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—    Tres heureux. Si vous vou!ez bien monter...

Je regardai mon oncle Alex a la derobee. II etait

tres pale.

Nous montames 1’escalier qui donnait acces a la veranda. Abott et le notaire nous precedaient.

—    Je croyais que... c’etait un moulin, a dit timidement mon oncle.

—    J’ai fait detruire Fancien moulin et j’ai construit ęa a la place il y a cinq ans, a declare Abott. C’est beaucoup plus beau. Aucune compa-raison.

Nous restions immobiles sur la veranda, mon oncle et moi, face aux deux autres. Abott effleu-rait son collier de barbe d’un index precaution-neux. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis toujours mefie de ces hommes au collier de barbe trop soigne.

—    Qa a beaucoup plus de cachet que Fancien moulin, croyez-moi... a dit le notaire.

—    Vous en etes sur? a demande mon oncle. II etait de plus en plus pale et je craignais qu’il n^łeut un malaise.

—    Mon ami Abott a longtemps vecu en Indo-chine, a dit le notaire. II n’est la que depuis 1954 et il a fait batir cette maison pour ne pas etre trop depayse. Moi, je trouve que ęa a un cachet fou... Vous cherchiez quelque chose d’original, non?

—    Pas exactement, a dit mon oncle.

Abott et le notaire nous entrainerent a Finte-rieur, dans une piece longue et etroite, le salon

sans doute.