— Bień sur.
— II serait si content s’il vous entendait, a-t-elle dit.
Ce soir-la, je l’ai raccompagnee chez elle. Nous avons fait le chemin a pied. Elle voulait me montrer une photo de son pere, Tuniąue photo qu’elle possedait. Tandis que nous marchions, je robservais. Quel age avait-elle? Vingt-trois ans. Et moi, a peine dix-sept. Elle etait de taille moyenne, blonde, les yeux clairs et brides, le nez petit, et les levres couleur carmin. Ses pommettes, sa frange et son manteau de renard blanc lui donnaient un air mongol.
Elle habitait dans un groupe d’immeubles, avenue Malakoff. Nous avons traverse un vesti-bule et nous sommes entres dans sa chambre. Celle-ci etait tres spacieuse. Deux portes-fenetres, un lustre. Le lit, d’une largeur que je n’avais jamais vue auparavant, etait recouvert d’une peau de leopard. A 1’autre bout de la piece, pres d’une des fenetres, une coiffeuse au tissu de satin bleu ciel. Et, cóte a cóte, au mur du fond, deux grandes photos que rehaussait le meme cadre dore. Elle alla aussitot les decrocher et les posa sur le lit.
Les deux visages avaient ete photographies de trois quarts et legerement penches. Au bas de la photo de rhomme, son nom inscrit en lettres blanches : harry dressel.
II paraissait trente ans a peine, avec ses che-veux blonds ondules, son regard vif et son sourire.
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