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Emariuęla. Popeąęu-Mibu^
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La Morale, V Economięue. et la Politique mćritent d’ćtre commentćes. k fonds car, par leur intermćdiaire, La Mothele Vayer esąuisse l'image d’un roi parfait.
Dans la Morale, aprćs un exposć sur les passions et les viceś, łauteur passe.aux vertus qu'il partage en trois categories: vertus morales, vertu$ qui dependent de 1’mtelligen.ce et vertus recommandees par les dogmes chretiensj C'est .seulement la premiere catćgorie — comprenant la prudence, la justice, le courage et la modćration — qu'il discute en dćtail.
La prudence est une vertu qu’on peut acquerir avec le temps par l'e-tude et par l'experience de la vie. Elle dćpend de notre volontć et dćtermine nos actions a aboutir a des resultats honnćtes.
La prudence a ses regles a elle dont 1'auteur mentionne: garder toujours un juste rapport entre le but de nos actions et nos dons naturels, ne prendre jamais des decisions avant une profonde rćflexion, prefćrer le silence k la parole quand la necessitć Timpose, ćtre aimable avec tout le monde mais avoir peu d'amis, utiliser avec modćration tant l'ćloge que 1'esprit critique etc.
La seconde vertu morale est la justice. Elle se rapporte au bien commun qui doit toujours 1'importer sur 1'interet personnel. La justice demande a don-ner a chacun ce que lui est dii et elle doit etre gardee dans nos rapports avec la.Divinite (par la foi), dans nos rapports avec nos prochains (en evitant le mai intentionnel) et dans nos rapports avec nous-memes (par le soin aecorde a 1'ime et au corps).
i Quelques remarques sur le droit naturel, le droit des gens et le droit dvil closent ce chapitre.
Le courage dont on parle a la suitć, est la vertu qui incite 1'homme.a s'exposer au danger si le devoir lui le demande. II doit avoir un but honnćte, car celui qui a comme point de depart 1'ambition ou la vengence, n'est qu'une fausse vertu. Sans cette vertu quilui donnę du prestige face aux sujets aucun prince ne peut gouvemer son Etat.
La modćration est la demiere des vertus morales dont parle La M.othe le Vayen Elle suppose de la sobrićtć dans le comportement, et non pas-l'ab-sence de tout plaisir de vivre. La modćration est recommandee meme k celui qui desire se couvrir de gloire.
Passons maintenant a VEconomięue qui est dćfini comme 1'arfc de bien conduire sa maison et sa familie. Un tel manuel est d'une utilitć incontestable, parce que celui qui est incapable d'administrer sa maison, ne merite pas d’etre chargć des affaires publiques. D'ailleurs conduire sa familie est une sorte d';ap-prentissage dans l’art de gouvemer, car les rapports entre les epoux peuvent ćtre compares avec le regime aristocratique, ceux entre le pere et ses fils avec le rćgime monarchique, en temps que les relations entre les maitres et leurs serviteurs presentent une analogie frappante avec le rćgime despotique.
La leęon que La Mothe le Vayer donnę k son disciple ne regarde pour-tant la familie royale, mais la cour du souverain. Partant de l'idće que dans une maison bien administree tout ce qui est inutile est ćliminć, il conseille le souverain de limiter le nombre de ses officiers et les dćpenses somptuaires. La vraie richesse ne reside pas dans les biens accumulćs; elle est plutót le re-sultat des dćpenses parcimonieuses.
De tous les manuels commentćs dans ces pages, la Politiąue s’avere de loin la plus intćressante. Elle s'occupe de la science de bien gouvemer. Des trois formes de gouvemements — democratique, aristocratique et monar-