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brosse un tableau assez favorable de 1’empereur, auąuel il reconnait une grandę capacitó pobtiąue et militaire. «Telle qu’une colonne ćlevće et mśbranlable qui s’ślevait dans le palais — dit Psellos dans un autre ouvrage il soutenait d’une maniere nouvelle au-dessus de sa tete tout le fardeau du pouvoir qu’il avait reęu »80. II en est de meme lorsque, dśerivant la situation grave qu’il a hćritóe, ii le compare a ses pródśces-seurs sur le tróne et insiste sur ses qualitós 81. Cela ne Pempeche d’ailleurs pas de critiquer avec les plus belles fleurs de la rhśtorique la manióre dont ii a mis les rśformes en application. Psellos se gardę bien de se dśclarer •contrę celles-ci, il laisse meme entendre qu’elles śtaient nścessaires, sauf qu’il y aurait eu besoin auparavant de ee qu’il nomme la connaissance plus approfondie de la maladie quant a ses causes, a ses formes de mani-festation et a la thśrapeutique indiquśe82. Psellos met presque les points sur les i lorsqu’il montre que la grandę erreur dTsaac Comnene fut de s’etre insuffisamment consultś avee ceux qui se considśraient comme experts dans les problemes juridiques et admmistratifs et qui, s’ils avaient śtś chargśs d’accomplir les reformes, auraient certainement fait en sorte de leur óter toute efficacitć pratique. Le soin que prend Psellos de ne pas paraitre hostile & Isaac Comnóne devient comprćhensible a la lumiere des eireonstances susmentionnśes : 1’opinion publique, son role personnel, etc. Etant donnś la place qu’occupait Psellos dans la vie poli-tique, sa position ne fait que reflśter celle du groupe socio-politique qu’il reprćsentait. Ce fait deviendra encore plus elair lorsque nous nous occu-perons du role de la bureaucratie imperiale dans 1’śchec des rćformes dTsaac Comnene.
Plus directe, plus claire, mais en meme temps plus difficile a expli-•quer est la version d’un autre contemporain, Attaleiates, au sujet de 1’śchec des rśformes dTsaac Comnene, version dans laquelle semble se concrś-tiser 1’opinion generale sur le regne de cet empereur. Attaleiates est net-tement bostile aux rćformes, auxquelles, lorsqu’il formule ses conclusions, ii ne reconnait ni necessitś, ni utilitś. Nous ne trouyons pas eliez cet auteur une descnption objective des rćformes; l’expose qu’il en fait est accom-pagnć de commentaires qui les flćtrissent ou qui, dans le meilleur des cas, les critiquent. Mieux encore : il reprśsente l’abdication et la mort dTsaac
10 Psellos, Oraison funłbrc de M Ccroullanos, Trąd L. Brćhier, op cit, p. 277.
11 Psellos, II, p 118 — 119
12 Psellos, II, p. 118 « 8£ov £xsLVG)ę p£v tÓv xaipov ava|i.eivai xal T7ję Top.7)ę xal r/ję
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P. Rhodius, Beitrdge zur Lebensgeschichle and za den Bnefen des Psellos, Plauen, 1892 p. 13, qui montre que les conseils de modćration concernant la pohtique extćricure que Michel Psellos donnę & Isaac Comnfcne en ses lettres ne sont pas denues d'intentions politiques, ct J. Hussey, qui dans Michel Psellos, the Byzantine Histonan in « Speculum t 10/1935, p. 88, estime que toutes les ldćes politiques de Michel Psellos tendaient & une hmitation de rabsolutisme monarchiquc.