170 LA YERTU ET LE PRfiCEPTE
Toute vertu peut etre imperee par la justice legale et donc en un sens vrai fournir matiere a cette meme justice, puisque les actes de toute vertu sont susceptibles d’etre ordonnes au bien commun; mais tous les actes de vertu ne le sont pas, sauf ceux qui peuvent directement servir le bien generał, ou indirectement au moins en contribuant a la paix et a la concorde entre les ci-toyens (1» 2ae, 96, 3). Or, qui ne voit que Faumóne du superflu est de sa naturę destinee au bien generał ? Saint Thomas ne Fa-t-il pas assez montre ? Cest un don et par la essentiellement ad alkrum; mais c’est le don d’une chose utiłe aux autres, parce qu’inemploye et inutile a soi et aux siens. Ainsi par sa matiere meme il dit ordonnance primitive a la communaute; les biens de ce monde, en effet, a cause de leur destination providentiel!e, pos-sedent une tendance fonciere et primordiale au bien commun, puisqu’ils doivent servir a rhomme vivant naturellement en so-ciete. Cest pourquoi saint Thomas a pu affirmer l’existence d’un d6 naturel comme substrat ineluctable de tout superflu: le bien possede et inemploye pour soi et les siens, dans le milieu social ou l’on est, doit suivre sa marche naturelle et normale vers la societe. Et precisement c’est sur cette justice naturelle, cette ordonnance premiere que viendra se greffer le d6 lćgal, Tobliga-tion rigoureuse. Celui donc qui fait Taumone pose un acte qui, considere materiellement, est au premier chef capable de recevoir une direction formelle vers le bien commun, grace a Timpulsion necessaire de Fautorite qui a juridiction.
Nous disons necessaire, et a dessein. En effet, cette ordonnance fonciere du superflu est canalisee par le droit de propriete;
de ła 11* 11“*, specialement de cette demiere a Farticle 2: (( Bonum sub ratione debili proprie pertinet ad iustitiam, ad legałem ąuidem si debitom accipitur in ordine ad legem divinam Del humanam ».