168 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE
essence et generale par son influence, son imperiumx; ce role enfin nous permettra de juger tel acte de vertu appele acte de justice lćgale: il faudra verifier s’il i’est par essence ou par participation, car la vertu sp6ciale imperee peut prendre le nom de la vertu qui impere, comme on peut parler de sacrifice au sens propre ou au sens participe, selon la remarque deja faite: quando actus unius viriutis ordinatur ad finem alierius oirtutis, participat ęuodammodo
Cette ordonnance au bien commun etablie par la loi implique une relation de dependance, d’exigence, et nous savons qu’il existe par le fait meme un du, une prestation qui s’impose, un debitum (!•, 21, 1, ad 3); mais il est necessaire de łe caracteriser forte-ment, car s’il est inherent au concept de justice, il est capable d’analogies plus ou moins reussies. On Tappellera le dfl legał, debitum legale, par opposition au du morał1 2 3 4 5 6 7, non pas que ce terme de <( du legał » reponde uniquement a la justice legale spe-cifiquement telle par opposition a la justice distributive et com-mutatiye8, mais parce que le mot ((lćgal » rappelle mieux que
S’il dit a rartide 6 de la question 58: « Polesi lamen quaelibel cirtus, secundum quod a praedicta virluie, speciali qu.idem in essenlia, generali autem secundum oiriutcm, ordinatur ad bonum commune, dici iustilia legalis. El hoc modo loquendi iustiiia legalis est idem in essenlia cum omni cirtute, differt autem ratione. El koc modo loquitur Philosophus », c’est un adieu amical, comme en temoigne l’ad 4U» et le debut de 1’article suivant.
Voir v. g. 2a 2“, 31, 3, ad 3; q. 70; q. 109, 3; q. 114, 2; q. 118, 3, ad 2; in III Sent. d. XXXIII, q. 3, a. 4, sol. 1; in IV Sent. d. XV, q. 2, a. 5, sol. 1.
De fait saint Thomas s’en sert pour signifier un strict devoir de jus
tice commutative: (( Ad secundum dicendum ąuod iustilia proprie statuit men-
suram in acceplionihus et consertationibus dwiliarum secundum rationem debili
legalis, ul scilicet homo non accipiat nec relineal alienum » (q. 118, 3, ad 2).
Et cest juste, puisque dans ce cas se verifie cette rigueur d’obligation dans
une equation parfaite, une egalite mathematique. Cest la une application de ce dO legał, mais non la seule.