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Notes cńtiąues
lumiere des dćbats sur Penseignement de Phistoire et des expćriences menćes pour le renover au cours de ces vingt demićres annćes.
Contrairement k Volney, Mentelle charge, avec Buache de La Neuville, des leęons de gćographie, est avant tout un enseignant. Pro-fesseur de gćographie k PEcole royale militaire, il dćploie tout au long de son existence professionnelle une inlassable activitć pćdago-gique. U a a son actif une listę impressionnante d’ouvrages destinćs k Penseignement, dont certains sont devenus de vćritables traitćs de pedagogie gćographique. Dans les leęons qu’il professe et dans les dćbats auxquels il participe, la didactique de la gćographie occupe une place de choix. Pour Mentelle, les cours de gćographie de 1’Ścole normale ont en effet « un double objet: exposer les principales vćri-tćs geographiques et les moyens de les enseigner » (p. 163). A l’inverse de Volney, Mentelle n’a pas d’ćtat d’ame quant k la place de la gćographie dans Penseignement car « maintenant [...] que le gćnie de la libertć, uni k celui du commerce, doit ćtendre nos relations sociales, rien de ce qui appartient k la gćographie pourrait-il etre ćtranger k un citoyen franęais ? » (p. 171). La gćographie peut s’enseigner des Pćcole primaire car elle n’exige « pas de raisonne-ment au dessus de la portće de la jeunesse et la memoire que cette etude suppose se rencontre surtout k cet age. C’est donc k cet age qu’il faut la cultiver » (p. 179). Son enseignement, fondć sur la methode analytique, fera appel a Pexperience et k l’observation. L’instituteur doit suivre une progression fondće sur les sens de Pelćve aliant du connu k Pinconnu (p. 238). II s’efforcera d’ćveiller 1’attention et la curiositć des ćleves a Paide d’observations et d’expć-riences simples.
A płusieurs reprises, Mentelle propose k ses auditeurs des procć-des d’exposition et de dćmonstration qu’il varie selon qu’il se situe dans une ecole primaire de ville, dans une ćcole primaire de cam-pagne ou dans une ecole centrale. On lira par exemple avec beaucoup d’interet la deuxićme leęon, dans laquelle Mentelle expose comment Pinstituteur de campagne peut a Paide d’un matćriel simple, un melon voire une chandelle pour figurer le soleil, des pommes pour les planetes, expliquer d’abord les saisons et Pinćgalite des jours, puis la difference entre les hemispheres et les distances entre les planćtes et le soleil (ces procćdćs ćtaient encore en usage dans les annćes 1950). Comme le soulignent Franęois Labourie et Daniel Nordman, « dans cette pćdagogie plus ou moins teintće de rousseauisme, Penfant, docile, ignorant et ouvert, est instruit k travers une double confronta-tion, avec la naturę rćvćlće par des expćriences d’une part, avec le savoir populaire qui est une formę d’etat naturel de la science, de Pautre »(p. 148). Dans les ecoles centrales (pp. 238-239), Penseignement de la gćographie fera appel k la mćthode synthćtique, dans