n° 233 • dout 2004 Rullctiii dc linison ct d'infonnntion • 3
turque et travaillant en Irak pour les Americains. II s'agissait du premier otage turc tuć en Irak. Les autoritćs turques ont deja fait savoir qu'elles reflechissaient a une serie de mesures pour securiser les conditions de travail en Irak, qui etait le principal partenaire commercial de la Turquie avant la guerre du Golfe de 1991. Elles envisagent notamment de transporter les marchandises entre les villes de Zakho et Mossoul, dans le Kurdistan irakien, puis de laisser les Irakiens les acheminer jusqu'& leur destination finale.
La dćlćgation irakienne a egalement discutć avec les responsables turcs de Tavenir politique du pays.. La Turquie surveille particuliórement la situation des Kurdes irakiens craignant un phćnomóne de contagion qui relancerait les revendications des 15 a 20 millions de Kurdes en Turquie. Les autorites turques ont aussi demande aux Irakiens de collaborer pour chasser les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK/interdit, rebaptise
KONGRA-GEL), rófugies k la fronti&re.
En octobre 2003, la Turquie et les Etats-Unis sćtaient mis d'accord sur un "plan d'action", incluant des mesures militaires, contrę le PKK, que les deux pays consid£rent comme une organisation "terroriste”. Mais depuis Ankara s'est reguliórement plaint de Linaction de Washington.
Tout en assurant vouloir chasser d'lrak les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan, M. al-Yaouar a rćpondu qu'il ne souhaitait pas qu'Ankara s'ingóre dans les affaires interieures de son pays. "J'ai dit au president Yaouar que tious ałłetidions (des autońtes irakietmes) qu'elles mettent un łerme d la presence du PKK/KONGRA-GEL en Irak et qu elles fassent en sorłe que le nouvel Irak ne soit pas un abri pour des organisations terrońsłes", a declare le president turc Ahmet Necdet Sezer au cours d'une conference de presse, apres des entretiens avec son homologue. "Nous ne pouoons pas ignorer une formation qui met en danger la secuńte de nos ooisins", lui a repondu M. al-Yaouar.
Mais il a ajoutś que Bagdad souhaitait developper ses liens avec la Turquie dans le cadre de "bonnes relations de ooisinage, sans ingerence dans les affaires inteńeures".
Par ailleurs, le president turc a indirectement rćitćre les craintes d'Ankara de voir les Kurdes irakiens prendre le contróle de la ville petroliere de Kirkouk, situće a 255 km au nord de Bagdad. "]'ai dit au president Yaouar que les tentatioes de n'importe quel groupe ethnique vivant a Kirkouk - turkmene, arabe, kurde, assyńen ou autre - de revendiquer la ville mettrait en danger la stabilite et l'ordre a Kirkouk et en Irak", a dśclare M. Sezer.
Kirkouk est le theatre de troubles frequents entre Kurdes, Arabes et Turcomans depuis la fin du regime de Saddam Hussein en avril 2003. Les Kurdes revendiquent son contróle, soulignant que la viIle etait majoritairement kurde jusqu'aux annees 60, avant que le regime de Bagdad n'y engage une politique d'arabisation forcee.
BARHAM SALEH, VICE-PREMIER MINISTRE IRAKIEN, EN YISITE A TEHERAN POUR APAlSER LES TENSIONS
arham Saleh, vice-Premier ministre irakien, d'orignie kurde, s'est rendu a Teheran le 29 aout, afin de tenter d'apaiser la tension croissante entre les deux pays voisins, aprós les accusations d/immixtion de Piran dans la rćbellion chiite irakienne. Barham Saleh est arrivć, accompagne de ses colldgues de ITnterieur et des Transports, £ bord du premier
vol direct Bagdad-Teheran en 25 ans. "Je suis porteur d'un message d'amitie du gouoemement et de la nation irakiennes pour le peuple et le gouoernement dlran", a dśclarś Barham Saleh, qui souhaitent "le renforcement des liens fraternels" entre les deux pays.
M. Saleh a notamment rencontre le chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharrazi, pour des entretiens largement consacrśs au sort de Faridoun Jihani, consul dTran £ Kerbala, enleve ii y a trois semaines.
La visite de M. Saleh avait egalement pour but de preparer celle du Premier ministre irakien interimaire Iyad Allaoui, a fait savoir le porte-parole de la diplomatie iranienne, visite dont la datę n'a pas encore ete prócisee.
Le ministre irakien de la Dófense Hazem Shaalam avait ete jusqu'a qualifier Tiran d '"ennemi principal" de ITrak, Bagdad accusant Teheran de soutenir la milice chiite de TArmee du