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Est-ce dire qu’il n’y a pas de cinćma autochtone en tant que tel, que le cinćma de naturę autochtone n’existe pas? Le reveil du mouvement autonomiste autochtone, qui bat son plein aujourd’hui avec des groupes et mouvements de revendications tel Idle no morę, se situe, en cinćma, avec le developpement pancanadien du programme Challenge for Change/Societe nouvelle de 1’ONF dans les annees )60. (Fest en 1993, avec son film Kanehsatake :270 ans de resistance, que la cineaste autochtone Alanis Obomsawin, devient 1’egerie d’un mouvement cinematographique maintenant adulte, film qui transporte Venergie communicationnelle et jusque-la informative des films fait par les Autochtones dans le champ politique :
« ...altough her films appear to fit into the style institutionalized by the NFB, which emphasizes information and education, Obomsawinłs practice sidesteps the prescriptive impcratives of the NFB didactic documcntary. Her films rework documentary conventions and place representation at the service of a Native political and aesthetic agenda47 ».
Nous assistons donc a la naissance d’un cinema que les exegetes canadiens, anglophones et francophones, qualifient non seulement par la provenance de 1’auteur, mais aussi par le contenu, de film « autochtone ». Le cinema d’Alanis Obomsawin est non seulement un cinema de provenance autochtone, mais il vehicule un signifić qui le place, ethiquement et politiquement, au cceur des revendications des peuples autochtones.
Cependant, et malgrć cette denomination, il faut regarder de plus pres de quoi il en retoume. Kanehsatake:270 ans de resistance n’est pas un film qui ćvoque le traditionalisme ou un esthetisme purement propre a un peuple, mais plutót un film qui parle des relations entre peuples, ici les protagonistes de la crise d’Oka, c’est-a-dire les Mohawks et les Blancs d’Oka qui Font vecu. En ce sens, le regard d’Alanis Obomsawin, cineaste qui empruntent des outils intemationaux, avec ses codes et sa
47 PICK S, 1999, Story telling and Resistance: The documentary practice of Alanis Obomsawin, in Gendering the Kation : Canadian Women's Cinema. Toronto : University of Toronto Press, p.77