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CONSO TRANSPORTS

Alors que la place de l’automobile en ville est de plus en plus en contestée, les alternatives
au tout-voiture font florès, grâce aux technologies numériques. Bienvenue dans l’ère
de la voiture partagée et de la multimodalité.

En route vers

l’écomobilité

R

as-le-bol. L’an dernier,
Corinne et Mickaël
ont vendu leur voi-
ture. Ce couple de
quadras installé au

cœur de Paris n’en pouvait plus
de perdre du temps dans les
embouteillages et de se ruiner en
parking et assurance. « Cette déci-
sion a été un vrai soulagement,
une délivrance, se souviennent-
ils. A la place, on s’est équipés
de deux beaux vélos électriques
et d’un abonnement à un service

d’autopartage. Pour les vacances
ou les week-ends avec les enfants,
on loue, tout simplement. On a
diminué de moitié notre budget
transport ! » Trop chère, trop
contraignante, la propriété auto-
mobile est souvent vécue comme
un fardeau, et les automobilistes
sont de plus en plus nombreux
à jeter l’éponge.

Selon une étude Chronos TNS

Sofres publiée en 2010, 25 % des
Français veulent réduire ou aban-
donner l’usage de l’auto. « Les

imaginaires de l’automobile s’ef-
fritent et, dans le même temps,
on observe un afflux massif vers
la marche et le vélo, des modes
de transport actifs qui permet-
tent de reconquérir l’espace public
et de se réapproprier la ville »,
constate Caroline de Francque-
ville, consultante au cabinet Chro-
nos. Si la « bagnole » reste omni-
présente – elle est encore utilisée
pour 82 % des déplacements – et
indispensable dans les zones
périurbaines et rurales, elle n’est

ˆ

PARTAGE

Dans les grandes
villes, les systèmes
de location
de courte durée
se multiplient.
Les véhicules
proposés sont
souvent des modèles
électriques
ou hybrides.

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plus la bienvenue en ville. Par-
tout, on lui met des bâtons dans
les roues. A Paris, Londres, New
York ou Tokyo, des mesures
strictes ont été mises en place
pour éviter l’asphyxie et la satu-
ration : interdiction de station-
nement, rétrécissement des voies
de circulation, péages urbains…
En France, elle doit désormais
faire de la place aux vélos, avec le
développement des voies cycla-
bles et de zones limitées à 30 kilo-
mètres/heure.

Le covoiturage,

une tendance en vogue

« Avant, on avait le choix entre
la voiture et les transports en
commun, pas toujours efficaces
et pratiques. Aujourd’hui, la donne
a changé : il existe une plus grande
diversité de modes de transport
et d’offres de mobilité, avec notam-
ment les systèmes d’auto – et de
vélopartage », explique Gabriel
Plassat, du service transport et
mobilité à l’Agence de l’envi-
ronnement et de la maîtrise de
l’énergie (Ademe). La multimo-
dalité, nouveau rempart contre
le tout-voiture ? L’offre, en tout
cas, émerge.

Sur le modèle du vélo en libre-

service, Vélib’, à Paris, les socié-
tés d’autopartage se développent
un peu partout en Europe et dans
les grandes villes. Entre 2006
et 2010, le nombre d’abonnés à
l’autopartage est passé de 6 000 à
25 000 selon le ministère de l’Eco-
logie et du Développement dura-
ble. A Paris, le système de loca-

tion de courte durée de voitures
électriques Autolib’ sera lancé à
la fin de 2011. Les loueurs tra-
ditionnels exploitent déjà le
filon, avec des offres similaires
à partir d’une heure d’utilisation.
Certains constructeurs se pla-
cent aussi sur ce marché, comme
PSA avec sa formule à la carte
Mu by Peugeot.

Autre pratique en vogue, le covoi-

turage ne cesse de se dévelop-
per depuis une dizaine d’années.
Le site Carpooling.fr rassemble
plus de 3 millions d’inscrits, ce qui
représente 500 000 trajets par
mois dans toute l’Europe et des
tonnes de CO

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qui ne sont pas

émises. Economique et écolo, cette
pratique permet aussi de créer du
lien social. « En me proposant
comme chauffeur pour aller au
bureau tous les matins, j’ai appris
à mieux connaître mes collègues
de travail et cela m’a aidé à m’in-
tégrer plus rapidement, raconte
Mathieu, jeune cadre dans la grande
distribution. Je connais même une
personne qui a rencontré l’âme
sœur en “covoiturant” ! »

Le boom

numérique

Si ces nouvelles pratiques de la
mobilité explosent, c’est grâce à
Internet mobile et au déferlement
des applications. Une petite révo-
lution dans les transports. Pour
s’y retrouver, un guide des meil-
leures aides à la mobilité vient
d’être publié sur Facebook par le
ministère de l’Ecologie et du Déve-
loppement durable dans le cadre

de la Semaine européenne de la
mobilité ( jusqu’au 22 septembre).
Avec la géolocalisation et l’échange
de données en temps réel, on peut,
par exemple, entrer en contact
avec un “covoitureur” n’importe
où (Covoiturage.fr), trouver une
place de parking disponible à proxi-
mité (Parking Dispo), une borne
de recharge pour sa voiture élec-
trique (ChargeMap), une sta-
tion de vélos en libre-service (All-
BikesNow), ou calculer un itinéraire
en privilégiant les pistes cyclables
(Geovelo.fr). « Cette avalanche
d’innovations crée une dynamique
nouvelle en faveur de l’écomo-
bilité et favorise l’interopérabilité
entre les différents acteurs, pou-
voirs publics, collectivités locales,
transporteurs et industriels »,
estime Caroline de Francqueville.
Certaines communes proposent
déjà leurs propres services en ligne
(recherche d’itinéraire, info tra-
fic, horaires de trains et de bus,
etc.), comme Vialsace ou iBor-
deaux. De quoi rendre les trans-
ports plus intelligents et simpli-
fier la vie des usagers… pourvu
qu’ils soient connectés.

●

R

OMAN

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COBELTZINE

LOUER SA VOITURE

L

a «

carsharing mania »

n’a pas fini d’étonner.
Dernière évolution, la

location entre particuliers
avec Buzzcar.com ou City-
zenCar.com. N’importe qui
peut désormais louer sa pro-
pre voiture grâce à une plate-
forme de type Facebook qui
permet de mettre facilement
en relation des membres.
Propriétaires et locataires
n’ont pas besoin de se ren-
contrer : il suffit d’un code
envoyé par sms pour pren-
dre possession de la voiture,
laquelle est munie d’un boî-
tier. Pour le fondateur de City-
zenCar, Nicolas le Douarec
(ex-Veolia), spécialiste de
l’autopartage , l’intérêt est
évident: «Une voiture reste

immobilisée en moyenne 95%
du temps. Sur un total de
31millions de véhicules, 8mil-
lions sont rarement utilisés
et 7 millions roulent moins
de deux fois par semaine. Le
but est donc de partager
les ressources et de maxi-
miser l’utilisation des voi-
tures. » Ce type de location
a également vocation à favo-
riser l’entraide entre voisins,
amis ou parents, notamment
dans les campagnes, où l’au-
tomobile reste indispensa-
ble. Le principe de commu-
nauté Web permet d’instaurer
un climat de confiance, chaque
membre apportant son expé-
rience et contribuant à l’amé-
lioration du service, dans une
logique participative.

●

« Les nouveaux
modes de
transport
permettent de
se réapproprier
la ville »

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CYCLE

Le succès

du Vélib’ parisien
confirme la demande
du public pour
de nouvelles formes
de mobilité.

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