3240963603

- 98 -

Archives diocćsa W- -t

\

la prestation du serment, en Janvier 1791, et fut succes-sivement dćtenu b Audierne, b Kerlot et aux Capucins de Landerneau, d'ou il fut reldchć, ćtaut infirme et Agć de 66 ans. 11 mourut avant le Concordat.

II avait pour vicaire Alexandre-.\Jarie Joguet, nć b Saint-Paul, le 8 Juin 1761, a Saint-Houardon dfcs 1790; il refusa egalement le serment. Au Concordat, nous le retrouvons curć de Daoulas, puis de Ploudiry, oii il mourut le 16 Novembre 1812.

A Saint-Thomas, Pierre-iMarie Bodśnes, chanoine de Daoulas, prieur recteur, refusa le serment, fut inlernś au chAteau de Brest, puis A Audierne et aux Capucins de Landerneau, d'ou il fut relAchć en Juillet 1794 ; il ótait Agć. de 71 ans. II demeura b Landerneau, ou il mourut A l*ćpoque du Concordat.

Son vicairc, Germain-Charles-Marie Marc, nć A i*an-derneau en 1753, imita son Recteur en refusant le serment. Volci ce qu’en dit M. de Trofirin, dans sa corres-pondance avec l'Evóchć :

« M. Marc, vicaire A Saint-Tliomas, logeait cbez M^m* Kerleno. II ćmigra en Anglelcrre, oii il apprit l anglais et gagna un peu dargcnt en donnant des leęons de franęais. 11 revint en France et passa 18 mois b Saint-Thomas, jus-qu'A la cldture de cette eglise, prise pour raagasin A four-rage- il y Atait desservaol provisoire, respectć et cberi du peuple, n ayant jamais un sol, tout cetju’il avait śtait . pour les pauvres. Prćtre de grand excmplc, trfcs instruit, un peu vif dans son zfele, cependant jamais indiscret ; bon prćdicateur breton et franęais, il expose les princi-pes avec une nettetć et exactitude tres grandę ; cćtait un des excellents sujets du diocóse de Quimper. »

Nommć recteur de Plouvien en 1804, puis de Gouesnou en 1806, il mourut le 14 Aotit 1809.

Comme on le voit, les prćtres des paroisscs de la ville

de Ouimper et Lśon

donnćrent le bon exemple de la fermetć. Malheureuse-ment, il ne fut pas imitć par le vicaire de Saint-Julien, trćve de Ploudiry, raąis faisant partie de la ville. Le prć-tre qui en avait la charge ćtait Kmmanuel-Claude-Kranęois Pillet, nć a Saint-Julien-mćme, le 17 Octobre 1758. Cesi le type des prćtres constitulionnels corrects et intelligents — ils n’ćtaient pas tres nombreux —, mais les surpassant par cette caractćristique commuue a tous, un entćternent iovćtere. II se peiut lui-móme, dans une sorle dautobio-graphie qu il adressa k M^r Dorr.bideau, le 7 Aoót 1806, et dans iaquelle il fail sou apulogie, sans fausse modestie.

m A l Age de 23 ans et demi, je fus nomme & la succur-salc de Saint-Julien. dćpendanle alors de la paroisse de Ploudiry ; j y ai exerce le ministere pendant neuf ans, et tout le monde sait, quelque jeune que je fusse, la consi-dćration dont je jouissais. Je fus ślu & la cure de Landerneau, sans aucune participation de ma part, et bien & mon iusu ; les larines, les pri6res des liabitants, ne me laisserent pas la liberlć de refuser, et malgre le dcssein que j'avais formć, a la vue des troubles naissants, de me retirer du rainistćre, jc me vis forcć d accepter. Aussitót, se manifesta une allśgresse gćnćrale.

« J'ai exercd, jusqua mon remplacement, mon minis-lóre avec toute la dignild qu'il comportait: mes adversai-res ne sauraicnt me faire des reproches sur cet article. Les ćglises quc je servais śtaient, malgre les criailleries, trós frćquentćes, et la pratique des sacrements óprouva peu de diminution. Aidć d un clergć assez nombreui, nous pouvions faire face & tout. Je me suis oppose avcc fermetć a lavilisscment des ministres sacrćs, et voilś le crime qui rn'a atlirć la haine de certaius personnages en place, qui, profitant des malbeureuses circonstauces de ces temps dćsastreux, ont lravaille avec fureur et sans dćguiscment au depouillemeut tolal des ćglises.a la ruinę