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le dernier an (1818) s’est avśrś lourd de consśąuences «II a marchandś avec les garde-frontióres des montagnes qui ont laissś pśnetrer sur la terre autrichienne une multitude de produits et du betail, en receyant en śchange beaucoup d’argent pour la permission qu’ils donnaient aux gens de passer, gain duquel ses grecs ont largement profitś, eux aussi », nous infonne Naum Rimniceanu ⁸⁰. En confirmant ces faits dans son «memoire *, Iordache Otetelięeanu raconte conunent Tudor a dejouś les machinations du prince et parle des sentiments qui animaient Ic futur cbef de la rdvolution toujom’3 pręt & soutenir les dolśances des paysans contrę les abus de 1’administration phanariote. A cette ćpoque — ćcrit le mćmorialiste — «j’ai eu Voccasion de faire sa cormaissance et nous nous confiames nos sentiments patriotigues qui nous avaient lies meme avant de nous connaitre — occasion qui se prósenta en 1819 ąuand Tudor etait intcn-dant de la contróe de Cloęani \ il avait persuadó alors les paysans libres de porter plainte au prince Su}u du fait que leurs terres avaient Stó enrahies par des Allemands; et le prince a ordonnó au caimacam de Craiova de trouver un boyard ingónieur arpenteur pour se renseigner, mais en grand secret, pour que les Allemands n'apprennent rien; et le caimacam m'avait choisi d cette fin et c'est ainsi que j'ai passó quelques jours dans les montagnes avec Tudor »⁶¹.

Donc, ce boyard tenait & reniarquer que les sentiments patriotiques qu’il avait confiś alors & Tudor, dans les montagnes, dominaient 1’e.sprit du chef de la rĆYolution bien avant « de nous rencontrer ».

Yiyant en pleine ćpoque de la « renaissance » nationale roumaine du XIX® siecle, Tudor Yladimirescu a ćtś un reprćsentant typique de cette « renaissance ». Xous nous appuyons aussi, parmi d’autres facteius, sur ses propres paroles, sur lesquelles nous avons fait plus haut une telle observation⁶².

Ainsi, dans la troisieme proclamation adressee aux habitants de la ville de Bucaiest et « au peuple tout entier », Tudor ścrit: «Unissons-nous, petits et grands, comme des freres, fils d’une seule mere, ceuvrons ensemble, chacun selon sa capacitć, pour la conquete et le renouvellement de nos droits. Quiconque osera manifester la moindre opposition ^ la misę en ceuvre de cette nouvelle naissance, qu’il soit, mes fi‘eres, terri-blement puni⁶³.

Avant de conclure cette ótude dans laquelle nous avons inclu seule-ment quelques brefs tćmoignages du patriotisme du chef de la rćvolution roumaine de 1821, corrigeons une oppinions devenue trop facilement certi-tude chez certains historiens śtrangers et roumains. On a soutenu 1’idóe — quelques-uns avec piudence, d’autres d’une maniere plus insistante — que l’action dirrigće par Tudor en 1821 aurait ćtć « misę en scóne » par Al. Pini, consul genóral tzariste & Bucarest, Grec et hótairiste de repu-tation. Xous disposons aujourd’hui d’un document śloquant — tr&s peu

⁶⁰    IzDoare naratioe priuind reuolufia din 1821, ms.₍ p. 40.

⁶¹    Documente ... 1821, V, p. 585, soulignć par nous, G.D.I.

⁵² G. D. Iscru, Prelegeri de istorie modernd a JRomóniei. Rei'olutla din 1821 condusd de Tudor Yladimirescu (Cours (Thistoire modeme de la Roumanie. La rćvolution de Tudor Vla-dimirescu de 1821), Bucarest, 1975, p. 14, notę 15.

⁶³ Archives de TEtat, fonds Saint-Georg es, inV. 1126, III, doc. 10; Documente ... 1821, I, p. 385, soulignć par nous, G.D.I.