38 EUGEN STANESCU 4
qui est a la base de toute la politiąue byzantine du quart de siacie compris entre les annóes 1056 et 1081. De fait, Psellos est le seul a parler des militaires en tant que constituant un groupement proprement dit — la Taison pour laquelle aucune autre source ne le fait aussi clairement reste ■encore a ślueider — mais ii faut remarquer que c’est justement a partir de ces śvśnements qu’il eommence a employer cette formule 9. L’appa-Tition des deux partis ne serait-elle qu’une de ces images littóraires dont use souyent Psellos1? II est plus vraisemblable de considórer que e’est dans les circonstances de cet affrontement que la composition et le pro-gramme du groupement militaire se sont cristallisśs completement. Toujours chez Psellos on rencontre l’expression dśsignant le groupement civil, de fait bureaucratique et sśnatorial10. II est cependant permis de supposer que sa composition et son programme se sont cristallisśs antć-rieurement, a la suitę d’un processus qui a commencó a se dćvelopper aprós la mort de Basile II.
Un moment important de ce processus aura ótó la róorganisation de l’Umversitó de Constantinople, dont les facultós et surtout la facultó de Droit ont fourni au groupement cml les cadres dirigeants 2. Les deux groupements ont connu, jusqu’au r&gne de Michel 1’Ancien, des rythmes et des moments diffórents dans leurs processus de enstallisation respectifs, lequel a ótć plus lent et plus tardif pour le groupement militaire, mais e’est sous le regne de cet empereur que leur antagomsme se dessine net-tement1Z. Les conseils de Psellos, empreints d’un opportunisme inhś-rent a 1’application des principes fondamentaux de gouvernement qu’il prśconisait, ne pouvaient mener a aucun rśsultat. Ces conseils rśvelent, de la part du groupement dont Psellos eommence a etre le porte-parole, moins le dśsir de sauver le rśgime de Michel 1’Ancien que eelui d’ślargir sa base politique et de consohder ainsi ses positions. D’ou les propositions en vue d’une entente, meme au nsque de eoncessions importantes envers le patriarchę 13. C’est toujours dans cet espnt que fut faite la proposition
Psellos, Chronographie, II, pp 83, 86, Un discours inedit XVII, p 36; Zonaras, III, p 659, v. Gelzer, p 1006, Bury, p 199, Speros Vryoms Jr , Byzantine A7](j.oxpaT£a and Łhe Guitds m th» eleuenlh Cenlunj, dans «Dumbarton Oaks Papers », XVII (1963), pp 302 — 303, qui, dans cette ćtude, met en lumifcre les relations de chacun de ces deux groupements politi-qucs, avec Tćlćment populaire de Constantinople
10 Psellos, II, pp 86, 111, Zonaras, III, p 659
L Bróhier, Uenseignement superieur Łl Constantinople dans ta deuxiłme moitie du XI* siicte, dans « Revue Internationale de Tenseignement», XXXVII (1899), pp 104, 110—111. Voir pour le m£me problfcme, A Andreades, Le recrutemmnt des fonctionnaires et les Umuersites dans 1’Empire Bijzantin, dans (Euures, Athfcnes, 1938, pp 553 — 555.
12 G. Bratianu, Etudes byzanhnes d’histoire iconomiąue et sociale, Paris, 1938, pp. 152 — 153 , sur la diffćrence de psychologie des deux groupements, voir J. B Bury, op cit, pp 207 — 208, qui parle de 1'arme importante qui etait entre les mains de ces deux groupements, les clubs politiques, Sp Vryoms Jr, op cit.f p. 302, souligne le caractfcre h^t6rog6ne des deux groupements
13 L. Br^hier, Le schisme onental du XI* siicle, Paris, 1899, p 252.