2 SAINT CYPIUEN
de PAfrique, PEglisc vcnait de travcrser, depuis la morl dc Septime~Sóvbrc en Tan 211, nne longue periode de paix, im instant seulemcnt intcrrompue par les violences passa geres de Maximi». Mais cette paix louchait a son termo, et il etait expe-dient, a la vcil)e des epreuvcs qui sc faisaicnl pressentir, de resserrcr, dans les diflerenls ordres de la hierarchie, les liens de la discipline qu’un repos prolonge avait conlribue a relacher. Cc ful Pobjet des prcmiers lravaux du nouvel eveque, donl il nous rcste deux principaux monumenls : Pun dans la lettre au clergć de Furncs, ou nous le voyons appliquer avco une fermę energie les canons disciplinaires qui interdisaienl. au prclre Pimmixlion dans les alTaires du sićclc ; Pautre dans łe Irnite dc Habitu mrginum, destine a rappeler aux yierges consacrecs a Diou los sainles obligations de lour profession.
Mais la persecution de Dćce, qui eclata vers la fin de 249 ou au commencement de 250, venait d’ouvrir a Pactivite de Peveque un chnmp plus large et plus difficile. Cette persecution, Punc des plus violcntes que PEglise ait eu a subir, ful aussi Punc des plus courtes : elle ne dura guere plus d’un an, Pinvasion des Goths ayant, des le milicu de Pan 251, appele Pattention de Pempercur sur des ennemis plus redoutables que les chretiens, et coupe court a ses fureurs*. G^est. pendant cette periode terrible que nous allons suivre Peveque au milieu des mille diffi-cultćs que nous yerrons se dresser devant lui: la persecution et le schisme desolant a lą fois son Iroupeau ; les dechirements des envicux, les defaillances des laches, puis leurs orgueiiloux retours, Parrogance do leur penilcnce ąjoutont son scandnlc a celui de leur apostasie; au milieu de tout cela, la calomnie aliant. fjiisqu’a Romę denaturer les inlentions du pontife cl mettre en suspicion sa conduite, et les marlyrs eux-mfimes favorisant parfois par leur molle condesccndance les insolentes preten-tions des tombćs: lei est le cadre ou nous allons voir saint Cyprien deployer cet, admiroble ensemble de qualites, celte union si rare, a ce degre dn moins, dc la force pour maintenir les principes, el de la prudcnce pour en diriger Papplication, qui nous permettra d’admircr dans sa personne le vrni porlrnit de Pevcque dans les temps de crise, et dans ses ecrits, ajoute Ereppel, « le modele de Peloąuencc pastorale au mc siecle1 2
traitć dc Mortilms pcrsecutorum, le sujet <Vun court mais ćloqnent chnpitre, quc nons lirons plus lo1n.
2 Saint Cyprien et V figli ne d'A-frigue au ur sitclc, 10« leęon.
Et & sa vio, pouvons-nous iijou-ter; car, dćs la fin (lc 251, 1'cmpc-rcnr Dece succomba mlsćrablcmcnt
dans unc rencontrc avec les bar-bares, laissant & Lactaucc, pour sou