11 Comptes rendus 209
entre Etat (les cas de Pays Roumains) et Province (le cas de anciens pays sud-danubiens et de Tancien royaume d*Hongrie).
Dans le chapitre intitulć « La stabilitć du statut de ahd des Pays Roumains dans leurs rapports avec la Porte » Tauteur s*occupe surtout du statut de la Valachie, jusqu’& la fin du XV® s., pour conclure que celui s’est inscrit et s*est clarifić, dans ses lignes fondamen-tales, dćs 1420, qu*il fut complćtć par de nouveaux ćlćments en 1462, pour acqućrir une formę stable vers 1480 t (p. 240). En ćtudiant «La stabilitć du statut politique et juridique de la Valachie dans ses rapports avec la Porte *, Tauteur souligne les aspects communs du statut juridique qui dćfinissaient les rapports de la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie avec TEtat ottoman. «Aprćs 1538—1541 on aboutira, graduellement, k Tćtablissement d*un statut similaire, dans ses traits essentiels, pour les trois provinces roumaines* mais, ajoute Tauteur, isans pour autant lui infliger un mćme niveau t (p. 241). Selon notra avis, il est souhaitable qu*un ouvrage marque, k Tavenir, les ćlćments qui diffćrencient les statuts des trois principautćs roumaines.
Le professeur Mihai Maxim promet que son ouvrage sera suivi par d*autres deux vo-lumes, Tun consacrć au statut d’autonomie des Pays Roumains vis-&-vis la Porte, Tautre in-sćrant des documents osmans inćdits ćpars, utilisćs comme arguments dans les pages de syn-thćse mais qui, rassemblćs, metteraient mieux en valeur la dćmarche scientifique entreprise jusqu’& prćsent. En ce qui nous concerne, nous connaissons 1’effort constant de Tauteur et nous savons d’avance qu*il tiendra ses promesses.
V, Panaitc
PeeoAtoąuu u pecfiopMu na EaAKatiaz, BajiKaHCKHe HCCJiefloBaHHH, BwnycK 12, OTBeT GTaeHHHtt peAanTop H. B. HypKHHa, MoCKBa, Hayna 1094, 231 c.
Par son titre, par la datę et le contexte politique de sa parution et, last but not least, par les noms et le nombre de ses auteurs ce recueil d'ćtudes ne peut que susciter un intćrćt tout particulier chez les historien^ du«ud-est europćen. L^troduction nous attire Tattention sur le fait que le choix de ce thćme correspond au souci des auteurs pour le dćpassement du dogma-tisme manriste qui privilćgiait «la voie rćvolutionnaire t d*accomplissement du < progrós social > en considćrant i le rćformisme » comme un palliatif contre-rćvolutionnaire. Les historiens russes se proposent donc d*explorer le róle et Tefficacitć de cette politique de rćformes qui s*est avćró tellement importante dans la modemisation des Balkans au XIXe et au XXe sićces tout en reconsidćrant la portće róelle de Taction rćvolutionnaire dans cette rćgion de 1*Europę.
II ne fait pas de doute que la rćhabilitation des rćformes dans cet ouvrage d*historiogra» phie « postsovićtique * est un ćcho de Tactualitć ćconomique et politique que vivent tous les anciens pays communistes. Voilci une raison de plus pour rechercher les innovations thćoriques, mćthodologiques et terminologiques qui accompagneraient cette prise de distance explicite par rapport k Tantiemie historiographie sovićtique. Par le biais d*une telle dćmarche on peut ćga-lement dćceler les continuitćs avec Thistoriographie d*avant 1991 ce qui n*est pas moins im-portant.
C’est justement le prćsence de ces ćlćments de continuitć qui est frappante dans les pages de cet ouvrage et qui lui donnę une certaine cohćrence.
Le cas des interprćtations donnćes k la politique balkanique de la Russie tzariste au XIX® sićcle est illustratif, cette politique ćtant considćrće de manićre presque exclusive k travers le róle qu*elle a jouć dans Tapparition des Etats nationaux et de leur institutions (Dostian I.S., Karasev A.V., Tchiourkina I.V. — «Natsionalno-osvoboditelnaia borba balkanskikh narodov kak proiavlenie krizisa Osmanskoi imperii v XIX v. »). De plus, la prćsence politique et militaire de la Russie aurait ćtć nćcessaire pour contrebalancer les effets des impćrialismes ottoman et autrichien (Dostian, I.S. et alii — art. cit., Sherement, V.I. — < Revoljutsia 1848—1849 gg. i Osmanskaia imperija (politika umerennosti i reform* v Evropeiskoj Turtsii»). II est intćres-sant d*observer par exemple qu* A.A. Djaparidze et N. V. Kabakova (« Revoljutsia 1848 g. v Dunaiskikh kniajestvakh i Frantsuzskaia respublika », p. 42—47) qui soulignent les mćrites des Rćglements organiques dans 1’organisation de la Moldavie et de la Valachie aprćs 1829 attribuent k Tinfluence de la propagandę et de la culture franęaise les origines des sentiments antirusses chez les futurs rćvolutionnaires roumains de 1848. Cest une manićre de minimiser
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