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146 LA VERTU ET LE PRECEPTE

1’important est qu’il soit clair qu’il y a entre 1’ayant-droit et cet objet un lien cTappartenance, qu’il est le sień, pour que l’autre soit oblige de reconnaitre qu’il est d’autrui, qu’il est du. II reste pourtant que c’est moins la personne qui est en cause que la chose, 1’acte a poser; 1’objet formel de la justice est plutót le du que le suum 1; ce qui distingue cette vertu des autres vertus morales qui supposent pluralite d’individus en relations mutuelles comme la charit6 et 1’amitie. Celles-ci aboutissent a une union des personnes par 1’unite des vouloirs et non a une 6quation de deux personnes, tels deux termes equilibres par un signe.

Ces elements nous apportent les exigences requises pour qu’il y ait justice au sens strict: un equilibre entre le droit et le dii. Toutes les fois qu’il se presentera une defaillance d’un cot6 ou de l’autre, soit de la part de 1’ayant-droit ou de Tassujetti au droit, soit a cause des personnes en presence ou des choses a donner, il n’y aura plus qu’une parentć plus ou moins lointaine, que Ton designera par le mot de vertus annexes, ou parties potentielles (q. 80, 1). Telles seront la religion, la piete, ou Tassujetti au droit est incapable d’etablir l’equilibre parfait; telles encore la veracite, la gratitude, ou la notion de du n'a plus sa valeur ori-ginale, et que lon indiquera par le mot de du morał.

D’autre part, si on considere Yautre, 1’ayant-droit, commensu-ratum alteri, on voit que cette notion de stricte justice peut se verifier de trois manieres a cause de la naturę sociale de rhomme. S’il y a equilibre entre le droit et le du des deux individus pris isolement, c’est la justice commutative; s’il y a €quilibre entre

1. Ce que rend bien Biliuart en distinguant objedum formale quod, le droit objectif, et objecłum formale quo, le droit subjectif. Summa Sandi Thomae, t. IV, diss. V, a. 1 (Palmę, 1872, p. 82).



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