834706844

834706844



182 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE

pas encore au pauvre. Or, 1’aumóne est essentiellement le don d’un bien, un transfert de domaine. Elle reste donc en dehors de tout devoir de justice commutative, meme au temps de l’ex-treme necessite.

Si Ton parle maintenant du geste personnel de 1’indigent1, la se rencontre une obligation de justice commutative, mais pour le riche; celui-ci, en effet, na pas le droit d’empecher ce geste de detresse, non pas directement a cause de la chose occupee, mais a cause du droit a la vie qu’il doit respecter chez le pauvre dans ses manifestations premieres et imperieuses, au dćtriment meme de ses biens personnels. II a agi d’une maniere deraisonnable en niant a 1’indigent 1’utilisation exclusive de ce qui est immediate-ment necessaire au soutien de sa vie. C’est ce droit a la vie qui permet au pauvre d’agir comme si la volonte mauvaise du pro-prietaire n’existait pas et de considerer 1’objet occupć comme non approprie, sibi jada communis, comme livre a son usage exclusif. C est par la que son acte est exempt de la malice du vol. Celui-ci, en effet, a proprement parler, consiste a prendre le bien d’autrui contrę la volonte du propri6taire (q. 66, 4); pas d’injustice, de voI des que le possesseur consent, pour la simple raison que Nułlus autem patitur iniustum Dolens (ibid). Or, ici le proprićtaire doit consentir a ce que l’objet utilise, accapare devienne propriete de 1’autre; s’il refuse ce consentement il va contrę un droit naturel certain, le droit a la vie, et le pauvre peut le consid6rer comme inexistant et inefficace en son point d’app!ication. Nous disons

1

C’est visiblement dćins ce sens qu’il faut entendre les paroles de Leon XIII dans rencydique Rerum notiarum, ou le grand Papę suit la doc-trine de saint Thomas presque litteralement: (( Non iustitiae, excepio in rebus exłremis, officia łsta surd, sed caritatis christianae, quam profedo lege agendo

petere ius non est» (A. S. S., t. XXIII, p. 651).



Wyszukiwarka

Podobne podstrony:
180 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE communication obligatoire, qui ne se restreint pas au superflu, mais emp
92 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE Id la justice prend nettement le pas sur la misericorde; bien plus, apres
114 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE ciation deja pressentie n est pas revelatrice par elle-meme, parce que s
134 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE ne doit pas limiter son action a soi et aux siens, mais penser aux autre
164 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE obj. 2) et a laquelle il avait repondu qu’elle procedait de l’avarice en
166 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE afin de 1’adapter aux horizons nouveaux d’une philosophie chre-tienne. D
168 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE essence et generale par son influence, son imperiumx; ce role enfin nous
172 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE d’un du morał, lequel, s’il donnę lieu a des relations juridiques (et c’
174 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE homines bene ordinentur ad communicationem cum Deo. Homo autem Deo coniu
178 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE a servir a tous, etant un du naturel, offre spontanement prise a rordonn
184 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE § 3. — SOLUTION D’ENSEMBLE; JUSTICE ET CHARITfi, Apres avoir etudie le r
186 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE 2«, 108, 3, ad 4). La justice, au contraire, dont 1’acte est d’etre ad a
86 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE ratims bonus qui doit faciliter le travail de la volonte. Si donc les obj
88 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE complissant le precepte on poserait donc un acte exterieur qui serait de
98 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE simplement s’entendre subjecło et essentia, parce que l*une et l’autre ve
100 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE tion nouvelle en distinguant trois sortes de necessite, qui toutes trois
106 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE mandement de Dieu, et qui par la est dit jus te. II y a ici obliga-tion
112 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE d. 33, q. 3, a. 4, sol. I). On nous dit pourtant a ce passage du IV Sent
118 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE burine, et uniquement dans ce cadre, qu’il faut lirę ses Solutions aux g

więcej podobnych podstron