malheureusement qu’une exigence, un grand »il faut que« et non pas ce »qui est«. La classe ouvriere est, a vrai dire, en croissance nurae-rique permanente, sa structure qualificative s’ameliore aussi, elle est atomisee et orientee systematiquement a penser dans les categories economiques, et non politiques. Le modele existant de 1’autogestion et la faęon de son fonctionnement ou les structures formelles discutent en generał, et les structures non-formelles creent Fes decisions, sont sentis par la classe ouvriere comme un fardeau. Mais, d’apres une recherchc, environs 85°/o de travailleurs s’opposeraient pourtant a la supression des organes d’autogestion. L’autogestion est une ecole historique, lon-gue et difficile, et si les generations des travailleurs y echouent, cela ne signifie pas que les generations qui viendront apres, instruites par l’experience prćcedente, ne passeront avec succes cette ecole de vie la plus importante de Thomme contemporain.
La bureaucratie change la couleur des cartes a jouer, mais non les regles du jeu. La bureaucratie a jusqu’a maintenant joue la carte de classe, et maintenant les bureaucraties nationales jouent la carte na-tionale ainsi que la carte de classe, ou, le plus souvent, toutes les deux dans leur unitę. On peut nous y reprocher que les individus et les groupes sociaux aient droit a l’evolution des attitudes ideologiques. Nous ne contestons pas cette possibilite a la bureaucratie, c’est-a-dire aux bureaucraties, mais il nous semble que le jeu de manipulation continue dans le sens de leur propre interet. Bień que la politique »res publica« soit au socialisme autogestif, on continue d’user la methode de la solution des questions sociales vitales a huis cios. Sous la devise de la concordance des positions d’interet, on exerce une methode de compromis et d’arrangements, si connue par ses insucces dans notre histoire plus recente. Le compromis et les arrangements ont toujours seulement prolonge la crise, mais ils ne la resolvaient jamais reelle-ment. Si 1’histoire est »magistra vitae«, elle nous a alors appris qu’un systćme democratique, surtout autogestif, ne peut fonctionner qu’au cas ou son porteur direct est le groupe social primaire, et non pas de-rive. Dans a situation yougoslave, c’est la classe ouvriere.
Les structures technocratiques qui fondent leur position sur le savoir professionnel et sur le role necessaire dans 1’organisation actuelle du travail, ainsi que les monopoles economico-financiers, outre qu’ils re-presentent des centres du pouvoir social de plus en plus alienes de la classe ouvriere, nourrissent leurs pretentions, par la logique du propre interet, sur 1’amenagement de la societe globale yougoslave. Ils se pre-sentent en alliance avec 1’etatisme classique, mais aussi contrę lui. Leur force est en croissance, et leur interet est domination. Ces centres du pouvoir social sont pour le moment la limite interieure la plus forte de la liberation de la classe ouvriere et de la realisation de l’in-dependance nationale.
Dans le domaine de la culture, des groupes sont en devenir, qui franchissent toujours plus les cadres de leur propre profession et n’he-sitent pas a faire une revalorisation des evenements politiques et a offrir leur propre vision politique. La base y est 1’affirmation que le marxisme s est montre inadequat aux conditions yougoslaves, et qu’il est particulierement insuffisant dans la solution du phenom&ne natio-
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