COMPTES RENDUS 767
considErE par la plupart de ses exEgEtes comme un pseudonymc. Plusieurs liypotnEses y ont EtE fonnulEes. Pour notre part, nous lcur ajoutcrions cclle d'une Etymologie rouraaine, partant du terme roumain orfelin (origine plus yraisemblable E notre ayis que celle suggErEo par Tiho-inir Ostoijć, qui fait dErivcr son nom du franęais Orpbclin — nom d'un graveur du XVII0 siEcle), Notre hypothEse repose sur le fait que Tarlisic, qui est nE E Vucovar, au bord du Danubc, aynnt habitE ct travaillE ensuitc k Cnrlcwit/, trrwailla Egalement E Timięoara et NovI Sad. Plus tard, en 1746, on le rctrouve E Venisc, ce ivrant E Timprimerie de Dimitrije ThEodosia; au cours des annEes 1767—1770 il y fcra incme TOffice de reviseur. On peut classer Tceuvre de Z. Orfelin en: a) Grnvures-icónes, «Anliminsion •, images des diffErents monastEres, exEcutEes dans Tintcrvalle des annEes 1758 — 1782, parmi lesqueUes ii conylent de distingucr tout d'abord le portrait de St. Lazare, le knEze des Serb es (1775); b) Livr gravEs (bakrorezne knijege), pćriode 1757 — 1778, dont Nooaja i osnoocrtelnaja slaoeno-serbskaja kaligraf i ja, Srcmski Carlovci, 1759, 30 ff. ct Slauenska i oalahijska kaligrafi ja, Sremskl Carlovd, 1778, 17 ff. passent pour les plus prEcieux. A retenir quant & ce demier ou\rage que la bibliographie dc D. Davidov ne mentionne que les exemplaircs dc la BibliothEque Nationale de Belgrade et de la bibliothEque des Editions • Matica srpska , or la Bib!iothEque de TAca-dEjnie de la R, S. de Roumanie compte elle aussi quelques exemplaires; c) Gravures-illustra-tions de diffErents livres ct notamment celles d'une Histoire de Pierre le Grand imprimEe & Yenise en 1772 (67 gravures).
Pour notre part, nous estimons que la grayure serbe a Egalement conservE la traditlon de ces *iconologies » si nombreuses au XVII® siEcle (celles de Cesare Ripa, de Vicenzo Car-tari, par exemplc). On la retrouve dans des ouvrages tels: lthlca i jeropoliiica, iii flloso-fija nraooućteljnaja (L'Etliique et la hiEropolitique ou la philosophie des bonncs manJEres), Vienne, 1774 et — tout particuliórement — dans (Miroir dc la sagesse), dont D, Davldov n'cn fait aucune mention, mais qui figurę en nn exemplaire E la BibliothEque de TAcadEmie Roumaine, exemplaire illustrE par Orfelin.
La qualitE technique de ces gravures Etait assurEe par PhabiletE de quelques maltres artisans comme ce T, Messmer qul transposait sur cuivre les dessins de H, Zefaroyić. GrEce aux exccllentes possibilitEs techniques dont dlsposaient les typographies de Vienne et de Carl owi tz E l*Epoque, la gravure serbe devalt se situer au niveau de celle centre-europEenne. Au point de vue stylistique aussi elle est susceptible de s*encadrer en bloc dans la m&me maniEre de concevoir et de composer un portrait ou une scEne sans qu'elle perde — fl va de soi — Tcmpreinte spEcifique de la personnalitE de chaque grand artiste.
Pour Thistoire des mentalitEs dans la Sud-Est europeen, le rapport texte-image reflEtE par la gravurc serbe du XVIIIe siEcle s*avEre des plus Eloquents. En effet, d'une part, ses crEateurs sc sont rEvelEs des artistes novateurs des moyens d'expresslon, mais d'autre part, lcur oeuvre a fait office de relais pour la diffusion, en Europę d'est et du sud-est, des types de reprEsentations en voguc dans les pays occidentaux,
11 convicnt de souligner aussi 1'intErEt qu'on accorde en Yougoslayie & 1’Elaboration d*une histoire t totale » du livre. Des recherches minutieuses sont pratiquEes & cet effet dans tous les domaines qui d'unc maniEre ou d'une autre tiennent au monde du livre; papier, presses, illustration (gravure), reliure en cuir et autre, miniaturę, etc. C'est un sond qul se dEgage des nombreuses monographies ou synthEses spEciales consacrEes dernlEreraent & ces sujets, Les recherches yougoslaves de ce domaine constituent aussi un stimulant pour les spEcialistes de Thistoire culturclle de Pespace concemE, autrement dit le Sud-Est enropEen,
Pour revenlr A Pouvrage de D, Davidov, notons qu'il comporte Egalement des prEd-sions intEressant la culture roumaine, Par exemple, il dEcrit au n° 126 fig. 215 nn dipldme gravE avcc texte roumain: 11 s'agit d'une sorte de «brevet» de prfitrise, accordE par SynEsios, EvEque d'Arad aux diocEses d'Oradea Marę, lenopolia, Halmagi et quelques antres encore on 1775 — gravure inEdite d'auteur non identifiE. Au mEme EvEque se rattachent aussi les gravures reproduisant le Christ dans le Calice eucharistique et le Christ revEtu des autours saccrdotaux (fig, 216, n° 127), piEces inEdites d'auteur non identifiE et avec text roumain. Tout a fait remarquable par sa qualitE artistique s*avEre la t Deisis % de la Grammaire slave imprimEe en territoire roumain, E Rimnic, en 1775, ainsi que la sErie des saints serbes qui portErent la lumiEre de la foi cliez leur peuple ornant le «BrEvlaire imprimE toujours E Rimnic en 1761 et dues E Joseph Lind. Une grayure de grandes dimensions, datEe de 1750, E Timage du monastEre de Hodoę-Bodrog (n° 114, figs. 190—193), reproduit certains dEtails ethnologiques de caractEre local. Pour finir, mentionnons encore cette icóne du St, Nicolas, datEe de 1772 et due E un maitre non identifiE (fig. 295), C'est une piEce dMmpor-tance par son texte bilingue, grEco-roumain, ce qui rcprEsente un exemple unique, jusqu'E prEsent, dans Ticonographie roumaine.
Paul Mi hall