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188 LA VERTU ET LE PRECEPTE

culpae liberare, pertinet ad misericordiam et dilectionis affectum: secundum illud Prov. XXVII: Meliora sunt verbera diligentis quam fraudulenta oscula odientis (q. 32, 2, ad 3).

Puisqu’il rangę la correction parmi les oeuvres de misericorde spirituelle, c’est que pour Iui prime et doit primer Yintention de 1’agent, s’il veut faire un acte de correction, qui est normalement un effet de la charite.

De meme pour 1’aumóne corporelle. Si dans l’ex6cution de 1’acte, il y a toujours 1’apparente severite de la justice legale, qui exige 1’accomplissement exact d’un du strict, dans 1’intention c’est toujours et ce doit toujours etre 1’elan amoureux de la di-lection qui veut soulager le mai de son frere. Et puisque saint Thomas, en d6pit des deux aspects qu’il a reconnus, la rattache a la charite, c’est que pour lui c’est la le point de vue qui l’em-porte, celui qu’il faut garder. La teneur de la question 32 ne laisse aucun doute sur ce point, et c est dans son rayonnement qu’il faut lirę les autres affirmations. Du reste, dans la dćtermi-nation des deux sources d’obligation, ce n’est qu’a la seconde que saint Thomas notę expressement: requiritur quod necessiłatem habeat: alioquin non esset ratio quare cleemosyna ei daretur, voulant par la, nous semble-t-il, mettre bien en relief le vrai point de depart de tout acte d’aumóne. De plus, quand il etudie les de-terminations secondaires de 1’obligation, les cas de conscience si Ton peut dire, les questions et les reponses accusent toutes des preoccupations de charite (a. 8, et 9). Mais la preuve irrecusable se trouve a la fin de la 2*    (q. 183, 7), ou, au sujet du devoir

des prelats en matiere de bienfaisance, saint Thomas reprend par les sommets sa doctrine de 1’aumóne; decalque manifeste du Quod~ libeta 6, art. 12, ecrit vraisemblablement a la meme epoque L

1. Voir p. 53.



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