� Le Ch�teau ou plut�t le donjon, isol� des remparts
� Le Ch�teau ou plut�t le donjon, isol� des remparts
de la ville par un foss� profond et destin� ą servir au
de la ville par un foss� profond et destin� ą servir au
besoin contre les assaillants du dedans aussi bien que
besoin contre les assaillants du dedans aussi bien que
contre ceux du dehors, occupe la position la plus
contre ceux du dehors, occupe la position la plus
pittoresque sur le bord d une espŁce de ravin.
pittoresque sur le bord d une espŁce de ravin.
Prosper M�RIM�E � Notes d un voyage dans l ouest de la France , 1836
Prosper M�RIM�E � Notes d un voyage dans l ouest de la France , 1836
laissez-vous
conter
laissez-vous
conter
Villes et Pays d art et d histoire
Le Ch�teau Mus�e
Dinan
Le ch�teau
Demeure, prison, mus�e, une histoire au cS
ur des pierres.
Au cours de la guerre Les premiŁres transformations notables
de succession de Bretagne apparaissent ą l �poque de la Ligue.
(1341-1364), Dinan prend Le duc de Mercoeur, Gouverneur de
fait et cause pour le parti Bretagne, fait de Dinan sa place forte et
de Charles de Blois. entreprend dans les ann�es 1585-1597
Mais c est son rival, Jean un vaste chantier en repensant le systŁme
de Montfort, qui accŁde d�fensif du donjon.
au tr�ne ducal sous le En r�unissant le donjon, la porte du
nom de Jean IV. Guichet (qu il condamne) et la tour
Condamn� ą l exil pendant de Co�tquen (dont la construction
six ans (1373-1379), le est estim�e entre 1476 et 1481), il cr�e
duc fait son retour dans un complexe d�fensif r�pondant ą l ap-
un duch� en liesse. Il pellation actuelle de � ch�teau .
d�barque ą Dinan, ville D autre part, le baile est �quip� de
fortifi�e strat�gique et d�fenses avanc�es form�es de structures
prospŁre qui conserve un en �peron caract�ristiques de l architec-
souvenir vivace de Charles ture militaire du XVIe siŁcle.
de Blois au point que les Un siŁcle plus tard, l ing�nieur militaire
Cordeliers (franciscains) Garangeau �tablit deux rapports (1693
Le chantier du donjon d�marre en
ont la volont� de le canoniser. et 1701) pr�conisant une s�rie de trans-
1380 sous la conduite d Etienne le Tur,
Jean IV doit imposer sa l�gitimit� poli- formations. Seules quelques parties
ma�tre d S
uvre, et durera une d�cennie
tique et exiger la fid�lit� des Dinannais. seront effectivement ex�cut�es comme
(son achŁvement est attest� en 1393).
C est sans doute au cours de ce passage le remaniement des superstructures
A l origine, il faisait partie int�grante
ą Dinan qu il d�cide d �lever dans cette (suppression du cinquiŁme niveau),
d un ensemble fortifi� qui comprenait,
ville une forteresse symbole de son la suppression des ouvrages avanc�s
ą l ouest, un baile (basse-cour) et ą l est
pouvoir retrouv�. devant la porte du Guichet
une petite cour carr�e dont on voit
En la nommant � meson dans ses et la cr�ation d une porte au second
encore l entr�e pi�tonne ą l angle sud-
actes, Jean IV envoie un message poli- niveau par la chapelle. Le pont de pierre
est du donjon. Celui-ci poss�dait en
tique clair : il est chez lui ą Dinan ! qui mŁne au donjon depuis 1833 succŁde
outre un toit � ą double sommet en
Elle sera construite ą l angle sud-ouest ą une passerelle en bois construite
pointes couvertes d ardoises
de l enceinte, ą proximit� de la porte entre 1711 et 1744.
(Dubuisson Aubenay, 1636).
du Guichet (fin XIIIe siŁcle) qui consti- Au XVIIIe siŁcle, la fonction d�fensive du
tuait l entr�e m�ridionale de la ville en donjon laisse la place ą l accueil de pri-
venant de Rennes. sonniers anglais qui seront d�tenus dans
des conditions difficiles.
Les derniers prisonniers civils quittent le
donjon en 1904, lequel devient propri�t�
municipale deux ans plus tard.
Graffiti d un prisonnier anglais
Les �volutions
Les dispositions d origine
Quelques faiblesses apparaissent cepen- C est en 1843 dans une salle du rez-de-
dant : en cas d attaque, les nombreux chauss�e de l h�tel de ville qu ouvre un
accŁs au donjon cr�ent une certaine premier mus�e � d arch�ologie monu-
dispersion des moyens de d�fense ; mentale et de sciences naturelles , l un
de męme, la pr�sence de grandes fenętres des plus anciens mus�es de Bretagne
ą meneaux, l absence de meurtriŁres et la aprŁs ceux de Nantes et Rennes. Les col-
mauvaise r�partition des ouvertures affai- lections, r�unies par Luigi Odorici (1809-
blissent une forteresse n�anmoins s�re. 1882) - un �rudit Italien proche de Louis-
Ces points faibles d�montrent simple- Philippe - s articulent autour d un ensem-
ment que d autres pr�occupations ont ble de gisants auxquels s agrŁgent des
guid� la construction. objets h�t�roclites dont certains sont des
dons de Dinannais c�lŁbres ou anonymes.
Fin XIIIe s.
Bien que Jean IV demeur�t habituelle- Ce premier noyau est compl�t� dans la
1380 - 1390
ment ą Vannes, Nantes et Suscinio, le seconde moiti� du siŁcle par des d�p�ts
1476 - 1481 programme du ch�teau repose sur une (de l Etat et du mus�e du Louvre) de
fonction r�sidentielle bien affirm�e. La peintures et d une centaine d antiquit�s
Fin XVIe s.
distribution des piŁces r�pond ą une
1833
organisation stricte caract�ristique
des r�sidences princiŁres de la fin du
XIVe siŁcle. La cuisine, avec sa gran-
Datation des diff�rents �l�ments du ch�teau
de chemin�e sans d�cor et son puits,
est en relation directe avec la salle
Les dispositions poliorc�tiques sont le
(1er �tage). La salle (aula), qui �tait
fruit d une r�flexion pouss�e de la part
le lieu oł se prenaient les repas, se
du ma�tre d S
uvre. Form� de deux tours
distingue par le d�cor soign� de la
rondes accol�es dont la jonction est ren-
chemin�e qui donne ą cette piŁce un
forc�e ą l ouest par un avant-corps carr�
caractŁre prestigieux.
(systŁme utilis� pour la porte Saint-Malo
Ce męme niveau comprend �galement italiques, �trusques, chypriotes et �gyp-
au XVe siŁcle), le donjon pr�sente au sud
une bouteillerie, deux piŁces abritant les tiennes. Les objets s entassent alors du
sa face la plus �troite afin de limiter la
dispositifs des herses et une cuisine haute sol au plafond. Trop ą l �troit dans
prise aux projectiles. Trois assommoirs
pour les repas quotidiens. l espace qui lui est imparti, le mus�e est
contr�lent le couloir reliant les deux
Au 2nd �tage, la chambre de parement transf�r� en 1908 dans le donjon qui
entr�es, toutes deux prot�g�es : l une ą
(camera), piŁce de r�ception, b�n�ficie l abrite depuis.
l ouest par un pont-levis ą bascule, l autre
d un �clairage abondant gr�ce aux Les dons de Kercadio et de Verg� dans
ą l est par une herse. Le couronnement
vastes fenętres. Cette piŁce de prestige les ann�es 1940 ajoutent ą la collection
est renforc� par des consoles de m�chi-
donne accŁs ą la chapelle dont on une note d exotisme avec des objets
coulis ą quatre ressauts. Le ressaut inf�-
remarque la petite loge seigneuriale extra-europ�ens venant d Afrique et d Asie.
rieur, trŁs �tir�, permet ą la console de
�quip�e d une chemin�e et d un hagio- Dans les deux d�cennies suivantes,
s appuyer sur un nombre d assises plus
scope (pour suivre la messe). L �tage le conservateur Pierre Rochereau
important, tout en offrant un aspect
sup�rieur accueille les appartements du (1910-1992), qui �tait un proche de
esth�tique ą l �difice. Un escalier en vis
duc, compos�s de la chambre de retrait Georges-Henri RiviŁre - le fondateur
assure l accŁs rapide aux postes de tir.
(dont la fonction est la r�ception de pro- du mus�e national des arts et traditions
Il est int�gr� dans l �paisseur des murs
ches) et de la chambre ą coucher, plus populaires - d�veloppe les collections
et non pas hors S
uvre comme
retir�e, dont l accŁs se fait par un escalier ethnographiques (mobilier, vętements,
c �tait souvent le cas ą cette �poque.
ind�pendant de la vis principale. coiffes) qui constituent l un des p�les
importants du mus�e de Dinan.
La fonction militaire
Une r�sidence princiŁre
Le mus�e
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d�veloppement de la ville au fil de ses quartiers. Le guide est ą votre
Renseignements et r�servations �coute. N h�sitez pas ą lui poser vos questions.
Ch�teau-mus�e
Rue du Ch�teau Le service animation du patrimoine
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l Architecture et du Patrimoine, attribue l appellation Villes et Pays
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Il garantit la comp�tence des guides conf�renciers et des animateurs
du patrimoine et la qualit� de leurs actions. Des vestiges antiques ą
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patrimoine dans sa diversit�. Aujourd hui, un r�seau de 120 villes
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