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Buli. Soc. Bot. N. France, 37 (1-2), 1984: 5-10

APPORT DE MENDEL A LA G£NETIQUE DE SON EPOOUE

par Picrre GUIGNARD

Rósiunć.. — L'auteur expo$e cTabord les connaissances gćnćtiques clont disposail Mendel. Les travaux les plus importants ihaiem ceux dc Seton (1821), Goss (1820), Knight (1799 et 1823) et Saghrlt (1826) qui dćmontrcnt l'cxistence de disjonctions dans la dcscendance d'hybrides, 1’homogćnćite de la generation FI et la notion de dominance. Des experiences de croisement sur le pois avaicnt dćja ćte eflcctućcs par Goss. L’auteur aborde ensuite 1'imporlant travai) de Mendli, en insistant sur les avantagos (xenie, segregations proches des valeurs iheoriqucs) que rcprdsenic lutilisation du pois. La raison de la mćconnaissance des resultats de Mendli, par ses contcmporains est que 1'opinion communómenl repandue alors etait celle du mdlange des caractfcres parentaux chez rhybride et non de leur juxta-posilion. Enfm, 1’auleur ćvoque l'ćpoquc de la redecouvertc des lois de Mendli, par Correns, De Vries, Tschermak et dc leur interprelation par Sutton.

Summary. — Conirihmion of Mendel to Genelics at lite end of the I9th century. First the author exposes the already known genetic facts that were at the disposal of Mendel. The most importem works were those of Sjiton (1821), Goss (1820), Knight (1799 and 1823), Saceret (1826), which demortstrate the disjoncliołi in the progeny of hyhrids, the itniformity of FI generation, the notion of dominance. The experience with garden peas had already been carried out by Goss. T hen the im por tan t work of Mendel is analysed, the author focusing the at tent ton on the experimcntal advantage of peas flowers (xenia, segregations near the theorical vahte). The reason for the misund er stan di ng of Mendłi/s results by his cantemporaries is that the common opinion was that paremal characters were mixed in hybrids, and not juxtaposed. Finally the author presents the age of the rediscovery of Mendel's laws by Corrf.ns, De Vries, Tsciiermak and their interprelation by Sutton,

Mots-clćs : Hybrides, disjonctions, caracteres opposes, dominance-recessivite, xenie.

II y a 100 ans mourait le moine Gregor Mendel qui, apres 8 annees d'etude sur les pois, avait etabli les lois fondamentalcs de la Genelique, science de 1'heredite, qui est a la base de ramelioration des plantes et des animaux et interesse a la fois la botaniąue, la zoologie, la physiologie, la biologie, la sociologie et menie la medecine. Ces lois n’avaient pu 6trc dćcouverles chez les animaux superieurs, ou la fecondation croisee provoque un brassage de gisnes k chaque gćnćralion. II fallait donc s‘adrcsscr cl une esp&ce autogame ct les plantes hcrmaphrodites, autofćcondes, annuellcs, paraissaient particulierement indiquees.

Mais avant de parler d'heredite chez les plantes, il fallait demontrer l'existence dc la scxualite. Celle-ci avait bien ćtć soupęonnćc chez le dattier, plantc dioique, par Aristote, Hćrodoth, Punę, Thćophrastj:. Mais clle resta longtemps meconnue chez les plantes hermaphrodiles, qui sont pourtanl les plus nombreuses. II fallut attendre 1694 pour quc Camkrarius, Professeur k rilnivcrsite de Tubingen, exprime nettement Videe de scxualitć chez les vćgćlaux dans son « De sexu plantarum Epistoła ». Puis un Anglais Bradliy, en cnlevant les anthćres des lleurs de 12 tulipes, montra qu'il n‘y avait pas production de graines, alors que les lleurs de tulipes non castrees en donnaient en abondance. En 1719, un jardinier anglais, Thomas Fatrchii.d, exploite la sexualitć de la plante pour realiser un hybride interspecilique