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ments : celui de 1’śconome et du skeuophylaxe ;... »80. Xous ne savons pas au juste dans ąuelle mesure cet auteur du XIII8 siacie ćtait bien informć, mais il mentionne cette rćforme comme si elle ćtait d’ordre gćnćral et non limitće & la seule cathśdrale Sainte-Sophie.
Une telle mesure semble etre en contradiction avec l’ensemble de rśformes conęues par Isaac Comnene, si soucieux de renforcer l’autoritó de 1’Etat et de ne tolśrer aucune poSsibilitó de s’en soustraire. Mais d’autres ćpisodes concernant la politiąue intśrieure de ce basileus fournissent peut-etre une explication & cet ćgard. Nous nous rćfśrons au conflit bien connu qui 1’opposa au patriarchę oecumśniąue Michel Ceroullarios, 1’auteur du schisme de 1054, le prćdćcesseur de Constantin Leichoudes. Si nous tenons compte de la grandę autoritć et de la position politiąue du patriarchę avant 1’ayenement d’Isaac Comnene et durant les ćvśnements qui ont abouti & la proclamation de celui-ci comme empereur, il semble fort possible qu’Isaac Comnene ait songć & ce moyen comme le plus appro-prić pour neutraliser la puissance politique du patriarchę. U est difficile de croire que les implications de ce brusque et violent conflit — dont les formes rćvćlaient une tentative d’instauration d’une monarchie thćo-cratique autre que celle de jusqu’alors, dans laquelle ce n’ćtait pas l’em-pereur qui serait le chef de 1’Eglise, mais le chef de 1’Eglise qui serait l’empereur — aient pu ćchapper a. la perspicacitś politique d’Isaac Comnene. Aussi 1’octroi de l’autonomie de gestion et d’administration de 1’ćglise Sainte-Sophie pourrait-il avoir śtó le prćlude d’une rśforme ecclć-siastique.
Nous possśdons d’ailleurs l’exposś des motifs par lesquels 1’empe-reur essayait de prćparer 1’opinion publique a un acte de grandę portóe politique, a savoir le rćquisitoire mśme ćtabli par Psellos pour le proces intentć au patriarchę Michel Ceroullarios, mais auquel il ne fut plus donnć cours 81. Dans ce requisitoire, c’est 1’empereur qui parle surtout et trós peu 1’auteur82, car les accusations graves portóes contrę l’activitć de l’ancien patriarchę sont prćcśdćes par la formulation catśgorique du principe politique selon lequel le patriarchę doit se tenir & l’ćcart de la politique, renonęant a toute immixtion dans les affaires publiques et & comploter contrę les empereurs 83. Ce r4quisitoire — important tćmoi-
40 Ephraemius, p. 141 . «<ppovTŁ8a 7ravT<ov 7rpayjxaT<ov żxxXv)(JL?ę £vei[ie tćoSe, xal Sue?v ócp<ptx(<ov olxovO(xou te axeuo<puXaxo<; 0* ap.a». Le probleme est discutć plus en dćtail par W. Fischer, op. cit., p. 33, qm considere que par ce fait TEglise a benćficić de plus grandes possibilitćs de chantć, et par L Brćhier, op cii, pp. 269 — 271, qui voit dans ces faits un moment ou Je patnarcat devient plus puissant que TEtat.
41 L. Brćhier, Un discours inidit..., passim.
42 L. Brćhier, op. cit., XVI, p. 381.
4S L. Brćhier, op. cit., XIII, p. 39; « oux eSei tov ap/iepea.. .7repl 7roXiTix7ję xaTacrTacre<oę».