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et eelui d’idśalitó nćgative de Michel 1’Ancien. Les critiąues adressśes par les contemporains aur snccesseurs de Basile II — śvidemment basśes sur des comparaisons par rapport & celui-ci — sont particultórement sćveres : d’une part 1’esprit d’organisation, d’ordi‘e, de sśrieux, au service d’une politiąue de prestige, qui avait laissś le souvenir d’un vćritable age d’orxj d’autre part, les rógnes marąuśs par 1’arbitraire, les abus, le gaspillage sans fin et une politiąue aux vues śtroites de ses suceesseurs, surtout de Constantin Monomaąue 1 2. On eut dit ąue toutes les erreurs commises au cours de plus d’un ąuart de si&ele s’śtaient accumulees pour engendrer une situation explosive sous le rógne de Michel l’Ancien. Personnage dśpourvu de toute autoritś rśelle, celui-ci avait śtś proclamś empereur par les chefs de la faction sśnatoriale, afin «qu’il ne soit em-pereur que pour la formę et nominalement et que, & cela pr&s, ce soient eux qui gouvernent 1’liltat comme ils 1’entendent et qui soient maitres de toutes les affaires >>3 : formulation on ne peut plus claire de la rśduc-tion tres sensible qu’avait subie 1’autoritś impśriale sous des empereurs devenus de simples marionnettes. Une telle situation devait forcćment prścipiter une crise qui, de toute faęon, ne pouvait tarder longtemps & śclater.
Psellos, apr&s avoir formulś un principe fondamental de gouver-nement dont les empereurs devraient tenir compte en toutes circonstan-ces — « .. .Leur sścuritś repose sur ces trois fondements : le peuple, le senat et 1’armće »4 — reproche de fait au basileus d’avoir enfreint ce principe sur toute la ligne. L’aggravation de 1’arbitraire en matifcre de fisc avait suscitś un profond mścontentement dans les couches populaires, nullement satisfaites par la dśmagogie de certaines mesures, des promesses plutót que des rśalitśs «...I1 se concilia le peuple par la promesse de toutes sortes de bienfaits... »5, qui ne furent que de courte durće. De meme,
Un exemple 61oquent de cette attitude chez Psellos, Chronographie, E. Renaud, Paris, 1928, II, p. 115. Le tableau gćnćral de l'6poque des suceesseurs de Basile II a 6t6 esquissć pour la preraifcre fois dans l'ouvrage de Aug. Fr. Gfrorer, Byzantinische Geschichten, Graz, 1872 — 1877, III, pp. 1 — 64, ouvrage mtćressant par ses ldćes.
Psellos, II, pp. 116-117, 119.
* Skylitzes-Cedrenus, Histonarum Compendium, 6d. Bonn, 1839, II, p. 612: «tva <xx9j^oc (xóvov xal 6voji.a aÓT&ę ŹXT3 Pa<nXetaę, aÓTol 8& SieĘaycoaty d>ę poóXovTat xi xotva xat 7raVTĆov TOXyivcocrŁ xópiot •, Attaleiates, Historia, 6d. Bonn, 1853, p. 52 ; Zonaras, Epitomae Histonarum, 6d. Bonn, 1897, p. 653, v. Gfrorer, op. cit.9 p. 595. Une caractćrisation similaire de Michel 1'Ancien se trouve dans le r6quisitoire de Psellos contrę Michel Ceroullanos, chez L. Brćhier, Un discours inidit de Psellos, dans « Revue des Etudes grecques *, XVI (1903) — XVII (1904), p. 36 : «oó 7ravu ti xł]v dtpxtx^)v lmoTT)fzy)v TQxptpcoxa><;*.
Psellos, II, p. 83 : « 8r)p.OTtx<o 7rX*)&et xocl <Xuy>7)Tixfl Tot^ei xal <Tuvray(jL<£Tt ottpocti-OTtxćj>... ». (Les passages cit6s de la Chronographie de Psellos sont donnćs d*aprfcs la traduc-tion de E. Renaud de Pćdition susmentionnee); Attaleiates, p. 53.
4 Skylitzes-Cedrenus, p. 614, v. Gfrorer, op. cit.9 III, p. 614.