1 LE CORPS HUMAI N
2 LES PREMI �RES MI NUTES
3 LES AFFECTI ONS Ą RI SQUE VI TAL
4 LE PATI ENT TRAUMATI S�
5 MALADI ES ET I NTOXI CATI ONS
6 GR OSSESSE ET ACCOUCHEMENT I NOPI N�
7 L ENFANT EN D�TRESSE
8 URGENCES PROVOQU�ES PAR AGENTS PHYSI QUES
9 URGENCES PSYCHI ATRI QUES
10 LE TRANSPORT DU PATI ENT
11 LES CATASTROPHES
12 ORGANI SATI ON DE L AI DE M�DI CALE URGENTE
13 TECHNI QUES
14 SUPPL�MENTS
15 VOCABULAI RE
1
LE
CORPS
HUMAIN
CONTENU
1.1 Oł se trouve quoi?
1.2 Les diff�rents  systŁmes
du corps humain
et leurs fonctions
1.2
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Le corps humain est un ensemble d organes, de tissus et de cellules.
Plusieurs parties peuvent ętre atteintes par une maladie ou un accident.
Parfois la sant� peut ętre tellement atteinte que le patient est en danger
de mort.
Comme ambulancier, il vous faudra estimer la gravit� de la situation et
secourir le patient d une maniŁre ad�quate. Pour cela vous devrez con-
na�tre la composition (l anatomie) et le fonctionnement (la physiologie) du
corps humain. Ce chapitre d�crit quels organes et structures composent
le corps humain, leurs localisations, leurs fonctions et leurs interactions.
1.3
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1.1 Oł se trouve quoi ?
Souvent le patient habill� se pręte mal ą l examen visuel. Cependant, il est
important de savoir oł les organes se situent dans le corps humain, afin
de pouvoir d�duire les l�sions des plaintes et des signes ext�rieurs. Il vous
faudra conna�tre les termes que la m�decine utilise pour d�signer des
r�gions et des positions du corps. Si les ambulanciers, infirmiers et m�de-
cins emploient le męme langage, des malentendus seront �vit�s ce qui
peut pr�venir des cons�quences trŁs graves.
Comment orienter La m�decine d�crit toujours le corps humain en  position anatomique .
le corps humain?
Ceci est une convention accept�e dans le monde entier: vous regardez de
face le patient debout, les bras ballants et les paumes de la main tourn�es
vers vous.
FIG. 1.1
tęte
LA POSITION ANATOMIQUE
post�rieur
gauche
droit
m�dial
lat�ral
ant�rieur
proximal
distal
L�gende: " les axes
" les directions
Le c�t� gauche de la page correspond au c�t� droit du patient.
1.4
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Droit et gauche: quand vous examinez un patient, quand vous d�crivez
une situation, si vous employez le terme  droit , il s agit toujours du c�t�
droit tel qu il serait d�sign� par le patient lui-męme (voir fig. 1.1).
Ant�rieur et post�rieur: la face  ant�rieure correspond au c�t� du
ventre et du visage, la face post�rieure correspond au c�t� du dos et des
fesses.
Proximal et distal: le terme  proximal d�signe une position proche
d un point de r�f�rence, le terme  distal d�signe une position �loign�e
d un point de r�f�rence. En anatomie, on considŁre toujours le torse
comme le point de r�f�rence. Le genou peut ętre consid�r� comme
proximal vis-ą-vis de la cheville; la main est distale vis-ą-vis du poignet.
Sup�rieur et inf�rieur: quand on parle de sup�rieur on d�signe la direc-
tion de la tęte, quand on parle d inf�rieur on d�signe la direction des
pieds.
M�dial et lat�ral: en divisant le corps en deux parties �gales par une
ligne imaginaire de haut en bas, tout ce qui se trouve prŁs de cette ligne
est consid�r� comme m�dial, et tout ce qui se trouve ą distance de cette
ligne est consid�r� comme lat�ral.
En parlant d une  position anatomique , il ne faut jamais oublier que le
c�t� droit correspond au c�t� droit du patient et non ą celui de l obser-
vateur.
Trois positions du corps ont re�u des d�nominations anatomiques clas-
siques. Un patient qui se trouve sur le dos est en position dorsale (d�cu-
bitus dorsal). Celui qui se trouve sur le ventre est en position ventrale
(d�cubitus ventral). Celui qui se trouve sur le c�t� est en position lat�rale
(d�cubitus lat�ral). Si l on emploie le terme  position lat�rale gauche , on
veut dire que le patient se trouve sur le c�t� gauche.
Les r�gions du corps On fera la distinction entre certaines r�gions ext�rieures du corps.
La r�gion de la tęte: la face (facies), le cr�ne (cranium), les m�choires,
l occiput, les tempes.
La r�gion cervicale: la gorge, le larynx, la r�gion cervicale.
Le tronc: la r�gion thoracique, le ventre (abdomen), le nombril, les lom-
bes, l aine, le bassin, la r�gion g�nitale, le sacrum, les fesses.
Les membres sup�rieurs: les �paules, les bras, les coudes, les avant-
bras, les poignets, les mains, la paume de la main, le dos de la main.
Les membres inf�rieurs: les hanches, les cuisses, les mollets, les
genoux, les chevilles, les pieds, la plante du pied, le dos du pied.
1.5
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.2a
r�gion de la tęte
LES R�GIONS DU
CORPS HUMAIN (DE FACE)
r�gion de la gorge
membre sup�rieur (�paule,
bras, coude, avant-bras,
poignet, paume de la main)
r�gion
pectorale
torse
r�gion
abdominale
bassin
l aine
r�gion g�nitale
membre inf�rieur
(hanche, cuisse, genou, jambe,
cheville, dos du pied)
FIG. 1.2b
r�gion occipitale
LES R�GIONS DU
CORPS HUMAIN (DE DOS)
r�gion cervicale
omoplate
colonne vert�brale
sacrum
coccyx
dos de la main
membre inf�rieur
mollet
cheville
talon
1.6
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Les cavit�s du corps et A partir de repŁres ext�rieurs et de lignes imaginaires, vous devez ętre
la localisation des organes
capable d indiquer les cavit�s du corps les plus importantes, ainsi que les
organes qu elles contiennent.
FIG. 1.3
vue ant�rieure vue lat�rale
LES CAVIT�S
DU CORPS HUMAIN
la cavit� c�r�brale
" "
la cavit�
" "
m�dullaire
" " la cavit�
thoracique
le diaphragme
" "
la cavit�
" "
abdominale
L�gende: La cavit� c�r�brale se prolonge dans la cavit� m�dullaire.
Le diaphragme s�pare la cavit� thoracique de la cavit� abdominale.
La cavit� thoracique (le thorax) est prot�g�e par la cage thoracique (les
c�tes) et contient les poumons, le cS
ur, l S
sophage et la trach�e. La
cavit� thoracique est s�par�e de l abdomen par un muscle trŁs puissant,
le diaphragme.
La cavit� abdominale (l abdomen) s �tend du diaphragme au bassin.
L abdomen contient entre autres: l estomac, le foie, la v�sicule biliaire, la
rate, le pancr�as, l intestin gręle, le gros intestin et l appendice.
Comme cette cavit� n est pas entiŁrement prot�g�e par des structures
osseuses, les organes qu elle contient sont trŁs vuln�rables.
La cavit� abdominale se divise en quatre r�gions qu on appelle  les qua-
drants (fig. 1.4). Il faut imaginer une croix dessin�e sur la paroi abdo-
minale dont l intersection de l axe horizontal et vertical se situe au niveau
du nombril. De ce fait, on peut observer deux quadrants sup�rieurs
(gauche et droite) et deux quadrants inf�rieurs (gauche et droite). Cette
division vous permet d imaginer la position interne des organes de
l abdomen.
1.7
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.4
LES QUADRANTS
DE LA CAVIT� ABDOMINALE
1
4
3
2
5
sup�rieur sup�rieur
droit gauche
inf�rieur inf�rieur
6
9
droit gauche
8
7
3 estomac
L�gende:
4 rate
1 foie
1 2
5 gros intestin
2 v�sicule biliaire
ź%
4 3 6 intestin gręle
8 appendice
9 intestin gręle
7 vessie
La cavit� c�r�brale est prot�g�e par le cr�ne et contient le cerveau.
La cavit� m�dullaire est prot�g�e par le canal rachidien et contient la
moelle �piniŁre.
A partir de repŁres externes, vous devez ętre capable de d�signer les dif-
f�rents segments de la colonne vert�brale. Elle se compose de 5 seg-
ments: la colonne cervicale, la colonne dorsale, la colonne lombaire, le
sacrum et le coccyx.
FIG. 1.5
cervicale
LES SEGMENTS
DE LA COLONNE VERT�BRALE
dorsale
lombaire
sacrum
coccyx
ź%
ź%
ź%
1.8
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1.2 Aper�u des diff�rents systŁmes
du corps humain
Le corps se compose de diff�rents systŁmes, que l on pourrait consid�rer
comme des  sections , qui assurent des t�ches bien d�finies.
Un systŁme du corps humain est constitu� de diff�rents �l�ments (orga-
nes et tissus) qui collaborent ą assurer ces fonctions. La d�nomination est
bas�e sur les fonctions assur�es.
Le systŁme nerveux Le systŁme nerveux se compose des nerfs et du cerveau. Les nerfs for-
ment un r�seau qui relie diff�rentes parties du corps ą  l ordinateur cen-
tral (le cerveau). Toutes les informations des sens, tous les ordres du cer-
veau destin�s aux muscles, mais aussi tous les messages de douleur ou de
plaisir, toutes nos pens�es et sensations sont traduits en messages par le
systŁme nerveux, stock�s (m�moris�s) ou transform�s.
Le systŁme respiratoire On ne peut survivre sans l oxygŁne de l air. Tout le fonctionnement de
notre corps n�cessite un apport d oxygŁne et une �limination continue de
gaz carbonique. Cet �change de gaz s appelle  la respiration ; elle est
assur�e par les voies respiratoires et les poumons.
Le systŁme circulatoire On peut consid�rer le cS
ur comme une pompe qui pulse le sang dans un
r�seau trŁs ramifi� de vaisseaux sanguins. L oxygŁne, les aliments et
l �nergie sont de cette fa�on distribu�s dans tout le corps; les d�chets sont
�vacu�s simultan�ment de la męme fa�on.
Le systŁme locomoteur Nous sommes capables de nous tenir debout et de nous d�placer gr�ce
au squelette, aux articulations et aux muscles. Ces trois composants
interactifs constituent le systŁme locomoteur.
Le systŁme digestif La fonction du systŁme digestif est double: l �nergie est extraite des ali-
ments et les d�chets non assimil�s doivent ętre �limin�s. Ce systŁme
s �tend de la bouche jusqu ą la terminaison du gros intestin. Il est con-
stitu� d un canal en communication avec le foie et les glandes digestives.
Le systŁme uro-g�nital Les reins, les uretŁres et la vessie forment le systŁme urinaire. Ce systŁme
fonctionne comme une station d �puration du sang dont il extrait les
d�chets afin de les �liminer. Il est donc responsable de l �quilibre du
milieu int�rieur, de la r�gulation de l eau et des solutions du corps.
Le systŁme g�nital est responsable de la reproduction. On le d�crit en
męme temps que le systŁme urinaire parce que les organes et les struc-
tures des deux systŁmes sont voisins dans le bas-ventre. Ceci explique
l utilisation du terme  systŁme uro-g�nital ou  g�nito-urinaire .
1.9
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Les glandes endocrines Les glandes endocrines ( les glandes ) secrŁtent des produits que l on
appelle hormones. Celles-ci rŁglent un ensemble de fonctions dans l orga-
nisme, comme la croissance, la reproduction, la teneur en sucre dans le
sang.
Le systŁme immunitaire Le corps possŁde un systŁme de d�fense perfectionn�, qui nous protŁge
contre les intrus pr�sents dans le monde ext�rieur, comme les virus, les
bact�ries et les champignons. Ce systŁme nous protŁge donc contre cer-
taines maladies; il nous rend immun contre certaines maladies. C est
pour cette raison que ce systŁme s appelle le  systŁme immunitaire .
Les organes des sens Les organes des sens nous permettent de percevoir les stimuli et les
signaux de notre environnement.
La peau La peau protŁge le corps contre de multiples agressions du milieu; cela va
du rayonnement solaire aux bact�ries. Ce systŁme est aussi important
dans la r�gulation de la chaleur interne.
Les systŁmes importants pour ex�cuter correctement la fonction d ambu-
lancier vont ętre d�crits de maniŁre plus d�taill�e.
1.10
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 1 LE SYST�ME NERVEUX
Le systŁme nerveux est comparable ą un ordinateur central reli� ą un
r�seau de communications trŁs �tendu. Le systŁme nerveux est dirig� par
cet ordinateur central trŁs complexe qu est le cerveau. C est dans ce
centre que toutes les informations des diff�rentes parties du corps sont
collect�es et retransmises ą celui-ci. La transmission d informations et
d ordres est r�alis�e gr�ce ą la moelle �piniŁre et aux nerfs.
Comment est constitu� Le systŁme nerveux comprend le systŁme nerveux central et le systŁme
le systŁme nerveux?
nerveux p�riph�rique.
Le systŁme nerveux central est compos� du cerveau, prot�g� par le
cr�ne, et de la moelle �piniŁre, contenue dans le canal rachidien. Le
cerveau se pr�sente comme une grosse noix, creus�e de rides, et divis�e
en deux: la moiti� gauche et la moiti� droite. DerriŁre et sous le cerveau
se trouve  le cervelet . Le cerveau est reli� ą la moelle �piniŁre par le
bulbe rachidien. La moelle �piniŁre traverse le canal rachidien jusqu ą la
partie inf�rieure des vertŁbres dorsales (voir fig. 1.5).
Le cerveau et la moelle �piniŁre sont envelopp�s de membranes, les
m�ninges, et baignent dans un liquide. Ce liquide c�r�bro-spinal
protŁge le cerveau contre les secousses et d autres agressions ext�rieures.
Le systŁme nerveux p�riph�rique se compose de nerfs qui assurent la
connexion du systŁme nerveux central aux organes et aux membres du
corps. Ces nerfs sont, par exemple, responsables des transmissions de la
douleur ou commandent les muscles locomoteurs.
Comment fonctionne Le cerveau est  l ordinateur central qui contr�le les fonctions physiques
le systŁme nerveux?
et psychiques de l homme: l interpr�tation des sensations, la m�moire, la
pens�e, l expression, la locomotion. Ces activit�s sont surtout localis�es
dans le cerveau. Il est plus d�velopp� chez l ętre humain que chez les
espŁces animales. Il est int�ressant de savoir que le c�t� gauche du
corps humain est command� par le c�t� droit du cerveau et vice versa.
C est la raison pour laquelle certaines maladies de la moiti� gauche du
cerveau se traduisent par des signes ext�rieurs (p.e. paralysie) de la moi-
ti� contro-lat�rale du corps humain.
Le cervelet est le siŁge de la coordination de nos mouvements, de notre
�quilibre et de certains r�flexes.
Le bulbe rachidien est responsable de beaucoup de fonctions automa-
tiques inconscientes: la r�gulation de la temp�rature interne, le m�ca-
nisme pour avaler ou vomir, la respiration ou le rythme cardiaque.
La moelle �piniŁre transmet les informations destin�es au/ou origi-
naires du cerveau, et destin�es au/ou originaires du corps. Elle re�oit les
impulsions des organes des sens et les retransmet au cerveau; elle dis-
tribue en sens inverse les ordres du cerveau destin�s aux parties cor-
respondantes du corps.
1.11
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Au niveau du systŁme nerveux p�riph�rique, les nerfs moteurs dis-
tribuent les ordres de la moelle �piniŁre vers les muscles. Les nerfs sen-
sitifs sont responsables de la transmission de la douleur, de la perception
de la chaleur et du toucher.
Le systŁme nerveux autonome fonctionne sans le contr�le de la
volont� humaine. Il est constitu� de nerfs p�riph�riques qui relient le
bulbe rachidien et la moelle �piniŁre ą certains organes comme par
exemple le cS
ur, les vaisseaux sanguins, les poumons et les glandes. Il
rŁgle des fonctions du corps humain qui doivent ętre assur�es de maniŁre
inconsciente: l acc�l�ration ou le ralentissement du cS
ur, la dilatation ou
la constriction des pupilles, la contraction ou le rel�chement des muscles
de l estomac ou de la vessie.
FIG. 1.6
cerveau
LE SYST�ME NERVEUX
CENTRAL ET P�RIPH�RIQUE
bulbe rachidien
moelle �piniŁre
nerf p�riph�rique
de la main
nerf p�riph�rique
du pied
L�gende: % le systŁme nerveux central
% le systŁme nerveux p�riph�rique
1.12
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Aspects du systŁme nerveux La connaissance du systŁme nerveux est trŁs importante pour l ambu-
importants pour l ambulancier
lancier. Illustrons cela par quelques exemples.
" La vie en bonne sant� suppose un fonctionnement normal du systŁme
nerveux et surtout du cerveau. Le cerveau ne peut fonctionner sans
l oxygŁne fourni par le systŁme respiratoire et circulatoire.
Si le cerveau est en manque d oxygŁne (par exemple dans le cas de
e e
l arręt cardiaque ou respiratoire), il est endommag� dŁs la 4 ou 6
minute. AprŁs 10 minutes, les premiŁres cellules c�r�brales meurent. La
mort des cellules c�r�brales est irr�versible.
Afin d �viter toute l�sion du cerveau, l intervention de l ambulancier
consiste ą restaurer l apport d oxygŁne. Par cette aide, un patient que
l on considŁre comme  mort cliniquement (ce qui veut dire: arręt respi-
ratoire et circulatoire) peut ętre r�anim�. De cette fa�on, on sauve
quelqu un d une mort biologique qui, elle, est irr�versible.
FIG. 1.7
mort clinique
LE CERVEAU EN
MANQUE D OXYG�NE
0
4
d�but des l�sions
c�r�brales
10 min
mort biologique
L�gende: minute 0 : arręt cardiorespiratoire = mort clinique
minute 4 : cellules c�r�brales l�s�es
minute 10 : mort des cellules c�r�brales = mort biologique
" Quand la colonne vert�brale a �t� accident�e, les vertŁbres peuvent
comprimer ou endommager la moelle �piniŁre. Ceci se traduit par des
paralysies des membres qui souvent s avŁrent d�finitives. L ambulancier
peut pr�venir cette �volution en reconnaissant une fracture de la
colonne vert�brale, en la prenant en charge de maniŁre ad�quate, et en
respectant des rŁgles durant le transport.
1.13
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 2 LE SYST�ME RESPI RATOI RE
On ne peut vivre sans l oxygŁne de l air ambiant. Presque tous les orga-
nes, tissus et cellules de notre corps ont besoin d oxygŁne afin de pouvoir
 travailler . Cet oxygŁne sert ą la combustion des substances nutritives
lib�rant l �nergie n�cessaire pour assurer diff�rentes t�ches. Cette com-
bustion produit du gaz carbonique qui doit ętre �limin�. Nous captons
l oxygŁne de l air ambiant: il en contient 21%. Pour que l air ambiant et
donc l oxygŁne, parvienne ą notre corps, et pour que le gaz carbonique
en soit �limin�, nous disposons du systŁme respiratoire. Il s agit d un
systŁme vital dont la connaissance de l anatomie et de la physiologie est
trŁs importante.
De quoi est constitu� L air est aspir� par le nez ou la bouche. A l arriŁre du pharynx, prŁs du
le systŁme respiratoire?
larynx, se trouve une bifurcation qui s�pare l air et les aliments. L air suit
la voie de la trach�e, alors que les aliments suivent la voie de l S
so-
phage. Afin que les aliments ne traversent pas la trach�e, l �piglotte se
ferme lorsque nous avalons. Le repŁre externe de l �piglotte est la
Pomme d Adam. Le larynx contient aussi les cordes vocales.
La trach�e, longue d environ douze centimŁtres, est renforc�e par des
anneaux de cartilage. La trach�e se termine par une bifurcation en deux
bronches, dont l une assure la ventilation du poumon gauche et l autre
celle du poumon droit.
Au niveau du poumon, les bronches se r�tr�cissent par bifurcations
successives et aboutissent finalement dans des unit�s microscopiques et
membraneuses que l on appelle les alv�oles. La paroi des alv�oles est
travers�e par des vaisseaux sanguins minuscules, les capillaires. Le
sang qui circule dans ces capillaires absorbe l oxygŁne de l air inspir� et
�limine le gaz carbonique du sang. La paroi des alv�oles sert de zone
d �changes gazeux entre les systŁmes respiratoire et circulatoire; elle
permet l absorption de l oxygŁne et l �limination du gaz carbonique.
1.14
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.8
LE SYST�ME RESPIRATOIRE
1. voie respiratoire
+ poumons
cavit� nasale
cavit� orale
pharynx
�piglotte larynx
S
sophage
trach�e,
bronche
alv�ole
plŁvre
agrandissement
2. alv�ole
bronche terminale
paroi d une alv�ole
O2
capillaire pulmonaire
CO2
absorption
de l oxygŁne
�limination du gaz
carbonique
L�gende: les voies respiratoires (1) se ramifient jusqu aux alv�oles
(2) oł le gaz carbonique est �limin� du sang qui s enrichit d oxygŁne.
Comment fonctionne La cage thoracique fonctionne comme un soufflet. Quand les muscles
le systŁme respiratoire?
thoraciques et le diaphragme se rel�chent, le volume de la cavit� pul-
monaire diminue et par cons�quent le volume des poumons aussi. Ceci
entra�ne une augmentation de la pression pulmonaire. De ce fait, cette
pression pulmonaire d�passe la pression atmosph�rique, ce qui permet
l expiration de l air des poumons. Lors de l inspiration, on assiste au
processus inverse. Les muscles thoraciques et le diaphragme se con-
tractent et augmentent le volume de la cage thoracique. De ce fait le
volume des poumons augmente et fait tomber la pression pulmonaire.
Ceci entra�ne un courant d air vers les poumons. La diff�rence entre la
pression pulmonaire et atmosph�rique reste toujours trŁs mince. Cepen-
dant, cette diff�rence suffit largement pour que l air transite d une pres-
sion sup�rieure ą une pression inf�rieure. Si cet �quilibre d�licat est per-
1.15
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
turb�, la respiration, et par cons�quent l apport d oxygŁne, est hypo-
th�qu�e. Ces perturbations comportent un risque vital. La coordination
des mouvements de la respiration est assur�e par le centre respiratoire du
cerveau.
Une respiration normale assure le d�placement d un demi-litre d air.
L adulte respire environ 10 ą 15 fois par minute. Il est �vident que la
respiration sera plus profonde et plus rapide si quelqu un est soumis ą des
efforts plus importants. L adaptation du corps ą l effort est automatique.
Si le taux d oxygŁne de l air est insuffisant, ou si la concentration de gaz
carbonique dans le sang est trop �lev�e, le rythme de la respiration aug-
mentera.
Les plŁvres, la cavit� pleurale.
Tous les mouvements des poumons dans la cage thoracique sont d�pen-
FIG. 1.9
Inspiration Expiration
LES MOUVEMENTS
RESPIRATOIRES DES POUMONS
L inspiration augmente le L expiration diminue le
volume thoracique: la pression volume thoracique: la pression
intrathoracique diminue, intrathoracique monte,
l air entre. l air est �vacu�.
dants du bon �tat de deux membranes trŁs importantes: les plŁvres.
Une de ces membranes recouvre la surface interne de la cage thoracique.
L autre recouvre la surface externe du poumon. Entre ces deux mem-
branes, un espace trŁs petit existe: la cavit� pleurale.
Lorsque la cavit� thoracique augmente de volume, il existe une pression
n�gative (trŁs faible) dans la cavit� pleurale.
Le poumon est donc  aspir� , suit la paroi thoracique, et donc, aug-
mente de volume. C est l inspiration.
Ces membranes (les plŁvres) sont relativement fragiles et sensibles ą
diverses agressions (des chocs, des blessures, des infections, ...).
Si les plŁvres (que ce soit la plŁvre externe ou la plŁvre interne) subissent
un dommage important, de l air peut envahir l espace pleural. A ce
moment, on parle de pneumothorax.
Si une infection pulmonaire est communiqu�e aux plŁvres, on parle de
pleur�sie.
1.16
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Points importants que Consid�rons de nouveau quelques exemples qui d�montrent l impor-
l ambulancier doit retenir
tance du systŁme respiratoire du point de vue pratique de l ambulancier.
" Le corps ne saurait survivre sans oxygŁne. S il y a un arręt respiratoire
ou si la respiration est insuffisante, l intervention de l ambulancier est
urgente. Des dommages irr�versibles des cellules c�r�brales s installent
aprŁs 4 ą 6 minutes sans oxygŁne.
" Souvent les voies respiratoires sont obstru�es par la langue, par des ali-
ments, par des vomissements. Cette situation se produit fr�quemment
chez le patient inconscient. L ambulancier devra apprendre comment
lib�rer les voies respiratoires.
" Si des c�tes sont fractur�es ou si le patient a subi une plaie p�n�trante
de la cage thoracique, la fonction de soufflet de cette derniŁre n est plus
assur�e. L ambulancier devra reconna�tre cette situation et apprendre
les gestes th�rapeutiques n�cessaires.
1.17
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 3 LE SYST�ME CI RCULATOI RE
La circulation sanguine fonctionne comme un systŁme d irrigation, qui
distribue le sang au corps entier. Gr�ce ą la circulation, tout le corps est
ravitaill� en oxygŁne, en �nergie et en d autres �l�ments vitaux. La cir-
culation sert �galement de circuit d �vacuation des d�chets, produits
par les diverses fonctions de notre corps.
En cas d arręt de la circulation sanguine, l apport d oxygŁne s arręte
�galement, ce qui est fatal pour les cellules du corps humain. En parti-
culier, les cellules nerveuses du cerveau ne peuvent r�sister au manque
d oxygŁne que trŁs peu de temps.
La circulation sanguine joue �galement un r�le important dans la pro-
tection du corps contre des maladies et des infections.
La circulation sanguine v�hicule les hormones (produites par les glandes
du corps humain) et les m�dicaments administr�s de l ext�rieur ą
l homme.
La circulation participe �galement au m�canisme de r�gulation de la
temp�rature interne du corps. Par grande chaleur, les vaisseaux san-
guins de la tęte, des bras et des jambes se dilatent, permettant ainsi
l �vacuation d une partie de la chaleur vers l ext�rieur. Quand il fait froid,
les vaisseaux se contractent, de sorte que la chaleur du corps est con-
serv�e dans le corps humain.
FIG. 1.10a
LE SYST�ME CIRCULATOIRE
veine
cS
ur
veine cave
aorte
artŁre
capillaires
l�gende % veine
% artŁre
1.18
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
De quoi est compos� Le systŁme circulatoire se compose d une pompe (le cS
ur) qui v�hicule
le systŁme circulatoire?
un liquide (le sang) ą travers un vaste r�seau ramifi� de tuyaux et de tubes
plus fins (les vaisseaux sanguins et les capillaires).
Le cS
ur est un muscle creux (fig. 1.10b). La cavit� du cS
ur est divis�e
en quatre compartiments: les oreillettes gauche et droite et les ventricu-
les gauche et droit.
FIG. 1.10b
LE CR
UR
aorte
veine cave
artŁre pulmonaire
oreillette droite
oreillette gauche
artŁre coronaire
" "
ventricule droit
ventricule gauche
Le sang est propuls� par le cS
ur dans les vaisseaux sanguins (fig.
1.10a). Il y a trois sortes de vaisseaux sanguins. Les artŁres transportent
le sang du cS
ur vers les autres parties du corps. Elles ont un diamŁtre
important et sont trŁs �lastiques, parce qu elles re�oivent du sang sous
pression (pression art�rielle); cela est d� aux contractions cardiaques. Les
artŁres doivent donc ętre capables de r�sister ą une pression �lev�e.
Cette pression, qui se traduit par le pouls, est le battement du sang que
l on palpe au niveau des artŁres. Finalement les artŁres se ramifient dans
les capillaires (fig. 1.11). Ce sont des vaisseaux sanguins trŁs fins qui
parcourent le tissu du corps comme un r�seau  en dentelle . Leur paroi
trŁs mince permet l �change avec les cellules qu elles irriguent. Les �l�-
ments v�hicul�s par le sang, comme l oxygŁne, sont �chang�s au niveau
des pores de la paroi des capillaires.
Le sang retourne par les veines vers le cS
ur. La paroi des veines est plus
fragile que celle des artŁres.
1.19
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.11
cerveau
capillaires
LA GRANDE ET
LA PETITE CIRCULATION
grande circulation
poumon
veine pulmonaire
artŁre pulmonaire
oreillette droite
oreillette gauche
ventricule droit
ventricule gauche
veine cave
foie
intestin
rein
muscles et peau
capillaires
L�gende: La petite circulation part du ventricule droit vers les
artŁres pulmonaires; au niveau des poumons, le gaz carbonique est
�limin� et l oxygŁne ajout�; de lą le sang retourne par les veines
pulmonaires vers l oreillette gauche.
Dans la circulation sanguine, on distingue la grande et la petite circula-
tion. La grande circulation part du ventricule gauche par l aorte vers
toutes les parties du corps humain. Les artŁres importantes qui fournis-
sent au muscle cardiaque le sang oxyg�n� s appellent les artŁres coro-
naires. Appauvri en oxygŁne et charg� de dioxyde de carbone, le sang
retourne vers l oreillette droite.
A ce niveau de l oreillette commence la petite circulation: au d�part de
l oreillette droite le sang est chass� vers le ventricule droit et de lą refoul�
vers les poumons. Dans les poumons, le gaz carbonique est �limin� vers
l ext�rieur et le sang est enrichi d oxygŁne. Le sang oxyg�n� retourne
vers l oreillette gauche, et le cycle recommence.
1.20
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
A quoi servent Des valves dirigent passivement, ą chaque contraction cardiaque, le
les valves cardiaques?
d�bit sanguin. Dans la partie droite du cS
ur, le sang qui revient du corps
est dirig� de l oreillette droite vers le ventricule droit; ensuite, du ventri-
cule droit vers l artŁre pulmonaire. Dans la partie gauche du cS
ur, le sang
oxygŁn� qui revient des poumons est orient� de l oreillette gauche vers
le ventricule gauche puis de celui-ci vers l aorte.
De quoi se compose Le sang se compose de plasma et d �l�ments figur�s. Le corps humain
le sang?
d un adulte contient approximativement 5 ą 6 litres de sang, celui d un
nouveau-n� environ 1 litre.
Le plasma est un liquide jaun�tre qui v�hicule les �l�ments figur�s du
sang, un peu comme l eau d une riviŁre transporte des grains de sable. Le
plasma contient �galement des substances qui contribuent ą la protection
de l organisme contre les infections et des �l�ments n�cessaires ą la
coagulation du sang.
Il y a trois types importants d �l�ments figur�s. Les globules rouges qui
transportent l oxygŁne sont au nombre de 5.000.000 par mm3. Ils con-
tiennent une substance rouge, l h�moglobine, capable de fixer beaucoup
d oxygŁne. Les globules rouges sont fabriqu�s par la moelle osseuse.
Les globules blancs sont les  sentinelles du corps. Ils patrouillent par
milliers dans le torrent sanguin (+ 10.000 par mm3 de sang). Ils sont
�galement produits par la moelle �piniŁre.
Les plaquettes jouent un r�le important dans l h�mostase (la coagula-
tion). Elles sont au nombre de 150.000 - 300.000 par mm3.
Comment fonctionne Les contractions du muscle cardiaque propulsent le sang. Ces contrac-
le systŁme circulatoire?
tions sont command�es par des impulsions �lectriques internes. Ce
centre �lectrique peut se comparer ą une pile qui fournit des d�charges ą
intervalles r�guliers. Le muscle cardiaque est �quip� de son propre
 systŁme de c�blage , qui transmet le courant vers les diff�rentes zones
du cS
ur.
La fr�quence des battements du cS
ur d�termine le rythme cardiaque (et
par cons�quent le rythme des pulsations). C est cette fr�quence qui est
mesur�e lorsqu on palpe le  pouls .
La puissance de la contraction du cS
ur et la dilatation des vaisseaux san-
guins d�terminent la tension art�rielle.
La circulation est  forc�e dans un sens d�termin� par le jeu des valves
cardiaques et par l action d autres valves situ�es dans les veines.
Pourquoi le systŁme circulatoire " Quand la circulation sanguine s arręte, le transport d oxygŁne est inter-
est-il important pour
rompu et les cellules des diff�rents tissus, dont le cerveau, meurent.
l ambulancier?
L ambulancier doit ętre capable de contr�ler la pr�sence d une circula-
tion. Voilą pourquoi vous devez savoir oł se trouvent les vaisseaux san-
guins les plus importants pour prendre le pouls (carotide et artŁre du
poignet).
" Quand une artŁre coronaire est obstru�e, le muscle cardiaque ne re�oit
plus d oxygŁne. Le patient se plaint d une douleur au niveau du thorax,
c est une situation grave que vous devrez reconna�tre.
1.21
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 4 LE SYST�ME LOCOMOTEUR
Constitution et fonctionnement Le squelette est l armature de notre corps. Les os du squelette sont li�s
par les articulations. Pour la plupart des mouvements, les muscles sont
n�cessaires.
Le squelette est un assemblage de 206 os ou osselets. Le cr�ne est
constitu� d une structure osseuse qui, comme une bo�te protectrice,
enferme le cerveau. La colonne vert�brale est indispensable pour la sta-
tion debout et protŁge la moelle �piniŁre. La colonne vert�brale associe
des qualit�s de rigidit� et de souplesse car les vertŁbres rigides sont
li�es par des articulations souples.
Les articulations sont des  charniŁres qui nous permettent des mou-
vements. Ce sont des surfaces de contact qui naturellement sont suscep-
tibles d usure par friction entre les parties en mouvement. Les articula-
tions sont aussi susceptibles d ętre bless�es en cas d accident. Des
ligaments consolident les diff�rentes parties d une articulation.
FIG. 1.12
cr�ne
LE SQUELETTE
mandibule
clavicule
�PAULE
sternum
c�te
xypho�de
COUDE
hum�rus
colonne vert�brale
cubitus
radius
bassin
sacrum
HANCHE
main
POIGNET
f�mur
GENOU
rotule
tibia
p�ron�
CHEVILLE
pied
L�gende: QUELQUES ARTICULATIONS IMPORTANTES
1.22
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.13
os
UNE ARTICULATION
cartilage
liquide synovial
"
capsule articulaire
ligament
L�gende: Sous la capsule articulaire on trouve le contenu de
l articulation: le cartilage et le liquide synovial.
La masse musculaire repr�sente 40-50% du poids du corps. Il existe
prŁs de 501 muscles diff�rents qui sont capables de contraction. Ils
assurent notre �quilibre car męme dans une position fixe nous avons
besoin de contractions musculaires!
Les muscles n assurent pas seulement le mouvement mais aussi la pro-
duction de chaleur.
Si une personne a tendance ą se refroidir, la temp�rature interne sera res-
taur�e par des frissons qui sont r�gl�s par un r�flexe automatique.
Les muscles sont rattach�s aux os par des tendons. Les muscles respon-
sables de mouvements sont command�s par des nerfs moteurs.
L examen du systŁme locomoteur fournit trŁs certainement des infor-
mations importantes pour l ambulancier:
1.23
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
FIG. 1.14
LE SYST�ME MUSCULAIRE muscle facial
muscle cervical
muscle pectoral
muscle brachial
muscle abdominal
apon�vrose
abdominale
muscle de la main
muscle de la cuisse
tendon rotulien
muscle jambier
muscle du pied
L�gende: % muscles % os
% tendons apon�vroses % ligaments
Importance du systŁme Souvent des os sont fractur�s, des articulations endommag�es, des mus-
locomoteur pour l ambulancier
cles sont contusionn�s. Il est donc important que l ambulancier puisse
reconna�tre les diff�rentes parties du systŁme locomoteur.
1.24
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 5 LE SYST�ME DI GESTI F
Le systŁme digestif digŁre les �l�ments nutritifs des aliments. Ces �l�-
ments sont employ�s comme source d �nergie ou comme mat�riaux de
construction pour les cellules de notre corps.
De quoi est constitu� La structure de base du systŁme digestif est un long tube creux. Il com-
le systŁme digestif?
mence dans la cavit� orale, se prolonge par l S
sophage, l estomac, les
intestins, pour aboutir ą l anus. La digestion se r�alise dans ce canal
digestif, gr�ce ą des substances digestives s�cr�t�es par des organes
comme le foie ou le pancr�as.
Les organes de la cavit� abdominale qui constituent le systŁme digestif
sont envelopp�s du p�ritoine.
FIG. 1.15
S
sophage
LE SYST�ME DIGESTIF
rate
estomac
foie
pancr�as
v�sicule biliaire
duod�num
gros intestin
intestin gręle
appendice
anus
L�gende: Le pancr�as (en jaune) est en majeure partie dissimul� par le
gros intestin.
Comment fonctionne Dans la cavit� buccale, les aliments sont broy�s et m�lang�s ą la salive.
le systŁme digestif?
La salive contient de nombreuses substances qui entament la digestion
des aliments. La digestion d�bute donc dans la bouche. L S
sophage
conduit les aliments m�ch�s de la bouche ą l estomac. L estomac con-
tinue ą broyer les aliments, ceci est facilit� par sa forme en sac et son
tonus musculaire. Au niveau de l estomac, les aliments sont m�lang�s
avec l acide gastrique et d autres substances digestives. Les aliments
passent ensuite au niveau du duod�num qui est le d�but de l intestin
gręle. C est ą ce niveau que tous les �l�ments nutritifs sont extraits vers
le sang. Les d�chets sont propuls�s dans le gros intestin (c�lon). Ce seg-
ment sert surtout ą r�cup�rer des liquides. Le corps garde ainsi son eau
et les d�chets sont aussi concentr�s que possible dans les selles.
1.25
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Pourquoi le systŁme digestif " Au niveau de la gorge, les voies respiratoires et le tube digestif s entre-
est-il important
croisent. Lors de la d�glutition, des aliments peuvent suivre une fausse
pour l ambulancier?
route et causer une obstruction partielle ou totale des voies respiratoi-
res. Dans ce manuel, vous apprendrez ą reconna�tre cette situation et le
traitement correspondant.
" En cas d accident accompagn� d une brusque d�c�l�ration ou lors d un
impact sur la cavit� abdominale, les organes internes comme le foie
peuvent ętre endommag�s; ceci peut occasionner des h�morragies
internes avec danger de mort.
1.26
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 6 LE SYST�ME URO- G�NI TAL
L appareil urinaire purifie le sang et excrŁte des d�chets. Il contr�le le
niveau d hydratation du corps (qui est compos� de 75% d eau). La pro-
duction de l urine est en moyenne de 1,5 litre par jour (cette quantit�
d�pend du volume des boissons). Le systŁme g�nital assure la repro-
duction. Il d�termine les diff�rences physiques, les sexes. Il assure la
f�condation de l ovule par le sperme.
Configuration et fonction La purification du sang est assur�e par les reins. On peut les consid�rer
du systŁme uro-g�nital
comme une station d �puration du corps. Simultan�ment, les reins rŁglent
l acidit� et l hydratation du sang, ainsi que la concentration d autres
substances chimiques importantes. Les reins sont situ�s du c�t� dorsal de
la cavit� abdominale, ą c�t� de la colonne vert�brale.
Au niveau des reins, le liquide qui a �t� filtr� du sang (= la production
d urine ou diurŁse) est excr�t� par les uretŁres vers la vessie. L urine est
expuls�e de ce r�servoir par l urŁtre. La partie distale du systŁme urinaire
est trŁs proche du systŁme g�nital: chez l homme le systŁme urinaire ter-
minal traverse le p�nis; chez la femme le systŁme urinaire aboutit entre
les lŁvres de la vulve.
FIG. 1.16
sang purifi�
L APPAREIL URINAIRE
sang ą purifier
rein
uretŁre
vessie
urŁtre
L�gende: Les artŁres r�nales �vacuent les d�chets vers les reins.
Lą, les d�chets sont excr�t�s vers la vessie. Le sang purifi� recircule
par les veines r�nales vers le corps.
1.27
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
Le systŁme g�nital masculin visible est compos� du p�nis et du scrotum
qui contient les testicules. La partie interne du systŁme g�nital masculin
est constitu�e par la prostate et les cordons spermatiques. Les testicules
produisent le sperme. La prostate entoure la partie interne de l urŁtre. La
prostate s�crŁte une solution indispensable au sperme (fig. 1.17).
Tout le systŁme g�nital f�minin se trouve dans le bassin. Les ovaires
sont responsables de la production des ovules qui, ą chaque cycle men-
suel, sont transport�s vers l ut�rus. L ovules se niche dans la paroi de
l ut�rus. Lorsque l ovule est f�cond� par les spermatozo�des, les condi-
tions sont r�unies pour le d�veloppement d un embryon. Sans f�conda-
tion l ovule sera rejet� avec du sang. Ce ph�nomŁne cyclique est appel�
menstruation. Le vagin relie l ut�rus au monde ext�rieur (fig. 1.18).
FIG. 1.17
LE SYST�ME
G�NITAL MASCULIN
uretŁre
vessie
prostate
cordon spermatique
p�nis
testicule
scrotum
L�gende: Vue de trois quarts du systŁme g�nital masculin.
FIG. 1.18
LE SYST�ME
G�NITAL F�MININ
ovaire
oviducte
ut�rus
vagin
L�gende: Le systŁme g�nital f�minin se situe entiŁrement
dans le bassin.
Pourquoi le systŁme uro-g�nital En cas d accident accompagn� d impacts importants ou de d�c�l�ra-
est-il important pour
tions trŁs brusques, les reins peuvent ętre endommag�s. Ce sont des
l ambulancier?
organes vuln�rables, susceptibles de subir des l�sions qui s accompagnent
d h�morragies profuses. L ambulancier devra reconna�tre cette situation
et la traiter de maniŁre ad�quate.
1.28
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 7 LES GLANDES ENDOCRI NES
Les glandes endocrines produisent des substances lib�r�es dans la cir-
culation. Ces substances sont appel�es  hormones . Les hormones sont
distribu�es dans le corps entier et ont une influence sp�cifique sur diff�-
rents organes et tissus.
Une des glandes endocrines la plus importante est le pancr�as. Non seu-
lement le pancr�as est responsable de la s�cr�tion d enzymes digestifs
mais il produit aussi l insuline. L insuline est indispensable pour contr�-
ler le taux de sucre sanguin et cellulaire. Des cellules sans insuline sont
priv�es d �nergie. Il existe des personnes dont le pancr�as ne s�crŁte pas
ou insuffisamment d insuline (les diab�tiques) et qui n�cessiteront des
injections r�guliŁres d insuline.
Aspect important des glandes Des patients diab�tiques qui se sont inject�s une quantit� d insuline trop
endocrines pour l ambulancier
�lev�e pr�senteront une symptomatologie de manque de sucre. Il est
important que l ambulancier puisse relever ces sympt�mes.
1. 2. 8 LE SYST�ME I MMUNI TAI RE
Notre systŁme immunitaire nous d�fend contre des mol�cules �trangŁres
ą notre organisme. Nous formons des anticorps contre ces mol�cules
(appel�es antigŁnes) et, gr�ce ą des cellules sp�cialis�es (globules blancs
dont les lymphocytes), nous d�truisons ces antigŁnes. Ce m�canisme est
capital pour nous d�fendre contre les infections. La vaccination est bas�e
sur ce principe de d�fense et provoque la pr�paration des anticorps sp�-
cifiquement orient�s contre tel aggresseur (virus de l h�patite par exem-
ple).
Importance du Certaines vaccinations sont importantes pour la profession d ambulancier
systŁme immunitaire
(t�tanos, h�patite). Discutez-en avec votre m�decin traitant ou avec
pour les ambulanciers
votre m�decin du travail. Certaines r�actions immunologiques violentes
peuvent ętre la cause d un appel au  100 ; le choc anaphylactique pro-
voqu� chez certains patients par une piq�re de guępe en est l exemple
typique.
1.29
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 9 LES ORGANES DES SENS
Les organes des sens nous permettent de voir, d entendre, de toucher, de
go�ter et de sentir.
Il y a deux organes des sens importants pour l ambulancier. Les yeux et
les oreilles sont des organes externes qui peuvent ętre endommag�s ou
qui peuvent fournir des informations importantes en cas de maladie.
L R
il
L S
il capte la lumiŁre ą travers une membrane transparente (la corn�e)
qui protŁge une lentille (le cristallin). La lumiŁre qui p�nŁtre dans l S
il est
concentr�e sur la r�tine. La r�tine transmet les impulsions de la lumiŁre
vers le cerveau oł ces donn�es visuelles sont d�cod�es et transform�es
en images.
De l ext�rieur nous voyons le blanc de l S
il (la conjonctive), un anneau
color� (l iris) et un point central noir (la pupille). La pupille est le dia-
phragme ajustable par lequel la lumiŁre p�nŁtre dans l S
il.
Aspects importants Normalement, les deux pupilles pr�sentent un diamŁtre identique. Cer-
pour l ambulancier
taines l�sions du cerveau peuvent entra�ner des diamŁtres pupillaires
diff�rents. L ambulancier doit remarquer cela et savoir que ce signe cor-
respond ą une souffrance c�r�brale.
FIG. 1.19
L R
IL
sourcil
paupiŁre
iris
pupille
conjonctive
L�gende: Le diamŁtre de la pupille fournit des informations
importantes sur l �tat de sant� du patient.
1.30
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
L Oreille
L oreille n est pas seulement l organe responsable de l ou�e: sa structure
interne abrite �galement l organe de l �quilibre.
Le pavillon de l oreille est reli� au tympan par le conduit auditif externe.
C est lą que les ondes sonores sont transform�es en vibrations qui sont
converties en impulsions par la cha�ne des osselets (le marteau, l enclume
et l �trier, noms inspir�s de la forme des osselets). Le tympan est une
membrane extręmement sensible qui peut ętre ab�m�e par des objets
pointus ou des changements brusques de pression.
Dans la partie moyenne de l oreille, situ�e entiŁrement ą l int�rieur du
cr�ne, se trouvent les canaux semi-circulaires qui analysent en perma-
nence la position de notre corps. Ces donn�es trŁs importantes pour
notre �quilibre sont retransmises au cerveau. Celui-ci les traduit en com-
mandes musculaires qui maintiennent l �quilibre du corps.
L oreille moyenne est en communication directe avec la gorge par la
trompe d Eustache.
FIG. 1.20
pavillon
L OREILLE
organe de l �quilibre
conduit auditif interne
osselets
tympan
conduit auditif externe
trompe d Eustache
L�gende: oreille externe: pavillon, conduit auditif externe
oreille moyenne: tympan, osselets, trompe d Eustache
oreille interne: conduit auditif interne, organe de
l �quilibre
Importance de l oreille " Des changements brusques et importants de pression, par exemple en
pour l ambulancier
cas d explosion, peuvent d�chirer le tympan.
" En cas de fracture du cr�ne, il peut exister un passage entre la fracture
et l oreille interne, moyenne ou externe. Cela se traduit par des pertes
de sang visibles dans l oreille externe. Ceci indique souvent une situa-
tion trŁs grave. L ambulancier doit remarquer ces pertes de sang et
savoir qu il s agit d une situation grave.
1.31
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
1. 2. 10 LA PEAU
Anatomie et fonction de la peau La peau est constitu�e de l �piderme, du derme et du tissu sous-cutan�.
Dans la peau sont log�s les extr�mit�s de nerfs du toucher et de la dou-
leur, des vaisseaux sanguins, des glandes sudoripares, des glandes
s�bac�es et les bulbes pileux (racines des poils).
" La peau protŁge contre les infections, la perte d eau, les rayons solaires
et les substances chimiques.
" La peau est perm�able. Nombre de m�dicaments (mais aussi de sub-
stances toxiques) peuvent p�n�trer par la peau.
" La peau assure un contr�le important dans la r�gulation de la temp�-
rature du corps. Par grande chaleur, la peau s�crŁte une solution liquide
(la transpiration). L �vaporation de cette transpiration se traduit par un
abaissement de la temp�rature interne de l organisme. La peau est
donc importante dans le processus de la r�gulation de la temp�rature.
FIG. 1.21
LA PEAU
poil
EPIDERME
DERME
gl. sudoripare
gl. s�bac�e
graisse
HYPODERME
terminaison nerveuse
racine d un poil
vaisseau capillaire
L�gende: Les trois couches de la peau: �piderme, derme et hypoderme.
Importance de la peau La peau est trŁs sensible aux agressions ext�rieures comme par exemple
pour l ambulancier
une temp�rature trop �lev�e ou des substances chimiques caustiques. En
tant qu ambulancier, vous rencontrerez des br�lures dont il faudra estimer
la gravit� et organiser le d�but de la th�rapeutique.
1.32
Chapi t r e 1 Le cor ps humai n
R�SUM� DU CHAPI TRE 1
La localisation des organes dans le corps humain est
d�crite par l'anatomie. L'ambulancier doit conna�tre oł se
trouvent les organes les plus importants.
Les organes fonctionnent en systŁmes. Le fonctionnement
de ces systŁmes est d�crit par la physiologie. L'ambulancier
doit comprendre comment fonctionnent les systŁmes les
plus importants.
Trois systŁmes ont une importance vitale:
" le systŁme nerveux
" le systŁme respiratoire
" le systŁme circulatoire
La premiŁre mission de l'ambulancier est de soutenir les
fonctions vitales du patient.