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(10 avril 1672), de Viforita (16 avril 1672) et de Saint-Jean de Bucarest (25 juin 1672)«.
En synthśtisant les observations qui dścoulent de 1’śtude des textes sigillaires en langue tureo-ottomane et en considśrant les aspects spócifiques a ces sceaux nous constatons :
1° — Une diffćrence totale et fondamentale entre la teneur du texte en langue tureo-ottomane et le texte des autres seeaux ćmis par le menie prince, de meme qu’une diffórence de style. Le motif de cette dissemblance ne peut manquer d^tre intśressant: est-ce une obligation imposśe direc-tement ou indirectement par la Porte f Est-ce un acte de courtoisie, une formule protocolaire de politesse diplomatique, ou bien est-ce pour capter la bonne volontś turque ?
Si nous nous rapportons, par exemple, a Mihnea leTurcisś, dćtrónó et exilć, nous le yoyons, en 1584, envoyer des lettres accompagnćes de dons 2t tous les dignitaires turcs qu’il suppose & meme de 1’aider & reeon-qućrir le tróne. C’est ainsi que ses lettres ćerites en langue tureo-ottomane portent comme signature la formule : «1’bumble serf Mihnea, ci-devant gouverneur du sandjakde Valachie» ou «le serf Mibnea, ci-devant voivode-gouverneur de Yalacbie »1 2 3 4. Sans nul doute, ces formules n’ont qu’un seul but: regagner la bonne volontś turque, pour reconquśrir le tróne. Mais elles prouvent aussi que, jusqu’& cette datę, Mihnea n’avait pas fait faire de sceau adśquat, avee texte en langue tureo-ottomane, nścessaire dans ses rapports avec les Turcs. Probablement qu’on ne le lui avait pas encore demandś.
Pour revenir au texte des sceaux princiers en langue tureo-ottomane, il est óvident que sa prósence meme sur un sceau princier destinó aux affaires extśrieures implique, au fond, une dćrogation &la maniórespóci-fique de composer le contenu et la formę du texte sigillaire princier tra-ditionnel.
2° — Une dórogation & l’emploi de 1’encre de Chine rouge (chinovar) particuliere au sceau princier, dans la correspondance avec la Porte. Mais-cette dśrogation pourrait, tout aussi bien, etre interprśtóe comme ayant un caraetere personnel, car l’usage exclusif de la couleur rouge śtait con-sidórś, en premier lieu, comme un privilege personnel du prince (et de sa familie)5. De plus, la Moldavie et la Yalachie śtant considśrśes, par
• Ibidem, p. 36 — 37; Idem, « Sigilii rom^neęti cu legenda In limb5 turceasci, veacul
XVII —XIX (Sceaux roumains i lćgende en langue turąue, XVII® —XIX® siacie), Bucarest,.
1943, p 3-8.
Texte chez N. Binescu, « Opt scrison turceęti ale lui Mihnea Turcitul * (Huit lettres de Mihnea le Turcisć), Bucarest, 1926, p. 6 — 9.
ł Non seulement dans la sigillographie, mais aussi en diplomatiąue et pour le cćrćmonial. Pour ce dermer aspect, voir Emil Vlrtosu « Din sigilografia Moldovei $i a Jim Romślneęti * (La sigillographie de la Moldavie et de la Valachie), p. 44 et suiv.