Religion au Quebec

Religion au Québec

Voir aussi: http://grandquebec.com/index-thematique-quebec/religion-quebec/


C’est un sujet sensible et délicat. Pourtant, dans un site consacré à l’intégration de nouveaux arrivants au Québec, il est impossible de le passer sous silence.

À l’époque de la Nouvelle-France, c’est la religion qui a façonné la construction du Québec et a conditionné l’opposition entre francophones et anglophones.

Les catholiques français furent en perpétuel conflit avec les protestants anglais et hollandais. Les catholiques irlandais arrivés au XIXe siècle se sont joints aux catholiques français.

Les Amérindiens, en opposition à l’évangélisation, devinrent quant à eux l’instrument d’une guerre de pouvoir dès le début des conflits meurtriers entre catholiques et protestants.

Au XVIIIe siècle, à la suite de l’Édit de Nantes, la France a défendu aux représentants d’autres religions de s’établir au Canada.

Le rôle de l’Église est loin d’être négligeable dans l’histoire du Québec, puisque l’exploration du territoire et son organisation sociale, les soins de santé et l’organisation du système d’enseignement, le soutien moral des colons dans les temps de gels et de guerres, le financement des grands projets, sont le résultat de l’initiative de prêtres, de sœurs ou de moines.

Le catholicisme a toujours été la première religion de la province. Elle a attiré l’immigration italienne, polonaise, ukrainienne et latino-américaine (surtout haïtienne).

Au sein de la communauté protestante, les anglicans sont le groupe le plus représenté.

La communauté juive est également très nombreuse. L’islam, le bouddhisme et l’hindouisme ont été introduits plus récemment par des immigrés venus d’Asie et des pays du Maghreb.

Des pratiques moins nombreuses mais bien connues, sont également présentes telles que les Témoins de Jéhovah ou le célèbre et controversé Ordre du Temple Solaire.

Depuis la Révolution tranquille1, la religion a perdu une partie de son rôle dans la vie québécoise, mais elle continue néanmoins d’être un facteur d’importance : aujourd’hui, 80% de la population du Québec s’est déclarée catholique, environ 10% de la population est protestante. Les autres sont adeptes d’autres religions, agnostiques ou athées.

Les Québécois sont à majorité catholiques, issus de la France monarchique (pré-républicaine). Depuis la Révolution tranquille, la plupart des Québécois sont catholiques mais non-pratiquants.

Il est difficile de parler de l’histoire du Québec sans parler du rôle prépondérant qu’a joué l’Église catholique dans le développement culturel et politique de cette société. Les premiers colons qui s’établirent en Nouvelle-France étaient tous catholiques.

En 1627, le cardinal de Richelieu avait fait décréter une proclamation royale, conformément à laquelle Louis XIII bannisait tous les non-catholiques de la Nouvelle-France. Cet édit visait à exclure les Juifs et les Huguenots de la colonisation. Les religions amérindiennes et inuits2 précédèrent le christianisme. Elles survécurent à l’arrivée des Européens et, encore aujourd’hui, certaines manifestations persistent.

La puissance extraordinaire qu’avait autrefois l’Église catholique est reflétée dans tous les domaines culturels, de la langue jusqu’aux beaux-arts, en passant par le théâtre, la littérature et le cinéma. Dès l’implantation de la colonie, l’évangélisation des Amérindiens précéda la fondation des paroisses.

L’âge d’or pour les ecclésiastiques arrivera au milieu du XIXe siècle (vers 1840), période pendant laquelle l’Église, devenue très hiérarchisée, concrétise son influence. Mais son influence s’essoufflera cent ans plus tard au moment où la société québécoise sera traversée, et profondément transformée, par la Révolution tranquille (conscience nationale, etc.)

Fait à noter, le Québec fut le berceau du protestantisme francophone des Amériques avec la venue, en 1835, d’une veuve suisse de 35 ans, Madame Henriette Feller. Jusqu’alors, c’était au pouvoir britannique qu’était associé le protestantisme au Québec. Tel n’était pas le cas de la Réforme suisse avec Calvin, Farel, Zwingli. Prémice du profil féministe du Québec, c’est ainsi une femme qui fonda la première Église protestante francophone du Nouveau Monde, assistée d’un jeune pasteur de 23 ans, suisse lui aussi, le révérend Louis Roussy.

Madame Feller travailla d’arrache-pied pour fonder une école qui soit ouverte aux familles francophones les plus pauvres, l’éducation étant d’abord, à l’époque, réservée aux familles de notaires, de médecins, et aux futurs prêtres.

Pendant le régime britannique, des anglophones protestants vinrent s’établir dans certaines régions du Québec. Dès 1777, la première synagogue s’implanta sur le territoire de l’actuel Montréal mais c’est surtout à partir du XIXe siècle que des groupes relativement importants de Juifs s’établirent dans la métropole. Au XXe siècle, des vagues successives d’immigrants venant d’Irlande, d’Italie, de Grèce, d’Asie et d’Afrique s’établirent dans la métropole, Montréal, apportant avec eux leurs coutumes culturelles et religieuses.

Certains d’entre eux créèrent des communautés religieuses qui firent bâtir des établissements religieux. Selon certains organismes religieux, ce pluralisme religieux traduit un véritable bouleversement culturel favorable à la prolifération de religions minoritaires et des sectes.

De nos jours, cette diversité culturelle entraîne plusieurs réactions au sein de la société québécoise, notamment après la fameuse affaire des accommodements raisonnables vis-à-vis des minorités immigrantes. La banalisation est le phénomène de réduction du religieux au folklore culturel ou son attribution à des facteurs psychologiques.

Le rejet est le phénomène de repliement sur ses positions tandis que l’accueil est le phénomène de syncrétisation, où chaque individu tend à apprivoiser un ensemble de croyances. Enfin, l’athéisme est un renforcement de l’incroyance où l’individu, du fait des nombreux itinéraires religieux proposés et de l’explication rationnelle offerte par la science, remet en doute ses propres croyances.

Aujourd’hui, même si les églises du Québec sont de plus en plus désertes, les Québécois revendiquent toujours leur appartenance au catholicisme. C’est ce qui ressort de l’une des plus importantes études jamais réalisées sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens, The Bibby Report on Catholicism in Quebec, en 2007.

Si les Québécois désertent leurs églises au point de les céder aux promoteurs immobiliers, ils n’abandonnent pas pour autant leur religion. Près de 85% d’entre eux revendiquent leur appartenance au catholicisme. Étonnamment, ce chiffre est quasi similaire aux données de 1961, alors que 88% des Québécois affirmaient appartenir à cette religion.

Le catholicisme continue, même en 2007, de distinguer les francophones du Québec par rapport au reste du Canada.

La Charte des droits et libertés de la personne au Québec (Article 3) protège la liberté de religion pour chaque citoyen québécois dans la mesure où cette liberté ne viole pas l’ordre public ou le bien-être général des citoyens du Québec (Article 9.1). En outre, l’article 10 de la Charte prévoit l’obligation « d’accommodation raisonnable » à l’égard des exigences religieuses des communautés culturelles, au contraire du système républicain qui prévaut notamment en France.

Aussi, l’oratoire Saint-Joseph, à Montréal, est le seul lieu de culte au monde dédié à Saint-Joseph. Situé sur le flanc du Mont Royal, on le connaît pour ses 283 marches que les pèlerins viennent chaque année monter à genoux, récitant une prière sur chacune des marches.

L’intérieur de la cathédrale contient aussi des centaines de béquilles, laissées en ex voto3 pour chacune des guérisons miraculeuses attribuées au Frère André et au culte de Saint-Joseph. Il y a aussi les reliques du bienheureux frère André qui y sont toujours conservées.

1 La Révolution tranquille désigne une période de l’histoire contemporaine du Québec recoupant essentiellement les années de la décennie 1960. Elle est notamment caractérisée par une réorientation de l’État québécois qui adopte les principes de l’État-providence, la mise en place d’une véritable séparation de l’Église catholique et de l’État, et la construction d’une nouvelle identité nationale québécoise, qui s’écarte du nationalisme traditionnel canadien-français.

À l’époque, cette séparation a été corroborée dans la section 76 de la constitution pastorale Gaudium et spes (joie et espoir) (1965), qui commence ainsi : « Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Église sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes. » Cela démontre que les événements dans les années 1960 ont mis le Québec en ligne avec le reste du monde occidental chrétien. Par exemple, le Brésil, un pays encore en développement, est un État laïque dès 1891.

Cette appellation est la francisation de l’expression Quiet revolution, utilisée pour la première fois par un journaliste anglais du Globe and Mail, un quotidien de Toronto, quelques semaines après l’élection de 1960.

La Révolution tranquille constitue une rupture importante dans l’histoire du Québec, mais résulte d’une évolution séculaire entreprise à partir du XIXe siècle par le double processus d’industrialisation et d’urbanisation.

2 Les Inuits sont un peuple autochtone des régions arctiques de la Sibérie et de l’Amérique du Nord (l’Alaska, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Yukon, le Nunavik au Québec) et le Nunatsiavut au Labrador) ainsi que du Groenland. Inuit = homme. Esquimau.

3 Un ex-voto est une offrande faite à un dieu en demande d’une grâce ou en remerciement d’une grâce obtenue. Ces objets peuvent prendre de multiples formes : plaques anatomiques, crucifix, tableaux, mais aussi, selon les régions et les sujets des prières : maquettes de bateaux, t-shirts de sportifs, volants d’automobiles, médailles militaires, etc. Locution latine, ex voto signifie « d’après le vœu » (« conformément à ce qui a été souhaité »).


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