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intemational et de la totalitć des membres dont il se compose, et qu’il est sagę peut-ćtre dc $’en tenir a l’avis des membres qui ont pris part aux deliberatious.

• Dirai-je a M. Bluntschli qu’il me semble quc de nombreu* pre-cedents commandent de reconnaitre, meme dans le prśsent, uno plus grandę valeur historiquc et pratique a I arbitrage inlcrna-tional?

Je ne rappellerai pas ici lesvingt-deux cas d arbitrage heureux de 1783 h 1872, que j’ai citćs dans mes memoires a 1’Instilat de France sur Farbitrage International, et dont plusieursont próvenu une guerre imminente, notamment celuide 1857,ou la mediation de la France, dans la brillante affaire dc Neuchatel entre la Prusse ct la Suisse, empćcha les hostilites au moment oii elles allaient eclater.

Le grand retentissement des deux cótes de FAtlantique de la sentence de Gen£ve, dans Faflaire de 1 Alabama, n est pas dc naturę a justifier Fopinion que 1’arbitrage intemational ne peut s’appliquer qu’a des condits de peu d’iinportance. Mais ce qui le demontre mieux encore, c’est le fait inómorable qui vient de se passer sous nos veux : c’est l’initiative prise au nom de la Franco par le ministre des aflfaircs etrangi-res, M. Barlhelemy Saint-lli-laire, de demonder a 1'arbitrage le rtglement du dangereux con-llit entre la Grece ct la Porte, qui menace de compromełtre la paix, non-seulement en Orient, mais dans 1’Europc entiere. Si cette proposition d’arbitrage, qui bonore la France et le ministre qui la faite en son nom, n’a pas malheureusement etó acceptee par la Turquie ct la Grece, elle a du moins obtenu Fadhesion una-nime des puissances signataires du traite dc Berlin, et c’est un progres considśrablc pour la caase dc 1‘arbitrage, auquel 1'lnstitut de droit intemational doit regrelter de s’etrc interdit, par Fetroitc limite iniposee i son activitó, le mórite d’avoir concouru.

Jc iFcnlrerai pas ici assurement dans l’explication des compli-cations qui ont empćchć la Grdcc et la Tunjuie de donner a la proposition d’arbitrage Fadhesion que devait respectivcment leur consciller Fintórćt bien entendu de leur situation et dc leur secu-ritó. Jc dirai seulement qu’il est bien regrettable que cette proposition d’arbitrage sc soit produite a un moment oń Fopinion pu-

blique n'y etnit pas suflisamment prćparee pour exercer sa puissanie intenention. On n’etait plus aa lendemain de cette vivc et profonde impression que produisit la scntence arbitrale de Ge-n6ve dans Paffaire de {'Alabama, et qui determina un si grand mouvement d’opinion publique dont l*initiative parlementaire de-vint l’eloquent echo par les motions successivement votees dans les royaumes d’Angleterre, d*ltalie, de Sui*dc, des Pays-Bas, de Belgique et dans le Congr&s de la rćpublique des Elats-Unis, en faveur du developpemenl graduel de la substitution de 1’arbitrage h la voie des armes pour le r&głement des conflits internationaux.

Mais je dois avoir la franchise de dćclarer que la science, la diplomatie et la presse, dont j’avais, dans plusieurs memoires a 1'Institut, signale 1’action collective comme la condition essentielle d’une feconde impulsion au dereloppement graduel de 1’arbitrage International, ne seconderent pas ce beau mouvemenl d’opinion publique et d’initiative parlementaire avec assez de persć\erancc, et on le vit bientót sc refroidir et s eteindre, commo un brillant mćteore qui n’avait que trop peu de temps illuminć le monde ci-vilisó.

Toutefois, 1'idće de larbitrage intemational, qui avait dśja poussd de profondes racincs, ne pouvait manqucr de se produire toutes les fois que les circonstanccs en rćclaineraient et favori$e-raient le dóreloppement, et c’est 1'honneur de la diplomatie d’avoir songć a y rccourir au milieu des graves diflicultós que souleve la queslion d’Orient.

IV.

Mais on ne doit pas se le dissimuler, ce recours a 1’arbitrage n’a pas eu lieu dans les conditions de son efficacite.

II ne faul pas considćrer 1’arbitrage intemational comme un espedient en reserre pour en user accidentcllement au moment oń on le juge convenable. L’arbitrage intemational est une grandę reforme cirilisatricc qui cxige 1‘esprit de suitę et de perseverance pour faciliter et seconder son devcloppement progressif saus im-patience ct sans temerite.

II faul de plus preparer ot initier de Jongue main 1’opinion pu-