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a un tiers. Le scieur qui gardait la troisieme planche pour avoir scie le bois en grume du seigneur, devait probablement entrete-nir a ses frais la scierie en bon etat. Les frais du charriage du boi9 de la foret a la scierie etaient couverts par le seigneur et le scieur retenait la moitie des planches lorsqu’il entretenait la scierie. II ne gardait parfois que la dixieme partie des planches, mais il est plus que probable que le seigneur dśfrayait alors toute les depenses lińes a l’exploitation.
En dehors des produits que fournissaient les scieries, il y avait encore differents produits de Findustrie du bois, comme la cendre, la potasse, la poix, le goudron, le charbon de bois, les bardeaux, les douves, les jantes, les moyeux etc. Lorsque ces differents objets ou substances etaient fabriques par Findustrie de la grandę propriete, ils etaient confectionnes a la foret dans des huttes ser-vant aussi bien a loger les ouvriers, que de depóts et de maga-sins. Des ouvriers salaries et des travailleurs astreints a la corvee etaient occupes dans les huttes ou ils travaillaient sous le contróle d’un surveillant. Le grand proprietaire envoyait ces produits par eau a Gdańsk, respectivement il les yendait ailleurs.
La petite industrie villageoise, grevee de diffńrentes charges par le seigneur, fabriquait a peu pres les memes produits. La fa-brication de bardeaux, le charronnage et la tonnellerie sont parti-culierement frequents dans ce genre d’organisation du travail. Nous ne connaissons pas les formes intermediaires qui reliaient ces deux types fondamentaux de 1’organisation, cependant la clas-sification de certains gains que le seigneur tirait du travail de la population se livrant a Findustrie du bois, peut parfois paraitre douteuse; en effet, nous sommes ici en presence d’une transfor-mation progressive des redeyances payees en echange du droit de tirer profit de la foret, en droit de vendre les matieres pre-mieres, soit les produits de l’exploitation forestiere du .seigneur. Or, les premieres redeyances font partie des revenus que rappor-taient les prestations et le cens, tan dis que les revenus tires de la vente des matieres premieres rentrent evidemment dans la ca-tegorie des benefices que donnait Fexploitation meme de la grandę propriete. Les livres de comptes de la grandę propriete fonciere ne nous renseignent pas toujours exactement sur la conyention en vertu de laquelle le grand proprietaire touchait des revenus dans ces cas-la.