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J. Leroux et al
Archives de Pédiatrie 2008 ; 15 : p1019-p1030
Matériel et méthodes - Nous avons revu 5 patients (4 fi lles et 1 garçon)
ayant présenté une ostéomyélite de la clavicule. L’âge moyen a été de
11,5 ans. Les signes cliniques ont été toujours tuméfaction et douleurs
du tiers interne de la clavicule. Dans un seul cas il y avait d’autres
localisations, s’agissant d’une ostéomyélite chronique récurrente multi-
focale. L’imagerie par radio, scanner et résonance magnétique nucléaire
a toujours montré un élargissement du tiers interne de la clavicule, des
images lythiques, une réaction périostée, un œdème des parties molles.
La scintigraphie montrait une hyperfi xation. Une biopsie a été réalisée
dans tous les cas et l’aspect histologique a été celui d’une ostéomyélite
chronique. La bactériologie a été positive dans un cas où un Streptococcus
mitis a été retrouvé. Tous les patients ont été traités initialement par une
antibiothérapie probabiliste. Devant l’évolution chronique et l’absence
d’arguments infectieux, des anti-infl ammatoires non stéroïdiens ont été
administrés avec une amélioration clinique certaine.
Résultats - Avec un recul entre 1 et 3 ans, l’évolution a été lentement
favorable avec des périodes de rémission et de recrudescence des symp-
tômes.
Discussion - L’étiologie de cette affection reste inconnue. Il faut savoir
évoquer un syndrome de SAPHO et surtout éliminer une pathologie
tumorale ou infectieuse Les modalités thérapeutiques sont controver-
sées. Les antibiotiques ne semblent pas dans notre expérience infl uencer
l’évolution naturelle. Le traitement anti-infl ammatoire peut améliorer la
symptomatologie douloureuse.
SOFOP-12 - Chirurgie orthopédique
La couverture cotyloïdienne en IRM
dans la maladie de Legg-Calvé-Perthes
A. Khairouni (1), F. Fitoussi (2), P. Souchet (2), R. Azoulay (2),
K. Mazda (2), G. Sebag (2), G.F. Pennecot (2)
(1) Hôpital Delafontaine, Saint-Denis, France ; (2) Hôpital Robert Debré, Paris,
France
Objectifs - Le but du travail est d’évaluer le pourcentage de patients
présentant une découverture postérieure dans la maladie de Legg-Calvé-
Perthes (LCP).
Matériels et Méthodes - Les dossiers des patients opérés pour une
maladie de LCP et ayant une IRM préopératoire sont étudiés. Nous avons
comparé un groupe de hanches pathologiques à un groupe témoin de
hanches saines controlatérales. L’index de Reimers est mesuré sur 3 cou-
pes frontales d’IRM. Pour chaque hanche le pourcentage de découverture
antérieure est mesuré sur une coupe passant par le tiers antérieur de la
tête fémorale, le pourcentage de découverture centrale est mesuré sur
une coupe passant par le tiers moyen, le pourcentage de découverture
postérieure est mesuré sur une coupe passant par le tiers postérieur.
Résultats - 72 enfants ont été opérés pour une maladie de LCP entre 1993
et 2005. 41 dossiers avec une IRM préopératoire ont été étudiés. L’âge
moyen à l’intervention est de 7 ans 1/2. L’étude porte sur 41 hanches
pathologiques et 39 hanches saines.
Dans le groupe de hanches pathologiques le pourcentage moyen de
découverture est : de 33 % en antérieur, de 34 % en central et de 40 % en
postérieur.
Dans le groupe de hanches saines le pourcentage moyen de découverture
est : de 8 % en antérieur, de 17 % en central et de 22 % en postérieur.
Dans ce groupe témoin, 27 sur 39 hanches (69 %) ont un pourcentage
de découverture postérieure supérieur au pourcentage de découverture
antérieure.
Parmi le groupe des 41 hanches pathologiques, 29 présentent un pourcen-
tage de découverture postérieure supérieur au pourcentage de découver-
ture antérieure, soit 70 % des cas. Parmi ces 29 hanches pathologiques, 22
ont un pourcentage de découverture postérieure supérieur à celui de la
hanche saine controlatérale, soit 75 % des cas.
Conclusion - Ces résultats montrent une découverture globale, mais avec
une prédominance postérieure, chez les patients de notre série dans la
maladie de LCP. Les conditions de réalisation de l’IRM en décubitus dorsal
temps antérieur d’où une parfaite visualisation du site opératoire dans
tous les cas.
Pour tous les patients sauf un, 2 incisions thoraciques ont suffi . La durée
moyenne du temps antérieur a été de 1h 54min (50min à 4h 40min).
Aucune complication chirurgicale, ni ventilatoire n’a été retrouvée. Cinq
patients ont dû être transfusés per opératoire.
La fusion antérieure a été obtenue dans tous les cas sauf un ayant néces-
sité une reprise chirurgicale.
Conclusion - La chirurgie antérieure du rachis chez les enfants de moins de
20kg permet une bonne visualisation du site opératoire chez ces patients
de petits gabarits avec un faible taux de complications. La minimisation
du nombre d’incisions thoraciques permet d’attendre une diminution
des douleurs postopératoires et des cicatrices. Cette technique nécessite
néanmoins une équipe anesthésiste-chirurgien entraînée.
SOFOP-10 - Chirurgie orthopédique
Arthrites septiques à Kingella Kingae
chez l’enfant : série prospective de 17 cas
B. Ilharreborde, J. Even, Y. Lefevre, F. Fitoussi, M. Lorrot, E. Bingen,
K. Mazda, G.F. Penneçot
Hôpital Robert Debré, Paris, France
Objectifs - Le but de cette étude prospective est de décrire l’incidence, la
présentation clinique ainsi que les modalités thérapeutiques des arthrites
septiques aiguës à Kingella Kingae (KK) chez l’enfant.
Méthode - Tous les patients admis dans notre service entre 2005 et 2007 pour
suspicion d’arthrite septique ont été inclus. Le diagnostic était évoqué devant
l’association d’une boiterie fébrile avec un épanchement articulaire, puis
confi rmé par l’existence d’un liquide puriforme lors de la ponction réalisée
en urgence au bloc opératoire. Tous les patients ont ensuite bénéfi cié d’un
lavage articulaire à ciel ouvert ou par arthroscopie. La recherche de germe a
été effectuée par culture standard ainsi que par PCR spécifi que du KK.
Résultats - Sur 114 patients opérés, un germe a été identifi é dans 43 cas
(38 %). Dans ce groupe d’âge moyen 65 mois, le Staphylococcus aureus était
le pathogène le plus fréquent (25 cas-58 %), mais le second était KK avec 17
cas recensés (39.5 %). La PCR spécifi que était le seul examen positif chez 7
patients (41 %). 88 % des patients affectés par KK avaient un âge inférieur
à 36 mois, contre 19 % dans le groupe des autres pathogènes (p < 0,001).
La présentation initiale était marquée par une fi èvre peu élevée (38,2 en
moyenne) associée à une élévation modérée de la CRP (39 en moyenne).
L’incidence est en nette augmentation puisque 13 des 17 cas ont été obser-
vés au cours des 12 derniers mois. L’évolution clinique a été favorable chez
tous les patients avec normalisation des facteurs biologiques à J7 d’hospi-
talisation. Le germe était multisensible dans tous les cas et les patients ont
reçu 6 semaines au total d’amoxicilline seule (100 mg/kg/24h).
Conclusion - Les arthrites septiques à KK sont de plus en plus fréquentes et
surviennent dans un groupe d’âge défi ni (moins de 36 mois), identique à
celui des infections à Haemophilus Infl uenzae type b dans le passé. Depuis
l’introduction de la vaccination contre ce germe chez les jeunes enfants, KK
est le microorganisme le plus fréquent, mais sa pathogénicité reste faible
à ce jour. Si KK reste toujours diffi cile à isoler sur les cultures, l’utilisation
récente de la PCR spécifi que devrait permettre d’éliminer les diagnostics
inappropriés d’arthrite à culture négative en cas d’infection à KK.
SOFOP-11 - Chirurgie orthopédique
L’ostéomyélite aseptique de la clavicule.
Présentation de 5 nouveaux cas et revue
de la littérature
A. Badina, S. Pannier, Z. Pejin, P. Quartier Dit Maire, C. Glorion
Hôpital des Enfants Malades, Paris, France
Introduction - L’ostéomyélite aseptique de la clavicule est une entité rare
chez l’enfant.
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SOFOP
ne refl ètent pas forcément la véritable couverture cotyloïdienne en
position debout. Il est cependant pertinent, de se poser la question de
savoir si les indications de réorientation du cotyle et les interventions de
réorientations fémorales ne doivent pas tenir compte de cette découver-
ture postérieure.
SOFOP-13 – Traumatologie
Les greffes du lit unguéal dans les amputations
distales
F. Fitoussi (1), P. Lecoadou (1), P. Jehanno (1), B. Ilharreborde (1),
J.M. Frajman (1), A. Khairouni (2), K. Mazd (1), G.F. Penneçot (1)
(1) Hôpital Robert Debré, Paris, France ; (2) Hôpitaux de Saint Denis, Saint Denis,
France
Matériels et Méthodes - 17 enfants ont été traités après amputation
trans P3 par une association d’un lambeau pulpaire et d’une greffe de lit
unguéal prélevée sur le fragment amputé. Critères d’inclusion : amputa-
tion récente trans P3, absence de lésion articulaire ou tendino nerveuse.
Critères d’exclusion : un fragment distal pouvant être réimplanté, une
perte de substance osseuse sur P3 rendant impossible la reposition du
lit unguéal.
Les lésions étaient : dégantages de P3 (10 cas), amputations en siffl et
latéral ou dorsal (7cas). La couverture pulpaire a consisté en un lambeau
de type V-Y (6 fois), un lambeau thénarien (8 fois), un cross fi nger (1 fois) et
un lambeau homodigital en îlot (2 fois). La couverture dorsale a consisté
en une greffe du lit unguéal amputé. Le lit de l’ongle a été prélevé sur
le fragment amputé avec le périonychium. Ce dernier a été suturé à la
périphérie du lambeau afi n d’améliorer la revascularisation du lit unguéal
greffé.
Au dernier recul a été noté la satisfaction des parents, l’aspect général du
doigt, l’existence d’une dystrophie unguéale, de douleurs, d’intolérance au
chaud et au froid et la mobilité IPD. La récupération d’une sensibilité est
précisée chez les enfants âgés de plus de 6 ans par la mesure du Weber.
Résultats - Il n’y a eu aucune nécrose des lambeaux. Pour les greffes de
lit unguéal, deux cas de nécrose centrale de quelques millimètres ont été
constatés sans infl uence sur le résultat fi nal. Toutes les familles ont été
satisfaites du résultat fonctionnel et esthétique obtenu. Trois enfants
ont présenté une dystrophie modérée à type de verre de montre latéral
ou global. Aucun cas d’ongle en griffe sévère, de sillon, d’ongle bifi de ou
d’onycholyse n’a été noté. Le Weber a été mesuré 8 fois (moyenne = 5mm),
il s’améliore avec le temps et est en rapport avec le type de reconstruction
pulpaire.
Conclusions - Lorsque la réimplantation n’est pas possible, la reconstruc-
tion par greffe de lit de l’ongle associée à un lambeau pulpaire permet
dans la majorité des cas une reconstruction satisfaisante lorsque la
longueur du squelette est conservée. Le point technique fondamental
nous semble être la suture du périonychium à la périphérie du lambeau
pulpaire afi n d’améliorer la revascularisation du lit unguéal greffé.
SOFOP-14 – Chirurgie orthopédique
Contrôle de la spasticité chez l’enfant non
marchant par pompe à Baclofène intra-thécal
J. Lechevallier, V. Brzakala, C. Vanhulle, S. Abu Amara
CHU, Rouen cedex, France
Objectifs - Le confort de l’enfant Infi rme Moteur Cérébral (IMC) spastique
non marchant est menacé par les complications orthopédiques de la
spasticité mais aussi des phénomènes douloureux, des diffi cultés d’ap-
pareillage et de la lourdeur de la rééducation. L’utilisation du Baclofène
(Liorésal
®
) administré par voie intra-thécale a été décrite chez les sujets
adultes mais l’évaluation des bénéfi ces chez l’enfant IMOC spastique a
été peu présentée. Nous rapportons notre expérience des 10 premiers
patients implantés dans notre institution.
Matériel et Méthode - Huit patients étaient des enfants (âge moyen
12 ans) et deux étaient de jeunes adultes (20 et 25 ans). Le protocole
d’implantation consistait en l’injection itérative de doses variables de
Baclofene. L’observation des effets produits était faite par l’opérateur, les
parents et le kinésithérapeute habituel. Ce test a été réalisé 12 fois. Dans 10
cas, le test a été concluant et la pompe a été implantée secondairement.
Résultats - Les complications observées ont été 4 fois sérieuses nécessitant
une réintervention (3 démontages de cathéter, 1 infection superfi cielle), et
3 fois mineures (céphalées et surdosage).
La réduction de la spasticité a été observée dans tous les cas. Les parents
ont toujours déclaré apprécier le gain de confort trouvé. Les douleurs
ont disparu chez les 2 patients qui en présentaient. Les bénéfi ces ont été
d’autant plus évidents que les enfants ne présentaient pas de rétraction
articulaire. Deux interventions chirurgicales ont du être réalisées après
l’implantation (une arthrodèse vertébrale et une ténotomie des adduc-
teurs). Elles étaient prévisibles avant l’implantation. En outre, le Baclofène
a considérablement adouci les suites de ces interventions.
Conclusion - S’il est prématuré d’affi rmer que l’usage du Baclofène
intra-thécal permet d’obtenir une réduction signifi cative de la prise en
charge orthopédique et chirurgicale des jeunes enfants IMC, il apparaît
clairement que cette procédure réduit les inconforts en rapport avec la
spasticité (appareillage, douleur, rééducation). Les complications obser-
vées n’ont jamais amené à regretter le choix de l’implantation.
SOFOP-15 – Chirurgie orthopédique
La luxation de hanche dans le syndrome 3M
A. Badina, S. Pannier, T. Odent, C. Glorion
Hôpital des Enfants Malades, Paris, France
Objectifs - Le syndrome de 3M associe nanisme, dysmorphie faciale carac-
téristique, intelligence normale et anomalies squelettiques. Parmi ces
dernières ont été décrit : des os longs graciles, un diamètre antéro - pos-
térieur du corps vertébral diminué, des pieds plats, une clinodactylie du 5
e
doigt et une hyperlaxité. La luxation de hanche y est rare et sa pathogénie
ainsi que son traitement dans ce cadre ne sont pas mentionnés. Nous
rapportons deux cas de syndrome 3M avec luxation de hanche.
Sujets : il s’agissait d’un garçon et d’une fi lle d’âge respectif 10 et 20 mois
au moment du diagnostique. Ils présentaient les principales caractéristi-
ques du syndrome 3M ainsi qu’une luxation de hanche bilatérale. Celles-ci
n’ont pas été diagnostiquées en période néo-natale. Le traitement a
consisté en une traction selon la méthode de Somerville-Petit.
Résultats - Le traitement par traction a été un échec dans les deux cas. En
raison de l’hyperlaxité et du caractère bilatéral des luxations, l’abstention
chirurgicale a été décidée.
Conclusions - La prise en charge de la luxation de hanche dans le syn-
drome 3M n’est pas décrite dans la littérature. Son dépistage doit être
systématique dès le syndrome diagnostiqué. L’explication de l’échec du
traitement par traction dans les deux cas présentés pourrait être l’hyper-
laxité associée ainsi que le dépistage tardif.
SOFOP-16 – Chirurgie orthopédique
Intérêt de l’utilisation d’une protéine ostéo-
inductrice (BMPRH7) en chirurgie orthopédique
chez l’enfant
B. Dohin (1), R. Hamdy (2), F. Fassier (2)
(1) Hospices Civils, Lyon, France ; (2) Shriners Hospital for Children, Montréal,
Canada
Objectif - La protéine osteo -inductrice recombinante humaine de type
7 (BMPrh7) a montré une effi cacité comparable à la greffe osseuse dans
la consolidation des pseudarthroses de tibia (Freidlaender GE et al. 2001,
2004). Fabeck L (2006), Anticevic D (2006) et Lee FY (2006) ont rapporté
l’utilisation de la BMP7 chez l’enfant dans la pseudarthrose congénitale