94 LA YERTU ET LE PRĆCEPTE
meme vertu, qui est la misericorde 1. Ceci se trouve au livre III, ou, apres avoir traite de rincamation et de la Redemption, il expose Ies moyens que possede 1’homme pour s’appliquer les fruits de cette Redemption et se Iiberer lui-meme, c’est-a-dire les vertus, qu’il distingue en theologiques et politiques. Or, au sujet de ces vertus theologiques, pas un mot sur 1’aumóne quand il parle de la charite; il rangę celle-la, au contraire, parmi les vertus cardinales comme une espece particuliere de la justice et la premiere; vien-dront ensuite 1’obeissance, la religion, I oraison. Et c’est juste: elle est un du, debitum: Dieto de illa specie iusticie per quam homo facit quod debet inferioribus, scilicet de elemosina, sequitur de specie iusticie per quam facit homo quod debet superioribus: scilicet de obe-dientia2. Mais quel est le sens de ce du ou de cette justice? II s’est reserve de l’expliquer au traite suivant, ou il enseigne que la justice a deux sens, un sens large et un sens strict: large dicitur iusticia cińus qua redditur unicuique quod suum est simpliciter et sine reduplicatione... si stricte dicitur iusticia virtus qua redditur unicuique quod suum est: et quia suum est3. Dans ce cas, dit la 6e objection, si laumone est ceuvre de justice, la justice et la misericorde sont la meme chose, puisque l aumone est une oeuvre de misericorde? La reponse apporte une position franche et la premiere, a notre connaissance, qui mette de la darte et de 1’ordre dans le role de ces deux vertus par rapport a 1’aumóne; dle est d’une importance primordiale dans 1’histoire de cette doctrine:
Ad sextum dicunt quod dare elemosinam est opus iusticie: et similiter misericordie, nec tamen sequitur quod misericordia sit iusticia: quia aliter est misericordie, aliter iusticie. Misericordie
Summa aurea in ąuattuor lihros sententiarum a subiilissimo doclorc Magisłro Guiłlermo Altissiodorensi edila Parisiis, 1500, f. 129vb.
Ouv. cit., f. 182r*.
Ouv. cit., f. 195*.