la victoire d’Octobre, il appliąua, en ce qui concerne la question pay-sanne, le programme social-revolutionnairc de gauclic, cl non pas le programme communiste; avec la nationalisation formelle de la terre tout entiere, les communistes russes ont donnę aux paysans la terre a gerer. De menie, lorsqu'il vit qu’il ne pourrait autrement tirer le pays de la crise de stagnation du developpement economique, Lenine n’he-sita pas a inaugurer la nouvelle politique economique, ce qui etait de-roger aux principes proclames, mais assurait le salut de la revolution. On dira qu’il y a la contradiction: certainement, comme dans le deve-loppement du monde tout entier, surtout le developpement du monde d’aujourd’hui.
Les qualites caracteristiques de la personnalite de Lenine manquai-ent completement a son »successeur«. Limitant de plus en plus la de-mocratie dans le parti, Staline, par des methodes non-democratiques, s’est debarasse peu a peu de lopposition dans le parti et vers la fin des annees trente, a commencć a realiser la collectivisation forcee et 1’economie dirigee planifiee. Le sentiment de la speciżicite des mo-ments et 1’esprit democratique dans la solution des problemes politi-ques faisaient completement dełaut a Staline. II lui manquait aussi la coniiance dans les masses, et avant tout dans la classe ouvriere. Et tandis que Lenine devait compter encore avec 1’etat socialiste, mais
avec l’etat deperissant - car, dans la pensee de Lenine, il devait etre remplace par la gestion directe des travailleurs dans les soviets - Staline a identifie socialiste et etatique, il a rejete, il a banni 1’idee de Marx sur 1’autogestion et a conęu l economie planifiee et la planifica-tion comme une fonction de 1’etat, proclamant cette epoque moment historique de la victoire complete des rapports socialistes, ce qui aurait du signifier aussi depassement des categories essentielles de 1’econo-mie politique: le marche, les rapports monnaie-marchandise, le capi-lal-rapport, la valeur, etc ... Staline et ses collaborateurs ne pouvaient
pas comprendre qu’a ce degre de developpement social et dans de tel-les conditions historiques, il etait impossible d’abolir aussi rapidement les anciens rapports, qu il etait impossible, sans encourir les plus lour-des consequences, de bannir la grandę idee marxiste sur le deperisse-ment de 1’etat, c’est-a-dire sur raffermisscment de 1’autogestion et du role du travailleur dans la gestion non seulement de son surplus de travail, mais aussi de sa communaute sociale. Egalisant socialiste et etatique, propriete socialiste et propriete etatique, planification socialiste et planification etatique, ils ont cree un systeme etatique et bu-reaucratique puissant, un mćcanisme qui, dans une situation sous-de-vcloppee et dans un pays a traditions democratiques faibles pouvait tres tacilement devenir fatal meme pour les meilleurs protagonistes de la rćvolution, en meme temps que pour une partie du peuple de cc pays, ce qui n’a pas manque de se produire apres qulques annees seulement. Le systeme socialiste et son dćveloppement en URSS, pour les raisons que nous venons de citer, devait tomber d’une crise dans une autre. i
Dans la situation interieure sous-developpee, les processus cites ne pouvaient 6tre realises que par recours a la force. Concretement, c’e-tait le renforcement de la puissante sphere etatique et bureaucratique,
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