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d’Auray sous 1'influence du Petit Sćminaire, et cest aussi dans une lande sterile que son ceuvre a fleuri.
Ces religieuses occupaient k Vannes 1’ancienne mai-son Daude ; et elles y eurent 1’abbć Kerdaffrec comme aumónier. A la suitę d'un proces que souleva la pro-prietedecette maison, elles nepurent saccommoder des nouvelles conditions qu’on leur fit; et c’est alors que leur ancien aumónier, devenu supćrieur du Petit Sćmi-naire, leur inspira la pensie de venir se fixer a Sainle-Anne. Un dćcret du 15 janvier 1868 autorisa la trans-lation de leur ćtablissement, qui comprenait un quar-tier correctionnel et un refuge (1).
Le plan de la maison et de la chapeile, dessinć par M. Kerdaffrec, donnę ó rensembledesćdifices unaspect imposant, trós rćgulier; et, par le travail assidu du personnel de la communautó, cette lande aride et ce sol inćgal se transformórent peu k peu en jardin, en prairie, en plantation darbres de luxe et d’arbres frui-tiers (2).
. Ce qui donnę une idće de 1’importance de l'ćtablisse-ment, ce fut le litige qui s’óleva k son sujet entre les deux communes limitrophes: la voie romaine, qui fait la sćparation sćculaire entre Pluncret et Plumergat, laissait d'un cótć la maison de 1'aumónier et de 1'autre tout le reste des constructions. Topographiquement le Refuge fait partie du village et de Pluneret. admi-nistrativement la voie romaine le met dans Plumergat.
En 1877, la municipalitć de Pluneret demanda qu’on . la flt bćnćficier des contributions qui rcposaient sur la maison correctionnelle. Le prćfet rśpondit que la
(1) Le tćrrain, compość dc irois parcelles d'inćgale ćtendue, leur fut vendu au prix global de 36.000 fr.
II y avaii, au moment de la transaction, tOO jeunes filles en ćducation correctionnelle. et 80 libćrćes auxquelles ćtait donnć asile gratuitement (Archioes de U Congrtyation).
(2) Le Hefuge de Sainte>Anne a eu pour vćrilab!e fondatrice et organisatrice la raćre Angćle, dont le nom estdemcurć longtemps populaire dans le vil!age.
communautć, ćtant sur le territoire de Plumergat, devait appartenir a cette commune avec ses avantages et ses charges. — En 1886, nouvelle tentative. L.a commune de Pluneret voulut s’annexer le territoire sur lequel ćtait construite la communautć,- sous prćtexte qu’elle faisait en rćalite partie du village. Cette dćmarche ćchoua comme la premierę (1).
A la suitę d’une dćnonciation mensongfcre faite par une-personne qui ćtait alors au service du prćfet, aprfcs avoir ćte pensionnaire du Refuge dans la section des Repenties, les Religieuses furent obligćes de fermer leur maison ; elles quittórent Sainte Annę le 11 octobre 1907.
Ces trois communautćs (2), dont le moindre avantage ćtait de contribuer pour une grandę part k la prosperita matćriellc du yillage, ont cessć presąue en móme temps d’exister.
Le prćfet n’avait-il pas dćclarć ouvertement k cette . ćpoque : « Je ferai de Sainte-Anne un dćsert. »
Le Refuge devint un hópital de tuberculeux, le cou-vent des Fidólcs Compagnes une formation snnitaire, le Petit Sdminaire une caserne de 12 k 1.500 soldats.
Loccupation militaire a durć plusieurs annecs.
Quellcs ont ćtś pour le village les consćquences de ce long sójour ?
II est certain que le chiffre des afTaires a dii considć-rablement augmenter.
Quant au*point de vue morał, il semble que le village n’ait pas eu particuliferement k souffrir. Cette parole gouailleuse de soldats, quittant d'une manierę dófini-tive ce cantonnement, k 1’adresse d'un groupe de jeunes filles qui les regarnaient partir, est assez caractćris-tique : Adieu, les bonnes sceurs!... »»
(t) Archictt dtpartementalei: Commune de Pluneret.
(2) En 19t4, d*s le dćbut de la guerre, ces trois ćtablissemeuts furent afTectćs A des scrrices publics,
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