Datation connue ou présumée des immeubles Grande Rue
• 1 (Okaïdi ; charcuterie Bourgeois)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, présumé vers 1955
• 3-5-7 (Eram ; Devred ; M&S)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, vers 1955
• 9 (Point cadres)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1933, architectes Emile et Raphaël Dujardin
• 11 (Phildar)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, présumé vers 1955
• 13 (Leclercq)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1855
• 15 (Chez Michel)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1810-20
• Angle rue Thiers (Stop Immobilier)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1838
• Angle rue Thiers (SFR)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle
• 19 et 21 (Sogesim) et 23 (Le Fromager)
. . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, les 3 immeubles présumés vers 1840
• 25-27 (Esprit)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, vers 1840 ?
• 29-31 (Les pêcheurs d'Etaples)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1857
• 33 (Côté mer, côté large)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
présumé 17
e
siècle ?
• 35 (Dessert ou dessert)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
présumé 19
e
siècle
• 37 (Le havane)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1871
• 39 (Pharmacie centrale)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1860
• 41 (Pharmacie centrale)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1840
• 43-45 (Aquaflora)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1905, architecte A. Groult
• 47 (Creassur)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1840
• 49
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, vers 1955
• 51-53-55 (Espace Beauté ; Le Plaisance)
. . . . . . . . . . . . . . . .
1834
• 57- 61 (Dessange)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, vers 1950
• 63 (La Flambée)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, vers 1955
• 65 (Dulot) 67
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1898 (rhabillage de la façade après-guerre)
• 69
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1830-40
• 73
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1877
• 75-77-79 (Contact optique ; Rapid'couture)
. . . . . . . . . . . .
1838
• 81-83 (Au Pierrot farceur)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, vers 1955
• 85
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1890-95
• 87-89 Résidence Dervaux (Ligne Roset)
. . . . . . . . . . . . . . . .
1922-23, architectes Pierre Drobecq et Louis Debrouwer
• 91 (L'arbre à Thé)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1860
• Angle rue Simoneau (Leicht)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1880
• 93
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1867 (rhabillage postérieur de la façade)
• 99 (Promopale)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1880, architecte Léon Dubois
• 101 (Meubles Mehaye)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1874
• 103 (Imprimerie Laurent)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1870
• 105 (L'atelier) angle rue Désille
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle
• Angle rue Désille
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1840-50 ?
• 109 (La petite Venise) 111
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1840-50 ?
• 113 (Casa)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1848
• 117
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1830
• 119
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1923, architecte P. Morisset
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Renseignements, réservations
Office de Tourisme
24, quai Gambetta, building B
62200 Boulogne-sur-Mer
Tél : 03 21 10 88 10 - Fax : 03 21 10 88 11
Internet : www.tourisme-boulognesurmer.com
email : info@tourisme-boulognesurmer.com
Service visites guidées
Tél : 03 21 10 88 18 - Fax : 03 21 10 88 11
Animation de l’architecture et du patrimoine
Villa Huguet
115, boulevard Eurvin
62200 Boulogne-sur-Mer
Tél : 03 21 80 13 12 - Fax : 03 21 31 49 34
email : patrimoine.62200@wanadoo.fr
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Laissez-vous conter Boulogne-sur-Mer (français et anglais)
Laissez-vous conter le château et les fortifications (français et anglais)
Laissez-vous conter la basilique Notre-Dame (français et anglais)
Laissez-vous conter le beffroi et l'hôtel de ville (français et anglais)
Laissez-vous conter l'église Saint-Nicolas (français et anglais)
Laissez-vous conter le théâtre (français)
Laissez-vous conter la reconstruction (français)
Laissez-vous conter quelques personnages célèbres (français)
Laissez-vous conter Boulogne-sur-Mer, ville d’art et d’histoire…
…en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère
de la Culture et de la Communication.
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Mer et vous donne les clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une
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est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.
Si vous êtes en groupe
Boulogne-sur-mer vous propose des visites toute l’année
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Le service animation de l’architecture et du patrimoine
Coordonne les initiatives de Boulogne-sur-Mer, Ville d’art et d’histoire.
Il propose toute l’année des animations pour la population locale
et pour les scolaires. Il se tient à votre disposition pour tout projet.
Boulogne-sur-Mer appartient au réseau national des Villes
et Pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de
l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes et Pays
d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine.
Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs
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vestiges antiques à l’architecture du 20
e
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uniquement de visites).
La Grande Rue, Lithographie d'Asselineau, vers 1860
(Bibliothèque municipale).
Rédaction :
Frédéric Debussche,
animateur de l’architecture et du patrimoine
Crédit photographique :
Service animation de l’architecture et du patrimoine,
sauf mention particulière
Photo de couverture :
Le 99 Grande Rue, architecte Léon Dubois, 1880.
Photo Ely Chocry.
Maquette : Agence BRAVO - Boulogne-sur-Mer
Impression : Imprimerie Henry - Montreuil-sur-Mer
Edition : Ville de Boulogne-sur-Mer - Septembre 2005
Selon la charte graphique des Villes et Pays d’art et
d’histoire ; LM Communiquer
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Villes et Pays d’art et d’histoire
Boulogne-sur-Mer
.
“Mais ce qu'il y avait de plus agréable que tout, c'était de
grimper lentement le long de la Grand-Rue jusqu'à la porte
de la V
ille Haute, et, passant sous cette arche, de monter
jusqu'au sommet des remparts pittoresques et biscornus…”.
“Mais ce qu'il y avait de plus agréable que tout, c'était de
grimper lentement le long de la Grand-Rue jusqu'à la porte
de la V
ille Haute, et, passant sous cette arche, de monter
jusqu'au sommet des remparts pittoresques et biscornus…”.
H
ENR
Y
J
AMES
/
Ce que savait Maisie
- 1897
(traduit de l’anglais par Marguerite Y
ourcenar
, 1947)
laissez-vous
conter
la Grande Rue
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La Grande Rue
Trait d'union entre la haute ville et le port, entre fortifications et
reconstruction, la Grande Rue offre un remarquable condensé de
l'histoire monumentale et urbaine de Boulogne-sur-Mer.
Un ax
e privilégié
D’une situation extra-muros...
Dans l'Antiquité, le camp de la Classis
Britannica, établi à l'emplacement de la
haute ville, dominait directement une
base navale, elle-même fortifiée, et cir-
conscrite par le rivage qui suivait l'ac-
tuelle rue Nationale. Ce site portuaire,
à l'origine de la basse ville, avait pour
limite occidentale une muraille locali-
sée, selon des observations du 19
e
siècle,
sous les maisons de la Grande Rue, côté
numéros pairs. Située juste en dehors
du périmètre fortifié, celle-ci correspon-
dait à une zone non bâtie.
à une position centrale
Au Moyen Age, à cause de l'ensable-
ment de l'estuaire, le site de la basse
ville, suivant celui du port, se déplaça
progressivement vers l'aval, vers le
nord-ouest ; il vint se fixer autour de
l'église Saint-Nicolas, fondée au 12
e
siècle, et de la Grande Rue qui acquit
de la sorte sa position centrale. Le
caractère privilégié de cet axe s'expli-
que par le fait qu'il servait désormais
de lien entre la basse ville, portuaire
et marchande, et la ville haute,
administrative et politique.
Les grands travaux
de terrassement...
Jusqu'au 18
e
siècle néanmoins, une
dénivellation très importante séparait
les haute et basse villes, qui formaient
deux entités urbaines assez distinctes.
L'abrupt était tel que la Grande Rue
s'arrêtait d'ailleurs à hauteur de l'ac-
tuelle rue Désille, que l'on empruntait
alors pour accéder, en pente plus
douce, à la ville fortifiée. En 1732,
sous l'administration du maire Achille
Mutinot, d'importants travaux de
terrassement furent menés pour adou-
cir le dénivelé et ainsi mieux raccorder
les deux quartiers. La Grande Rue
fut prolongée jusqu'à la porte des
Dunes et bordée, sur cette portion,
de nouvelles constructions.
La Grande Rue au début du 20
e
siècle. Primitivement hippomobile, le tramway boulonnais est ouvert par
tronçons à partir de 1878. Grâce à l'électrification en 1898, il gravit la Grande Rue pour rejoindre le Dernier
Sou. La ligne est supprimée en 1951
(Bibliothèque municipale).
Vue de Boulogne par Claude Chastillon au 16
e
siècle.
Elle montre l'importance du dénivelé entre les haute
et basse villes avant 1732
(Bibliothèque municipale, repro. X. Nicostrate).
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Tr
ois siècles de maisons boulonnaises
L’hostel médiéval
de Robert Bouchel
Il n'existe plus, Grande Rue, a priori,
d'immeubles antérieurs au 18
e
siècle,
mais jusqu'en 1838, subsistait une
maison médiévale, située à l'angle de
la rue Thiers. Le musée en conserve le
linteau en bois qui surmontait la porte.
Il est sculpté d'une représentation du
propriétaire Robert Bouchel et de sa
famille, autour d'une scène de l'Annon-
ciation. La pièce, datée de 1494,
s'inscrit vraisemblablement dans la
reconstruction d'une partie de la basse
ville après le violent siège mené par
Henri VII d'Angleterre deux ans plus
tôt, et témoigne de l'existence d'une
architecture médiévale boulonnaise
à pans de bois.
La simplicité du 18
e
siècle
La Grande Rue conserve bon nombre
de maisons du 18
e
siècle. L'une d'elles,
et sans doute la plus ancienne, est datée
de 1726 (n°20). Celle située au 68-70
porte la date de 1734 ; son millésime
est à mettre en relation avec le prolon-
gement de la rue suite aux travaux de
terrassement menés en 1732.
On identifie aisément l'habitat
boulonnais du 18
e
siècle au tracé et
aux encadrements dépourvus de
moulurations des fenêtres. Deux types
d'ouvertures ont été employés
concurremment : celles dont le sommet
est arrondi en arc segmentaire, celles
qui adoptent un encadrement rectangu-
laire alors souvent enrichi d'une clef en
saillie. Ces baies sont taillées dans la
craie de Marquise tandis que le mur
est construit en grès dit de Bainchtun,
recouvert d'un enduit ou d'un ciment
à partir du milieu du 19
e
siècle.
Linteau de la maison de Robert Bouchel, 1494
(Château-musée, photo X. Nicostrate, détail).
Détail du plan de 1724 par Beaurain, géographe du roi.
La Grande Rue avant son prolongement au-delà des
actuelles rues Désille et Charles Péron
(Bibliothèque municipale, repro. X. Nicostrate).
Giraux Sannier, "Plan et élévation d'un portail
projeté à l'église du séminaire à Boulogne 1760"
(Bibliothèque municipale).
et d’embellisement au 18
e
siècle
Dans les années 1760, on rectifia l'ali-
gnement de la Grande Rue qui accusait
un inesthétique élargissement à hauteur
du Grand séminaire. Toutes les
constructions de ce côté furent-elles
ainsi agrandies vers la chaussée, don-
nant à l'artère un tracé et un gabarit
qui n'ont plus changé depuis. A fin du
18
e
siècle l'embellissement de la rue se
poursuivait avec la reconstruction de la
vieille et vétuste nef de l'église Saint-
Nicolas, qu'accompagna le déménage-
ment du cimetière.
Au début du 19
e
siècle, la construction
du Pont de l'Ecluse au-dessus de la
Liane, dans le prolongement de la
Grande Rue (et de la rue de la Lampe),
développait la liaison entre la haute ville
et un secteur portuaire qui commençait
à se développer sur la rive gauche.
Après-guerre
La Grande Rue a relativement peu
souffert des bombardements de la
Seconde Guerre mondiale (qui touchè-
rent principalement le port et les quar-
tiers attenants) sauf dans sa dernière
section, témoin d'un secteur situé à la
lisière des quartiers détruits.
Les n° 68-70. Maisons datées de 1734. Les balcons
et lucarnes sont des ajouts du 19
e
siècle.
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Un goût de l'ornementation
Les façades de la seconde moitié du
siècle se signalent par une ornementa-
tion accrue. Celle-ci se traduit par tout
un répertoire d'éléments plus ou moins
standardisés et préfabriqués faisant lar-
gement recours à la technique du mou-
lage. Les encadrements des baies accen-
tuent les moulurations ; les garde-corps
et balcons en fonte se multiplient.
Certaines maisons s'ornent d'un décor
de pilastres, mais les façades les plus
ostentatoires sont celles qui introdui-
sent une ornementation végétale, ani-
male ou humaine. Le 99, maison datée
de 1880 et signée de l'architecte Léon
Dubois, en est le plus bel exemple. Les
baies du premier étage sont accostées
de visages à l'antique, ceints de cou-
ronnes de laurier ou de fleurs, vus de
profil dans des médaillons en terre
cuite ; les balcons en fonte s'ornent
d'une représentation frontale de déesse
portant une couronne solaire ; règne
par ailleurs une décoration de rinceaux,
palmettes et autres motifs puisés dans
le répertoire gréco-romain.
Au 19
e
siècle, l'essor
d'une architecture bourgeoise
Boulogne au 19
e
siècle connaît une
prodigieuse expansion économique
et démographique. La ville passe en
l'espace d'une centaine d'années de
10000 à 50000 habitants et se livre
à une activité monumentale intense.
La Grande Rue est l'axe privilégié où
s'élèvent des demeures témoignant d'une
bourgeoisie commerçante et prospère.
La maison boulonnaise de la première
moitié du 19
e
siècle se caractérise par
une importance donnée à la fenêtre,
tant en nombre qu'en dimensions,
fournissant un éclairage abondant
aux appartements. Certains de ces
immeubles se distinguent aussi par leurs
hauteurs : 2, 3, voire 4 étages, de taille
décroissante, montés sur un rez-de-
chaussée commercial quelques fois doté
d'un niveau d'entresol. Quoique sobre,
l'architecture de ce temps se révèle
encore par une recherche dans
l'animation des façades (bandeaux
ou corniches séparant les niveaux,
variété et alternance dans la forme
des ouvertures, mouluration accentuée
des encadrements de fenêtres, éléments
de couronnement...). Les meilleurs
exemples se situent aux numéros
15, 51 ou 71.
La casa San Martin
Erigée en 1848, la maison du musée
San Martin, au n° 113 (ex 105), illustre
encore cette esthétique et permet en
même temps de découvrir un intérieur
bourgeois du 19
e
siècle. Elle est
aujourd’hui un lieu dédié au général
San Martin. Homme politique sud-
américain, celui-ci affranchit de la
colonisation espagnole son propre
pays, l'Argentine, ainsi que le Chili et
le Pérou. Quelques années plus tard,
exilé en Europe, il gagna Boulogne.
Ce qui devait être une étape vers
l'Angleterre se transforma en séjour
prolongé et définitif. Pendant 2 ans,
il loua les étages de cette maison tout
juste achevée où il mourut en 1850.
La Casa San Martin : la chambre reconstituée du
général. Acheté par l'Etat argentin, l'immeuble abrite
le Consulat (de 1930 à 1967) et le musée dédié au
"Libertador" à partir de 1934.
Le n° 15, 1838.
La maison boulonnaise à
partir du début du 19
e
siècle se caractérise, entre
autres, par l'importance
accordée aux fenêtres.
Le n° 74 (ex 72), 1853.
Visage féminin ornant le n° 13,
à l'angle de la rue des Prêtres, 1859.
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La reconstruction
L'architecture de la reconstruction
s'inscrit en centre ville dans la conti-
nuité du bâti antérieur. Si on note la
perte d'un parcellaire individuel tradi-
tionnel au profit d'une organisation
horizontale du logement, les nouvelles
constructions conservent une hauteur
égale à celle des anciens immeubles.
Au-dessus d'un rez-de-chaussée qui
préserve une vocation commerciale,
ne s'élèvent jamais plus de 3 à 5
étages d'appartements.
La construction des années 1950 n'in-
terdit pas une diversité et une qualité
architecturales au sein d'une esthétique
où la mise en valeur des volumes ou
de la structure prime sur la parure.
L'immeuble à l'angle de la rue Victor
Hugo illustre ce principe. Son pignon
sur la Grande Rue joue sur des opposi-
tions de plans et de surface entre le
parement et le retrait des loggias qui
instaurent de subtils effets de lumière.
Le bow-window
Vers 1900, le bow-window (ou oriel),
ouvrage en avancée sur la façade, fait
son apparition dans l'architecture
boulonnaise, reflet de règlements
d'urbanisme qui autorisent désormais
les saillies, introduites quelque temps
auparavant par les balcons. Ces
ouvrages, qui accroissent l'éclairage
des appartements et permettent
d'intéressantes perspectives sur la
voie publique, contribuent surtout à
l'animation des façades. D'abord
autorisé en bois, le bow-window
est ensuite érigé en pierre ; cédant à
la mode, il est aussi parfois le résultat
d'un rajout sur des maisons anciennes.
Immeuble à l'angle de la rue
Victor Hugo érigé vers 1955.
Dessin de la façade du n°65-67, qui est
l'un des premiers exemples boulonnais
de maisons à oriel, en 1898
(Archives municipales).
Rangée de maisons Grande Rue, dont le n°43-45, avec son oriel en pierre sur 2 niveaux, par l'architecte
A. Groult, 1905. Au n°39, exemple d’un oriel greffé sur une façade ancienne.
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L'ancien Grand séminaire
Institution vouée à la formation des
prêtres, le Grand séminaire de Boulogne
a été fondé à la fin du 17
e
siècle par
l'évêque François de Perrochel. Il avait
d'abord trouvé place dans la maison
que le prélat possédait Grande Rue.
La construction de l'établissement
s'échelonna au cours du siècle suivant :
la chapelle en 1715, les corps de
bâtiment en 1731, le portail et l'agran-
dissement de la chapelle dotée d'une
nouvelle façade en 1762.
Après la Révolution, les bâtiments
abritent l'Ecole centrale et sa biblio-
thèque, puis le muséum, de sa création
en 1825 à 1988 ; il accueille main-
tenant l'Université du Littoral. Cet
ensemble monumental s'organisait
primitivement comme un hôtel particu-
lier de l'Ancien Régime. Les bâtiments
étaient disposés en U entre une cour
et un jardin sur lequel fut bâti en 1836
le collège communal (actuelle école de
musique). Le corps principal, privé de
son aile droite bombardée en 1918,
illustre le goût classique d'une composi-
tion basée sur un rythme ternaire :
façade sur trois niveaux divisée en
trois parties elles-mêmes subdivisées
en 3 séries d'ouvertures.
Toute la partie sur la Grande Rue
est conçue par l'architecte boulonnais
Giraux Sannier en 1762. Au portail
en demi-lune, de forme concave, font
écho les façades courbes des maisons
encadrant la façade de la chapelle.
Remaniée au 19
e
siècle, celle-ci a
reçu en 1870 une statue d'Etienne
de Blois, comte de Boulogne puis
roi d'Angleterre en 1135.
Le temple wesleyen
Au 19
e
siècle, Boulogne a compté
jusqu'à 6 temples protestants, dont 5
d'origine anglaise. L'un d'eux, le temple
wesleyen, ouvre en 1834 dans une
ancienne salle de spectacle rue de
l'Ancienne Comédie, puis déménage
en 1890 Grande Rue dans une nouvelle
chapelle néo-gothique. Sa façade, assez
monumentale, est percée de baies
à remplages et d'une petite rose
qu'encadrent deux tourelles dont
l'immeuble actuel (n° 72) conserve
la structure, sans le décor disparu
après-guerre.
L'ancien Grand séminaire vu au début du 20
e
siècle
(Collection particulière).
Le muséum installé en 1825 dans l'ancien Grand
séminaire. Vue de la chapelle où était exposée
la collection de peintures
(Archives municipales).
L'ancien temple wesleyen érigé en 1890 par
C. Bell, architecte anglais
(Collection particulière).
Inauguré en décembre 1837, le passage d'Herlen
est vu ici au début du 20
e
siècle en tant que "hall"
de l'hôtel Dervaux
(Collection particulière).
Les mon
uments
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Le passage d'Herlen
En 1836, le comte d'Herlen fait
construire Grande Rue un vaste
immeuble de rapport qui avait la parti-
cularité d'ouvrir sur un passage couvert
inauguré l'année suivante. Inspirée
des modèles parisiens, la galerie, qui
débouchait rue Félix-Adam, était
bordée d'une trentaine de boutiques
entresolées. Mais l'entreprise fut un
échec commercial ; en 1859, l'ensemble
est racheté par Georges Dervaux pour
en faire un hôtel de voyageurs. C'est
dans cet établissement que s'était
installé en 1914, l'Etat Major
britannique, d'où son bombardement
par l'aviation allemande dans la nuit
du 1
er
au 2 août 1918, favorisé par la
verrière de la galerie, laissée éclairée.
La résidence Dervaux
Rare reconstruction boulonnaise de la
Première Guerre mondiale, le nouvel
immeuble est bâti en 1922-23 par les
architectes Pierre Drobecq et Louis
Debrouwer. Ce genre de bâtisse, qui
s'inscrit dans la production parisienne
des années 1900, est pour Boulogne une
nouveauté, tant par son gabarit que par
la composition d'une façade animée de
bow-windows, de balcons et d'un étage
de couronnement dont la monumen-
talité est à mettre en relation avec
le développement de l'ascenseur
qui valorise désormais cet étage.
Au caractère novateur participe encore
le recours à une structure en béton
armé, mais l'ornementation reste en
revanche issue d'une veine académique.
La sous-préfecture
En 1800, Boulogne devint le siège
d'une des six sous-préfectures du dépar-
tement. Elle s'installa à l'extrémité de la
Grande Rue, dans un édifice érigé en
1786 par l'architecte Giraud Sannier,
pour l'Administration Provinciale du
Boulonnais, organisme créé en 1766
dont la mission était de favoriser une
politique de travaux, notamment dans
le domaine de la voirie ; le bâtiment
intégrait aussi des écuries et les
boucheries publiques. Au 19
e
siècle,
il fut complété de deux ailes, dont
celle sur la Grande Rue subsiste, et
d'un square aménagé sur l'esplanade
des remparts, où prit place la statue
d'Henri II, œuvre de David d'Angers
datant de 1826. Endommagée par les
bombardements en 1941, la sous-pré-
fecture aurait pu être restaurée, mais sa
reconstruction totale, sur le même site,
fut finalement préférée. Bâtie en 1954,
la nouvelle construction se caractérise
par sa grande sobriété architecturale et
son habillage d'un parement en pierre,
jugé plus seyant que le béton dans
ce type d'édifices publics.
L’église Saint-Nicolas
Fondée au 12
e
siècle, Saint-Nicolas
est aujourd'hui la plus vieille église de
Boulogne. Datant du 13
e
siècle pour
ses parties les plus anciennes, elle est
très remaniée à la fin du Moyen Age
et dotée d'une nouvelle nef au 18
e
siècle. Son histoire architecturale reflète
en partie celle de la basse ville. Une
brochure lui est spécialement consacrée.
L'ancien hôtel de l'Administration Provinciale du Boulonnais, construit par Giraux Sannier en 1786,
abrite la sous-préfecture à partir de 1800. Dessin d'Asselineau vers 1860
(Bibliothèque municipale).
La résidence Dervaux (n°85-87),
qui conserve le nom de l'hôtel du
19
e
siècle, érigée par les architectes
Drobecq et Debrouwer en 1923.
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• 121
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, présumé vers 1955, architecte P. Merlin
• 123
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, présumé vers 1955
• 125 (Eric Dubois - Ostéopathe)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1879
• 127
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1847
• 129-131
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1853
• Sous-préfecture
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1954
• 2-16 (Harpaj ; La mie câline ; Bouygues
. . . . . . . . . . . . . . .
1956, reconstruction "îlot K"
Telecom ; AA immobilier ; Le Comptoir
de famille ; Léonidas ; Le furet du nord ;
Max's boucherie ; Tel and Com)
• 18 (Pronuptia)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1859
• 20
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1726
• 22 (Le central bar)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
reconstruction, présumé vers 1960
• 24 (Idriss)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1810-20
• 26 (Saveurs et Traditions)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1880
• 28 (Maison des anciens combattants)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20
e
siècle, présumé vers 1920-30
• 30
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle présumé (avec rhabillage postérieur de la façade)
• 32 (Mutuelle UDT)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle présumé (avec rhabillage postérieur de la façade)
• 34 (Université du Littoral)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
portail 1762, architecte Giraux Sannier ; bâtiments 1731
• 36 (CIDF)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1762 architecte Giraux Sannier
• Chapelle de l'ancien Grand séminaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
1762 architectes Giraux Sannier et Albert Debayser vers 1860
• 38 (Salon de Thé) 40
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1762 architecte Giraux Sannier
• 42 (Photo Devos)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1870
• 44 (Pédicure)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1880-90
• 46 (Corbanesi Music)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1800 ?
• 48-50 (Spizza Carola)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle (après 1762)
• 52-54
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1830-40
• 56 (AB immobilier)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1840-50
• 58 (Pédicure - Podologie)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1867
• 60 (Red bar)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1861
• 62
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1860-70
• 64 (Disc Hifi - Patrick Chochoy)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
e
siècle (après 1762)
• 66
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
e
siècle, présumé vers 1860-70
• 68 (Eglise protestante Baptiste)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1734
• 70
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1734
• 72
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1890 (bâtiment et façade remaniés vers 1950)
• 74 (Groupe d’imagerie médicale)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1853
• 76
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1861
• 78
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1878
• 80
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1878
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