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Le texte reproduit par nous ci-dessus atteste donc l’existence d’une version roumaine d’apres YApologie contrę Mahomet de Jean Cantacuzene, en reproduisant un fragment du chapitre III, 8 1. La rśfśrence n’indique pas s’il s’agit d’une traduction integrale de PApologie qui « s’appelle Mehmet» ou seulement de «la troisieme róponse faite a Samsatin le Per-san » (Mehmet ćtant l’abrćviation du titre de l’ceuvre intćgrale).
Quelle est la datę de cette traduction et qui en est 1’auteur? Lo simple fait que ce texte se trouve interpolć dans une traduction de Milescu ne saurait suffire a prouver la paternitć de l’humaniste moldave, car son interpolation n’est que 1’erreur du copiste. Du reste, les informations-interpolćes dans le ms. 494 n’ont aucun rapport avec la traduction de Pseudo-Athanase, ce qui ścarte la supposition qu’elles y auraient insćróes par Milescu lui-meme.
L’unique datę qui pourrait servir pour 1’instant comme un terminus-antę ąuem est celle indiquće par le manuscrit 494, c’est-a-dire 1699. La traduction de cet ouvrage de Cantacuzene semble donc avoir śtć faite durant la seconde moitiś du XVII* siścle — ce qui coinciderait avec l’ćpoque ou une version en grec vulgaire de l’ceuvre rśdigće par 1’empereur byzantin avait beaucoup eirculś dans les pays roumains ćgalement.
Les milieux cultivćs de ces pays ćtaient depuis longtemps familiarisśs. avec cet auteur, ce qui explique le dćsir d’avoir une traduction roumaine de l’oeuvre apologćtique rśdigee par Jean Cantacuzene. Une version slavonne de ses commentaires a 1 'Ethiąue d'Aristote circule en copie ma-nuscrite des le XVI* siecle en Transylvanie (v. le ms. conserve par 1’eglise Saint-Xicolas de Schei-Braęov)2. La prćface de la celebre Bibie de 1688 mentionne le nom de Jean Cantacuzene parmi les aieux de la familie rćgnant alors en Valachie — celle du prince §erban Cantacuzene. L’ćrudit medecin Jean Comnene, devenu depuis Ierothće de Dristra, dśdia une biographie de Jean Cantacuzene redigee en grec a Constantin Cantacuzene, grand humanistę roumain qui fut un animateur de la culture de son pays a la fin du XVII* siecle et au dćbut du siecle suivant3.
D’autre part, nous disposons de certaines informations tendant a prouver que YApologie contrę Mahomet a circulć dans les pays roumains des le premier moment de sa traduction. II est fort possible que 1’ćdition princeps de Tceuyre de Cantacuzene (1543) dans la traduction de Ro-dolphe Gaulthier4 ait figurć aux rayons des bibliotheques des śrudits roumains de ce temps, mais sa version en grec vulgaire donnśe par Mślćtios Syrigos (1586—1664) 5 ne pouvait pas y manquer, a coup sur.
Patrologiac cursus complctus. Patres gracci, t. CLIV, col 517 AB. Incipit: xarx try xatp^v iyaaTacrecoę ; dcsinit: xara xaipov (5ćpxov^°ę pŁOuaouX(iavaiv. Tl yodv aot 8oxet;
• P. P. Panaitescu, dans Istona litcraluni romdnc (Histoire de la litterature roumaine), I, Bucarest, 1964, p. 241.
• V. ed. Chrysanthus Loparev, Petropoh, 1888 et D Russo, Studu istoncc grcco-romdnc (Etudes lnstoiiques greco-roumaines), Bucarest, 1939, t. II, notę 2, p. 528.
Contra Mahomcticam fidcm Christiana ct ortliodoxa assertio .. Rodolpho Gualthero Tigurino interprete, Basileae, 1543 La descnption complete chez Carl Gollner, Turcica Dic curopaischcn Turkcndruckc des XVI. Jahrhundcrts, I. Bd., Bucarest-Berlm, 1961, n° 802. p. 377^
Pour la diffusion de cette traduction voir une copie de 1635 dans le cod. Paris 1243 A, signalee par A. Ehrhardt chez K Krunibacher, op. cit., notę 1, p. 106 ; la copie de 1644, conservee dans le ms. grec 562 de la Bibhotheąue de I\Acadćmie de Bucarest, p. 270 — 555, la descnption chez C. Litzica, Catatogul manuscriptclor grccc^ti [din) Bibliotcca Acadcmici Romanc (Le cata-logue des manusents grees de la Bibhotheąue de TAcadćmic Roumaine), t. I, Bucarest, 1909,.