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La seconde. du 13 femer 1873, ćtait relatire k cc qu'on dcvait entendre par la citilisation de la guerre, et je crois devoir en rap-peler ici la definition :

Je no Yondrais pas qu’on pflt se meprcndre sur Ie sens que j’at-tache k ces raots : Ctrilisalion de la guorc, et qu*on put y voir ce qu'on a appeló « une rćglementation do coups de canon, la science de massacrer corrcctement, un commentaire enfin plus ou raoins savant sur une pratique qui est la negation menie du droit. >

Civiliser la guerre c’est, selon moi, proclamer biea baut le Seul principe qui puisse la justifier, celui de legitime defense, et, en dehors de ce prindpc, la flćtrir comme criminelle, en un mot c’est moatrer ce qui est le droit, la guerre defensive. et ce qui est le crime, la guerre offensire de Tambition et de la conquete. Ce qu’il faut 8'attacher k abolir c est la secondc, puisqu'alors la preraiere n’au-rait plus sa raison d’etre.

Enfin, la troisieme communication, du 31 mai do la meme annec, traitait, ainsi que l’indiquait son titro, de la subsdtuiion de Varb\-irage d ta roto des annes pour le riglemenl des conflits inlema-tionaux.

A Tepoquo de ces diverscs Communications, jo ne pus me dissi-mulcr que dans Pcsprit de quclques-uns de mes savants confreres, naturellement preoccupes de la pente qui cntraine trop sourent a de genereuses utopies ceux qui recherchent les Solutions des grands problemes de 1’ordre morał et social, je ne m’etais peut-etre pas suflisamment prćserve de cet ecueil. Je crois que toutes les appre-hensions doivent etre aujourd'hui dissipees par les faits qui, poste-rieurement a ces Communications, se sont produits successirement en confirmant futilite pratiquc des intentions et des idees qui les avaientinspirćes.

L’arbitrage international aura sans doute bien des obstacles k vaincre pour dćterminer et etcudre progressiYcment les limites de son empire. Mais sans dissimuler les progres qui lui restent a faire, on ne peut mćconnaitre le tcrrain considerable qu’il a deji gagne, ainsi que 1’attestent le succ^s, en juillet 1873 dans la Chambre des communes,de la meraorable motion de M.Henry Richard; celui plus significatif encore peut-eire, en norembre de la inćme annee, de la motion de M. Mancini, qoi obtint le vote unanime de ia Chambre des deputćs d*Italie et Tadbesion du gourerneracnt de ce pays. On sait aussi qu*en 1874, la Chambre des deputćs de Suede a votć, sur la proposition de M. Jonas Jonasson, une motion en faveur de l’ar-bitrage International, et qu’enfin deux honorables membres du Congrćs amćricain, MM. Washburn et Smith, ont presente, l’un au Senat, 1’autre k la Chambre des representants, leura motion* ega-lement en faveur de 1’arbitrage international, qui ont ete renvoyees a l’cxamen du Comitó des afTaircs etrangere3.

Quant a la codification graduelle relatire au droit des gcns et a la civilisation de la guerre, un institut de droit international a ete fonde a Gand le 10 septembre 1873 par une reunion scientifiquo Internationale convoquee a cet effet pour arreter les statuts de ccttc importante et utile institutiou, qui a deja prouve sa ritalitć. Le 10 octobre suivant se reunissait a Bruxcllcs un Congrts intema-tional pour la r4 formę et la codification du droit des gens, %ur l‘ap-pel Lait par un Comite des EtatsUnis aux jurisconsultes d'Europc et d'Amćrique.

A cótó du concours de la science, celni que l’oeuvre de La codification du droit des gens ct des Iois de la guerre esigeait de la di-plomatie ne s*est pas fait longtemps attendre, et cest le gourer-nement russe qui en a pris l'initiative dans une dćpeche adressee le 17 avril par le princo Gortchakoff aux representants de la Russie a letranger, pour provoquer la reunion le 27 juillct k Bruxelles d’une Conference internationalo sur les loia et coutumes de la guerre. A cette depeche etait joint un projet en 70 articles propose par cc gouvernemcnt a titro seulement de point de dćpart pour les delibe-rations de la confercnoe, et sur lequel il appelait les lumićres et la liberte de la discussion.

Cest a r«xamen de ce projet de loi qu*a ćte consacre 1’ćcrit dont je faia hommage k 1’Acadćmio, et dont l‘epigraphe emprunte a ma communication du 5 octobre 1872 est ainsi conęu:

« L’Europe a sous la raaiu uo levier dont elle nc parait pas cal-culer toute la puissance quand U s’appuie sur la science et 1’opi-nion liberale du monde rivilise; ce levier c'est la diplomatie. »

Ce projet du gouYernement russe se rapprochc beaucoup dans son cadre de celui expose dans mon Memoire du 5 octobre.