n°233 • aout 2004
4 • Bulletin de linison et d'infonnation
Mahdi, afin cTinfluencer le processus politique chez son voisin. Des accusations rejetees par Ie regime des Mollahs. Les relations se sont egalement tendues apr£s une serie de disparitions de ressortissants iraniens en Irak, y compris rarrestation de quatre joumalistes de 1'agence de presse iranienne IRNA, qui ont finalement śte liberćs le 27 aout.
DAMAS CONTINUE SA POLITIQUE DE REPRESSION DES KURDES
eux militants kurdes et un islamiste ont etś condamnes en Syrie 3 des peines de prison par la Cour de suretć de 1'Etat, une juridiction d/exception dont les verdicts sont sans appel, a indiquć, le 30 aout leur avocat, Anouar Bounni. "La cour a condamne les actwistes kurdes, Farhat Ali membre du parti Yakiti et Ibrahim Naassan, du Parti de 1'unite kurde a trois ans de prison pour appartenance a une organisation secrete" et de "tentatioe d'amputation d'une partie du territoire syrien pour l'annexer a un Etat etranger", a precise Me Bounni, un defenseur des droits de 1'Homme. La Syrie est farouchement opposće £ la creation d'un Etat kurde independant en Irak.
La cour a en outre reportć a fin octobre le proces de 15 autres Kurdes arretćs lors des affrontements qui ont opposć d la mi-mars des Kurdes aux forces de 1'ordre et & des tribus arabes dans le Kurdistan syrien et qui se sont soldes par 40 morts, selon des sources kurdes, 25 morts selon un bilan officiel syrien.
D'autre part, cette cour a condamne Mahmoud Nabhane ś 14 ans de prison pour appartenance a la confrerie des fr&res musulmans et a reporte le proces d'un adolescent Massab Hariri (14 ans) accus£ d'appartenir a la confrćrie interdite, a ajoute Me. Bounni. "Les autorites syriennes continuent, malgrć leurs promesses, d violer les droits de 1'Homme en Syrie et a reprimer les activistes et les militants politiques", a-t-il indique.
M. Bounni a demandś la suppression de la Cour de surete de 1'Etat et la remise en liberte de tous ceux qui ont ćtć condamnes par cette cour.
Par ailleurs, un prisonnier kurde de Syrie, arretć il y a deux semaines par les autorites de Damas, est mort en prison sous la torturę, avait affirme le 3 aout un communique du parti d'opposition kurde, Yakiti. "Le citoyen Ahmad Hussein, habitant de la ville de Hassake (a la fronti£re syro-turque), a ete tue sous les tortures des seruices de securite militaire (...) cjui ont pretendu qu'il etait mort d'un infaretus", prćcise le communique, signe par Fouad Aaliko, membre du Comitć central du parti Yakiti. "Son corps a ete remis dans la nuit [du 2 aout) a sa familie et les autońtes concemees ont refuse d'etablir un rapport medical sur les raisons du deces et fait pression afin qu'il soit inhume au plus vite sous bonne gardę", ajoute le communique. Selon le texte, Ahmad Hussein, accusś d'appartenir au parti de TUnion dćmocratique -recemment cree-avait ćt£ arrete le 17 juillet.
Les partis kurdes de Syrie, qui regroupent onze formations interdites, dont Yakiti, avaient annoncć en avril la mort de deux Kurdes "tortures de maniere barbare".
La Syrie compte plus d'un million et demi de Kurdes, principalement dans ses provinces septentrionales contigues au Kurdistan turc. Plus de 150 000 d'entre eux avait ete dechus de la nationalite syrienne lors du recensement de 1962, ce qui les a prives, ainsi que leurs descendants, au total plus de 300 000 personnes aujourd'hui, de toute citoyennetś, de vćritables "sans papiers" dans leur propre pays.
HUMAŃ RIGHTS WATCH APPELLE LA COALITION EN IRAK A REGLER LE DROIT A LA TERRE ENTRE KURDES ET ARABES
L
'organisation de dćfense des droits de 1'Homme, Humań Rights Watch, dans un rapport de 78 pages publie le 2 aout, fait £tat d'une frustration qui
augmente parmi les milliers de Kurdes et Turcomans qui vivent dans des "conditions desesperees" alors qu'ils attendent des reponses concemant leurs droits a la terre.
La coalition en Irak a echoue a rśgler les conflits concemant le droit & la terre entre Kurdes et Arabes dans le nord, laissant une situation potentiellement explosive, avertit Humań Rights Watch. "Si ces conflits pour la terre ne sont pas traites en urgence, des tensions entre Kurdes rentrant et colons arabes pourraient exploser