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108 LA YERTU ET LE PRĆCEPTE

Ecoutons cette reponse qui serait a mediter longuement:

Ad aliud dicendum quod non est simile: quia illud quod super est, licet retineri non dcbeat, tamen suum est et nulli tenetur illud: et ideo hoc dare potest; sed de illicite acquisito quod restituere tenetur, non est hoc modo K

II est difficile d’etre plus categorique: on ne peut assimiler en rien la possession du superflu a celle dun bien injustement retenu et qu’on est oblige (tenetur) de restituer a son vrai proprietaire: le riche est et reste le seul et vrai proprietaire de son superflu. On voit maintenant ce qu’il faut penser du superfluum non est nos-trum de tantót; son sens est beaucoup plus leg er qu’on n’avait cru, et il est decharge de toute atteinte a la propriete legitime; c’est en definitiye le potius est dispensator du debut1 2. Toutefois pour le cas d’extreme necessite, le suum du pauvre est a entendre sans attenuation3.

Albert le Grand a libere davantage 1’aumóne de ses attacbes avec la justice. D’abord rien du cóte de la vertu qui ólicite Tacte, contrairement a bien d'autres avant lui. Du cóte de la vertu qui impere, le tout se reduit a mettre Taccent sur le devoir du riche, dispensateur du superflu, et a ecarter resolument toute res-semblance avec un devoir de restiturion proprement dite. Ainsi, malgre une terminologie qu’il emprunte aux predecesseurs et qu’il

1

   Ouv. cit., dist. XV, art. 24, sol. (t. XXIX, p. 508).

2

   Le P. Spicq, O. P., dans une solide etude ou il y a d’excellentes choses (« L’aumóne: obligation de justice ou de charite », dans les Melanges Man-donnet, t. I, p. 245-264, Paris, Vrin), laisse de cóte cette precision importante d’Albert le Grand, de meme qu’il s’est contente de chercher dans les ecrits des predecesseurs de saint Thomas le mot ((justice)), sans indiquer le sens que chacun y met. Le procede ne nous paralt guere susceptible de donner une reponse adequate a un probleme aussi nuance.

3

   Beat i Alberti Magni commentarii in ąuartum lihrum sententiarum, dist.

XV, art. 24, sol. (Vives, 1894, t. XXIX, p. 509).



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