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92 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE
Id la justice prend nettement le pas sur la misericorde; bien plus, apres avoir defini la justice on en change 1’application ou 1’objet: ce nest plus Dieu le proprietaire du superflu, mais di-rectement le pauvre; 1’aumóne n’est plus qu’une v6ritable resti-tution, 011 ce n’est pas la charite qui dirige rexecution, mais la discretion, pour rendre a chacun son d(i. Malgre la deviation nette de la pensee, le glissement evident qui transporte de Dieu chez le pauvre łe suum, il est difficile de mettre plus clairement 1’accent sur la justice, et rigoureusement comprise. Toutefois, tout le contexte parait viser avant tout le cas de l’extreme ne-cessite: in proximorum nece. D’autre part, au milieu du sermon, il y a un superbe passage sur la charite, qui est pour Abelard le nom quasi proprium de Iaumone.
PIERRE LOMBARD (1160), s’appuyant sur saint Augustin\
rattache d’abord Iaumone a la misericorde: E^st enim eleemosyna opus misericordiae, verissimeque dictum est: Miserere animae tuae, placem Deo1 2. La premiere aumóne a faire, c’est a soi-meme: se rendre juste vis-a-vis de Dieu; mais 1'autre, celle des biens ter-restres, n’est pas exclue: elle doit servir surtout, comme la priere et le jeune, a la satisfaction des fautes mortelles accusees en con-fession, et aussi des fautes venielles avec ou sans la confession3. En resume, 1’aumóne est oeuvre de mis6ricorde, mais rattachee a la vertu et au sacrement de penitence, qui opere en nous la justice ou plus exactement la justification.
Un peu plus tard, tandis que PIERRE LE CHANTRE (1196),
reprenant le raptor de Pierre Abelard et de saint Pierre Damien, in-
1
Enchiridion, c. LXXVI (ML., t. 40, c. 268).
2
Petri Lombardi libri IV Senleniiarum, lib. IV, d. XV, c. V (Ed. Qua-racchi, 1916, t. II, p. 833).
3
Ouv. cit., lib. IV. d. XVI, c. VI (t. II, p. 844).
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