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de reporter avisś !) les choses qu’il relate. « Je ne veux pas aller aussi loin que certaines personnes qui prćsagent de grands dśsordres comme consśquences de la familie relative qui menace la Eoumanie; — ócrit Baligot en eonclusion de sa lettre — mais il est certain que, si ces quinze derniers jours ne sont pas employśs au labourage et aux semailles du mais, c’est par dizaines de millions qu’il faudra compter les pertes du pays et cela dans une annće oii les innondations ont causś dśj£t tant de dśsas-tres et ou le dśplorable budget et la dśplorable rśorganisation financióre de Mr. Steege va nous amener, malgrś 1’emprunt, un dśficit ćnorme i>33.
Aprós 1’abdication, imposće k Cuza, Baligot, bien que librę, est •obligś de quitter le palais, son appartement ćtant scellć et 1’archiye prin--ciere confiśe, par le passś, aux soins du secrśtaire princier, ćtant sóques-trće. Baligot est restś k Bucarest plus d’un an apr^s l’śvćnement, temps -qu’il a employć — de son propre ayeu — k recueillir une documentation en vue de rśdiger « une histoire du rśgne passś »34.
Fixó, enfin, k Paris apres quelques voyages en Eoumanie et en Alle-magne, ou se trouvait Cuza, Baligot a maintenu des relations, au moins ćpistolaires, avec son ancien prince, ce qui tćmoigne d’« un caractere loyal et dśvouś 1 235. II a continuś & rćdiger, sur la base des indications qu’il rece-vait de Cuza, les brouillons d’une bonne partie de sa correspondance. Comme, la plupart du temps, durant les sept annśes ecoulóes entre 1’abdication -et la mort du Prince, Baligot a śtó loin de Cuza, habitant d’abord k Bucarest et ensuite, depuis 1867 & Paris, il a maintenu le contaet par correspondance, en numćrotant toutefois, & son habitude, tant ses lettres, en brouillon, que celles qu’il recevait de Cuza, correspondance qui, malheu-reusement, s’est conservśe dans une tres petite mesure.
Le 2/3 mai 1873, Cuza — qui n’avait cessć de manifester son affec-tion & son ancien secretaire (il lui envoyait des journaux et des tim-bres-poste d’Autriche et de Serbie 36, s’enquśrait de sa santś dans des lettres envoyćes k d’autres personnalites 37, ou faisait de lui un ćloge amical 88 — mourrait, comme on le sait, loin du pays, k Heidelberg, en Allemagne.
Baligot, qui se trouvait k Paris, apprit la terrible nouvelle par un tćlśgramme envoyś par la Princesse Elena Cuza. Dans la lettre qu’il allait adresser de Heidelberg — od il s’śtait rendu sur le champ — datće du 24 mai 1873, aux amis communs Yasile Alecsandri et Costache Nćgry se fait jour la grandę souffrance qu’a ćprouvś Baligot & la mort de Cuza, « notre grand et bien-aimó ami ».
MaJgró l’immense douleur qu’il śprouve devant le catafalque du grand prince et ami, Baligot retrouye finalement soncalme; toujours plus attcn-tif et plus grave, U est aux cótśs de la malheureuse Princesse; il rćdige, d’apr6s ses indications, 2 un programme des funćrailles » (V. Alecsandri et
** B.A.R. Arch. Cuza Vod5, XLIX, ff. 40-41.
84 B.A.R. Arch. Cuza VodS, LII, f. 313 35 cf. C. C. Giurescu, op. cit., p. 7.
35 Apud C. C. Giurescu, op. cit., p. 441.
u Voir la lettre de Baligot & Cuza, de Paris, datće du 29 janvier/9 fćvrier 1873 (B.A.R., Arch. Cuza Vodfi, I, ff. 360—361 v.).
7 Volr la lettre de Cuza & Vasile Alecsandri, Paris, du 16/28 mai 1866 (Marta Ani-neanu, op. cit., p. 163).
98 Guza & Alecsandri, lettre de Florence, datće du 7 fćvrier 1871 (voir Marta Anineanu, op, cit., p. 167).