Royaume-Uni |
11,36 |
Irlande |
4,26 |
USA |
4,21 |
France |
1,98 |
(Source: UNESCO 1987.)
bib!iotheques (Tableau 8). Les chiffres ne montrent aucun effet negatif du prlx impose.
Tableau 8. — NOMBRE D’EMPRUNTS PAR HABITANT DANS LES BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES (1983).
Lobjectif de cette presentation factuelle etait
d etayer l’evaluation des arguments economiques
presentes en section 1.
II en ressort que :
a) Les rabais peuvent prendre des formes variees, mais, en labsence de prix impose, les phenome-nes de guerre des prix restent limites, dans le temps et dans lespace.
b) La sensibilite des acheteurs a la concurrence par les prix n’est notable que lorsque cette concurrence fait lobjet d’une large publicite. Seule une minorite dacheteurs fait exception.
c) Les clubs tendent a perdre des adherents lors des periodes actives de concurrence sur les prix. L’absence de prix impose en soi n’a qu’une influence secondaire.
d) Dans les pays ou il n’y a pas de prix impose, la concurrence sur les prix nest pas 1’element moteur de la concentration du marche de detail.
e) Les marges de detaillants sont sans doute plus elevees aux Etats-Unis qu’au Royaume-Uni; le niveau des retours Test en revanche de faęon incontestable.
f) Le prix impose encourage une production plus importante de nouveautes, comme le confirme lexperience franęaise.
g) Le prix des ouvrages achetes par les consomma-teurs est plus faible au Royaume-Uni quaux Etats-Unis.
h) L’utilisation dautres sources statistiques montre que la hausse du prix du livre au Royaume-Uni suit a peu pres 1’inflation: aux Etats-Unis, il y a hausse en termes reels.
i) L’experience franęaise montre que 1’introduction du prix unique a entraine une hausse des prix, mais que le regime precedent etait devenu insta-ble.
j) L’utilisation dmdices de prix revises permet d eta-blir une hausse des ventes sur le marche interieur qui s^ppose a la diminution suggeree par les donnees de la Consumers’ Expenditure.
k) La comparaison des niveaux de lecture avec dautres pays pour lesque!s on dispose de donnees recentes est favorable au Royaume-Uni : si cela ne constitue pas a proprement parler un argument en faveur du prix impose, cela refute 1’argument selon lequel le systeme aurait des effets nefastes notables.
Ces donnees factuelles amenent a la conclusion que 1’influence du prix impose sur le marche du livre est sans doute exageree. D?autre part, les mauvaises performances supposees du commerce du livre au Royaume-Uni, attribuees par certains au prix impose, restent a prouver.
Ces dernieres annees, les po!itiques de concurrence ont evolue dans un sens plus favorable au prix impose. Aux Etats-Unis, on observe aujourd’hui une plus grandę tolerance envers les restrictions vertica-les: accords entre les entreprises d’une filiere, conditions types de vente, etc. Le ministere de la Justice a ainsi emis de nouvelles directives sur les restrictions verticales qui font appel aux « lois de la raison » en ce qui concerne les restrictions autres que sur les prix. Selon Comanor et Kirkwood 1, on a meme entendu d’eminents juges americains specialises dans la lutte antitrust reconnaTtre hors des enceintes des tribunaux que, dans certaines conditions, le prix impose pouvait etre benefique aux consommateurs, ebauchant ainsi Tidee que les «lois de la raison » devraient s etendre au prix impose.
1. W. S. Comanor & J. B. Kirkwood, «Rpm and anti trust policies », Contemporary Policy Issues. VoI. VIII, printemps 1985.
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