100 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE
tion nouvelle en distinguant trois sortes de necessite, qui toutes trois obligent ex dębiło iusticiae, bien qu’a des titres divers:
Respon. Ad hoc potest dici, quod debito iusticiae debet ille, qui abundat bonis fortunae proximo indigenti subuenire sed aliquibus debet subuenire de rigore seu de necessilate iusticiar ut illis qui sunt in extrema necessitate: aliquibus de aequitaie, q'^ote illis qui sunt in euidenti et notabili necessitate: aliquibus d< dispensationc iusticiae, utpote illis qui communi consuetudine mendicant: nec tamen apparet in eis signum aliquod notabilis sive grauis indigentiae, si praesumatur quod habeant ad pertranseundum tempus illud1.
Et il y aura faute mortelle dans le premier cas, si on omet de faire 1’aumóne: on y est tenu tenłione necessiłatis; c’est un homi-cide, d’apres saint Ambroise. Dans le second cas, cest une tentio aequitatis, seu de bono et aequo; on manque a cette equit6 en sabs-tenant, a moins qu on ne se reserve de donner de son superflu a d’autres, meilleurs ou proches parents; en somme agir en par-fait liberał. Dans le troisieme cas, toute raison raisonnable meme legere excuse de toute faute, parce que quae autem dispensatiue fiunt, alliciunt ad simile: nec tamen obligant in quantum huius-modi.
On voit nettement qu’il ne s’agit pas de justice imperatiue, mais de la vertu de justice dont la liberalite est une partie. Quel est au juste ce debitum iusticiae? II n’y a pas dans cette Somme de traite des differentes vertus; 1’auteur a cependant indique en passant, a propos du Decalogue, ce qu’il entend par ce terme. La, en effet, il a voulu marquer la distinction entre un precepte et une vertu, en notant que la « racine )> n’est pas la meme; pour les vertus c’est secundum formam boni ut boni, pour les pre-ceptes c’est secundum formam boni ut debiti; ils sont donc de deux ordres diff6rents. Et il continue 1’analyse en profondeur: la vo-
Ouv. cit., IV Pars, q. XXXIII, memb. I. resol. (t. IV, p. 462vb).