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COMPTES RENDUS



Aristote, ouvragc cTorigine hellćnistiąue traduit enlatin, puisen ilalien et enfin en nćo-grec, les deux histoires d’Alexandre ćcrites en franęais par D. Gobdelas (Varsovie, 1822) et G. Manos-(Genćve, 1828), les premićres tentatives de prćsenter d’une maniere • scientifiąue * aux Grecs, la personnaiitć d’Alexandre. L’auteur passe ensuite k rhistoriographie grecąue de Tćpoąue de la domination turąue. II analyse 28 ouvrages et fragments d’ouvrages historiąues de cette pćriode, concernant Alexandre. II constate leur caractere fragmentaire et scolaire. II constate aussi la ressemblance du hćros de rhistoriographie avec celui du livre populaire, qui reste k cette ćpoque la seule prćsentation d’ensemble de la vie d\Alexandre le Grand. La chose est vraie si Ton pense aux criations originales en nćo-grec; il nous semble pourtant certain que les Grecs de cette pćriode continuaient k lirę Plutarque, Arrien et meme Q. Curtius, pour ne parler que des auteurs de l’antiquitć. G. Vćloudis ćtudie enfin la litterature grecque de l’ćpoque de la domination ottomane, analysant toutes les allusions qu’on fait dans cette littćrature k Alexandre. L’ćvocation d’Alexandre ou la comparaison avec Alexandre de certains souverains sont des motifs rhćtoriques tres rćpandus. La fin de leur utilisation est soit moralisatrice soit hommagiale. Un des souverains comparćs avec Alexandre est le prince roumain Michel le Brave; 1’auteur devra cornger certaines informations sur les circonstances de sa mort: il a ćtć tuć par les agents du gćnćral impćrial Basta et non par les Turcs. II est difficile de croire que les lettrćs grecs vivant k la cour de Constantinople et traitant les sultans auxquels ils dćdiaient leurs ou-vrages historiques de «nouveaux Alexandres » ne faisaient que reprendre un motif rhćtorique europćen, sans vouloir flatter les conqućrants. Quant k la nationalisation grecque des princes chrćtiens, hćros de la lutte antiottomane, par la comparaison avec Alexandre, il nous semble que la nationalisation grecque d’Alexandre lui-meme est un phenomene assez rćcent. Pour les Byzantins et pour les lettrćs chrćtiens de la pćriode post-byzantine, Alexandre le Grand n’ćtait qułun de ceux «du dehors », un paleń, un « Grec *, un ćtranger digne, certes, d’admiration pour ses vertus militaires.

Dans le chapitre VII de son ouvrage G. Vćloudis poursuit 1’image d\Alexandre dans le folklore grecque. II y a des allusions k celui-ci dans les contes, les lćgendes pseudo-ćtio-logiques et parćtymologiques, dans les chants populaires et les formules magiques des Grecs. Les rapports entre le livre populaire et les crćations folkloriques sont assez peu claires. Les influences seraient rćciproques.

Le chapitre VIII est dćdić au theatre populaire d’ombres, karagóz, dont Alexandre est un des hćros prćfćrćs.

G. Vćloudis compare ensuite le roman d,Alexandre et celui de Digćnis Akritas. Les deux traditions ćpiques ont une structure commune : toutes les deux racontent la « vie dłun heros » (Heldenlcbcn), d’apres un schćma traditionnel. La carriere des hćros commence k leur &ge de 12 ans et ils se meurent k 33. Les deux tuent un dragon, dćlivrent une femine captive, domptent un cheval. G. Vćloudis s’occupe ensuite des figurations d’Alexandre dans la peinture d’ćglise et laique. Enfin, il fait un inventaire raisonnć des ceuvres littćraires de la Grece moderne consacrees a Alexandre.

Si la reconstitution du prototype philologique du roinan n’est pas possible, G. Vćloudis met en evidence 1’archćtype mythique de toutes les versions du roman. II ćtudie aussi le procćs de la transfiguration mythique de la vie d,Alexandre et trouve que celui-l& a ćtć favorisć par deux facteurs : 1) le caractere extraordinaire, insolite, de la vie elle-meme du hćros et 2) l’exis-tence d’un riche materiel mythologique, relatif aux vies de hćros dans Tactualitć grecque de Tćpoque hellćnistique. II ćtudie aussi dans le dernier chapitre de son ouvrage le soi-disant complexe d’CEdipe d’Alexandre. Dans certaines versions du roman la femme du hćros porte le meme nom que sa mćre et lui il tue, sans le savoir, son pćre.

Une riche bibliographie tres ajournće complete Touvrage.

La valeur scientifique de 1’ćtude de G. Vćloudis est aussi ćvidente que son utilitć. Se fondant sur une solide documentation, avec une connaissance approfondie des sources et



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