el nous ne cacbons pas non plus rćmerveillemcnl que nous pro-curent les fcux dc Bcngale. Mais cc quc nous admirons surlout en vous est inieux et plus que cela: c‘est Eesprit chcvalcresque qui vous lail partii* en guerre. La Charile vous anime cependant que vous prencz 1’ennemi A la gorge. Car il est une chose que vous pluccz au-dessus des Codes: les fails, les <« humbles faiis », comme vous dites; la comprebension des humaines misćres; ccttc loi informulće oui nous rćgit el quc nul legislalcur nc suu-rait effacer.

Au cours d'une plaidoirie de belle cuvoIće, il mc souvient dc vous avoir cnlondu dire: « On ne se promene pas dans la vie uvec le C.ode sous le nras gauebe, les lables dćcon-nalcs sous raissellc droite et vingt Pu Ingi sur restomac ». Vous avez. cc jour-IA, donnę la mesure de votre esprit et de votrc sa-gesse, ct avez, par la inAmc occnsion, pro-Ićre la parole de vćrite et d’amour. Votre ićflcxion — que des Bćolicns prirent pour une boulado — projcla sur la Barre une bcl-ló lumierc, cependant qu’unc voix frappait l oreille des honnćtcs gens, qui disuit:

n llumains, vous ótes nos vAlus de votre seulo humonitć, mediocrcment aptes A la joie, splcndidemont A la douleur, palbćtiques joucls dc vos reflexes. Et vous vivez, batail-Innl dc 1’Amc et dc 1’csprit A la conqucHe dc volre slabililó dans le milieu, que dis-je, soucieux sans plus de persćvórer dans votre rćsurroi-mćme, quc malgró toni vous prAfć-rez au neant. Yotrc essence vous rAgit Vous Atcs selon vous. Dc vos misernbles moyens vous tirez lc mnximum. llumains. vous naissez mis, vćtU9 de votrc seule luima-nitć: mais celle humanilć, plus lourde qu’un rnantenu dc plomb, c’es! bien tout lc fardeau que pcuvent soutenir vos ćpaules. Copen-dnnt voici qu*on vous charge d’un faix nou-veau. Yotre naturę dont vous ćles irrespon-gahlcs. a etó jugćc pćrilleusc. Pour la rendre inoffensive, on lui a dietę des lois qui com-batlent vos lois propres. I.c lćgislaleur vous a dit: « Voici un !ivrc qui vous enscigne vo-Ire Ucvoir: c’cst lc Codę. Quoi que vous fas-siez, quo vos acłcs s*y conformcnt. Et ne venez pas invoqucr comme excuse v( tre ignorancc et ne venez pas non plus próten-



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