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Adeline RUCQUOI

d’Avignon. L’annće meme de son retour k Lisbonne, l’universitć reęut le privilćge de la licentia ubiąue docendi et, en 1400, elle dispo-sait d’une chaire de theologie. En 1392, le roi Jean I^er etablit un barćme des salaires que les ćtudiants, en fonction de leurs revenus, c’est-a-dire de leur origine sociale, devraient payer aux professeurs de droit civil et canoniąue, tandis qu’ćtait creće la fonction de « pro-tecteur des studia du Portugal », qu’exeręa en particulier 1’infant don Henriąue en 1431-1436. En 1443, un studium generale fut crćć a Coimbre par le rćgent du royaume, 1’infant Pierre. Au cours des XIV^e et XV^e siecles, de nombreux ćtudiants portugais prćfćrćrent cepen-dant poursuivre leurs etudes k Salamanque, Bologne, Montpellier, Toulouse ou Paris, tandis qu’en 1495 le roi Jean II rćcusa les candi-dats aux chaires de droit civil de Lisbonne et ordonna qu’elles fussent confiees a des professeurs formćs a Salamanque.

Le droit resta, a Salamanque comme dans 1’ensemble des univer-sites du monde mćditerranćen, la matiere la plus enseignee, qu’il s’agit du droit canonique - avec six chaires - ou du droit civil - qui disposait de deux chaires Les canonistes ćtudiaient en six ans le Corpus iuris canonici - Dćcret, Dćcrćtales, Liber Sextus de Boniface VIII, Clćmentines, Extravagantes - tandis que, pendant six ans egale-ment, les ćtudiants en «lois » se formaient grace au Corpus iuris civi-lis, c’est-a-dire le Codę de Justinien et les Consuetudines feudorum ou constitutions des empereurs allemands, et aux textes juridiąues de la Peninsule - Liber ludicum wisigothique, Fuero Real et Partidas d’Alphonse X, Ordonnances d’Alcala de 1348 et Ordonnances royales de Castille Chanoines et prćbendiers des chapitres cathe-draux de la Peninsule recevaient pour ćtudier le droit de vćritables « bourses » d’ćtudes, c’est-&-dire 1’autorisation de percevoir leurs bćnefices sans obligation de rćsidence, car, comme l’expliquait le chapitre de Sćville en 1431, les juristes ćtaient utiles « au gouveme-ment et a la defense » de ses intćrets. La connaissance du droit ouvrait par ailleurs aux ćtudiants, independamment de leur milieu d’origine, les portes de brillantes carrieres, comme en tćmoigne le cas de Rodrigo Sanchez de Arevalo (1404-1470). Appartenant aux elites urbaines, devenu tot orphelin de pćre, celui-ci apprit k lirę, k ćcrire et un peu de logique et de philosophie chez les dominicains de Santa Maria La Real de Nieva, prćs de Sćgovie ; alors que ses parents lui recommandaient ensuite, pour maintenir son nom et son lignage car il etait 1’ainć, de choisir «les Sciences seculićres et du monde », sa mćre 1’encourageait a acqućrir les Sciences divines. Rodrigo finira par « suivre la science canonique et civile » qu’il ćtudia dix ans k Sala-manque tout en suivant les cours de Bibie et de philosophie morale, ćtudes qui 1’amenerent k etre ambassadeur du roi de Castille, rćfćren-daire du papę, ćveque de divers sićges, chatelain de la forteresse Saint-Ange de Romę et l’un des auteurs les plus prolifiąues du sićcle.