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COMPTES RENDUS
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pliąuer que par un contact trós serre entre les langues roumaine, bulgare et macćdomenne (p 152). A cet ćgard, le dialecte aroumsun est le plus ressemblant, car Lancienne formę de Tin-fimtif n'y est utilisee que dans sa fonction de substantif vcrbal.
Les contacts de la langue macćdonienne avec les autres langues balkamqucs sont frć-quemment soulignes dans la derniere partie de rouvrage ou Ton traite des problemes du fonds lexical Un paragraphe (p 185 — 186) traite le Contact avec la langue latino-romanigue, tandis que d’autres ont comme theme le probleme du contact avec les langues grecque, alba-naise et turque. La langue macćdomenne (ainsi que d'autres langues sud-slaves) a emprunte du latin balkamque les mots * rusalija (= rosalia), komka (= communicare), kmet (= comes, comitis), Kolędę ( Calendae), klisura ( = clausura), kosulja (= casula), etc. Le suffixe latin -anus a jouć, en macćdonien comme dans d’autres langues, un róle important dans la forma-tion des noms de professions : uinar, uratar, etc
Les emprunts au dialecte aroumain sont assez rares : masa, bukhca, murgai, spurno, mundzosa, etc. « Le róle jouć par Taroumain dans la transmission dans notre langue de la formę intćneure des mots et des expressions n’est pas encore suffisamment dćterminć », affirme Tau-teur et donnę comme exemple le cas du mot pile lequel a dans d*autres langues slaves le sens de « poulet *, tandis qu’en macedonien de m^me qu'en aroumain (= pul*u) ii sigmfie « oiseau ». Toujours de provenance aroumaine est, dans les ldiomes de Touesl, le suffixe diminutival -ule (comme detule, pilule). Les emprunts a 1’albanais sont ćgalement en nombre restreint et se retrouvent umquement dans les ldiomes de la Macćdoine d^uest (dashme, ęupt, coh€, etc ) et surtout dans les argots secrets professionnels.
Vu le prestige parliculier dont elles ont longtemps joui, les langues turque et grecque ont exercć Tinfluence la plus remarquable et ont fourni les próts les plus nombreux. C'est la raison pour laquelle on compte, conventionnellement, trois phases dans la formation du le-xique macćdomen, k savoir . la premifcre, ou domine le contact avec la langue grecque et grecque-byzantine, la seconde, ou domine le contact avec la langue turque, et la troisifcme, actuelle, k partir de la VII* dćcennie du siacie passe, moment ou se situe le commencement de la formation de la langue macćdonienne ćcrite.
En tant que premier ouvrage de sjnthese sur la langue macćdonienne et son histoire, le livre de Blaźe Koneski contnbue en grandę mesure k la connaissance du peuple macćdo-men et de son passć et, k cette occasion, des Balkans; situće au centre de la peninsule et au croisement des chemins, la Macedoine est Lunę des contrćes les plus riches en vestiges ma-tćnels et spintuels du passć. Comme ii ćtait d^illeurs normal en cette occurence, Tauteur s’est adressć surout k la linguistique balkamque et par cela meme sa contnbution embrasse un domaine plus ćtendu.
II serait nćcessaire nćanmoins d^pprofondir toute une sćne de textes anciens ćcrits sur le territoire de la Macśdoine. En ce qui concerne le lexique de la langue macćdomenne, il serait ćgalement souhaitable de rechercher et d^claircir k Tayenir quelques problfcmes rele-vant de ce qu'on pourrait nommer - le fonds balkamque commun », k quelle occasion seraient ćgalement ćlucidćs certains aspects des rapports linguistiques roumano-macćdo-slaves plus anciens. Ces dermers temps, les rapports lexicaux des deux langues paraissent influencćs par la puissante migration des habitants de la Macćdoine pour des travaux saisonniers en Rou-mame, ou ceux-ci demeurent plusieurs ou meme des dizaines d’annees. Nous pensons que la consultation du Dictionnaire de la langue roumaine moderne, pubbć ii y a quelques annćes par rAcadćmie de la Rćpubhque Sociabste de Roumame, aurait ćtć utile, et quc pour les simi-litudes avec le dialecte aroumain le Dictionnaire głnłral et Ithgmologiąue du dialecte aroumain, de T. Papahagi (Editions dt TAcadćmie, Bucarest, 1963, 1264 p.) qui tradmt le sens des mots et des expressions aroumains en roumain et cn franęais aurait ćgalement pu ćtre consultć d'une manierę utile.
S. Iancooici